La communauté universitaire était conviée, le 1er novembre dernier, à la salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau, afin de rencontrer les personnes candidates au rectorat. Jean-Christian Pleau et Catherine Mounier ont présenté leur vision de l’institution et leur programme pour l’UQAM. Chaque candidat bénéficiait de 15 minutes pour effectuer sa présentation, suivie d’une période de questions de 15 minutes. L’ordre des présentations avait été déterminé par tirage au sort. L’événement était webdiffusé en direct.
Jean-Christian Pleau
Le vice-recteur à la Vie académique Jean-Christian Pleau a été le premier à prendre la parole, rappelant brièvement son parcours à l’UQAM à titre de professeur au Département d’études littéraires, depuis 2004, ainsi que les postes de directeur de programme (2006-2009), de vice-doyen aux études (2011-2015) et de doyen de la Faculté des arts (2015-2019) qu’il a occupés. «Dans le cadre de ces fonctions, j’ai eu l’occasion de rencontrer toutes les parties prenantes de notre communauté, souligne-t-il. J’ai travaillé avec des professeurs, des maîtres de langue, des chargés de cours, des employés de soutien et des étudiantes et étudiants, pour les faire avancer dans leurs projets, pour les aider à résoudre leurs problèmes. Ce faisant, j’ai acquis une expérience et j’ai approfondi ma connaissance des rouages de notre institution.»
Jean-Christian Pleau se dit guidé et inspiré par les valeurs clés que sont l’éthique, l’intégrité, ainsi qu’une approche humaniste fondée sur l’écoute, le dialogue et le respect, qui le pousse à la recherche de consensus. «Le consensus est un gage d’efficacité, car les décisions qui se prennent par consensus sont solides», explique-t-il.
Le candidat place la mission fondatrice de l’UQAM, l’accessibilité, au cœur de son engagement actuel à titre de vice-recteur. «Ce serait aussi le fil conducteur de mes actions à titre de recteur», affirme-t-il.
Son programme pour l’UQAM, cette «grande université internationale, novatrice, accessible, francophone et ancrée dans son milieu», se décline en trois horizons temporels: les défis immédiats, les projets d’un premier mandat, et la vision à l’horizon 2044, qui correspond au 75e anniversaire de l’Université.
La baisse des effectifs étudiants est le premier dossier auquel il souhaite s’attaquer à titre de recteur. «La baisse concerne tous les secteurs de l’Université et elle affecte le niveau de financement de notre institution, fragilisant notre capacité à soutenir l’enseignement et la recherche à leurs niveaux actuels», rappelle-t-il.
À titre de vice-recteur à la Vie académique, Jean-Christian Pleau a lancé au printemps dernier une opération liée au recrutement. «Elle commence à donner des fruits dans certains secteurs ciblés, dit-il, mais le phénomène de la baisse des effectifs est un problème complexe, aux causes multiples. Nous devons donc accélérer et diversifier les efforts de recrutement sur tous les plans.»
Rechercher activement les occasions et les moyens de rehausser le financement de l’UQAM, notamment auprès des gouvernements, sera partie intégrante de son mandat à titre de recteur, annonce-t-il.
D’autres défis figurent à son programme, notamment les problèmes de santé mentale, de détresse, de rareté du personnel et d’organisation du travail dans un monde qui a profondément changé en raison de la pandémie.
Jean-Christian Pleau souhaite également mettre de l’avant les réalisations des membres de la communauté universitaire. «C’est le travail d’un recteur que de veiller à être le catalyseur du rayonnement de l’Université, affirme-t-il. Au sortir de la pandémie, il importe d’affirmer la présence de l’UQAM sur l’échiquier universitaire et social.»
Parmi les chantiers à entreprendre, le candidat souhaite investir dans de nouveaux champs afin d’élargir le périmètre disciplinaire de l’UQAM. «C’est une réponse nécessaire aux transformations de la société autour de nous, analyse-t-il. L’UQAM a toujours été soucieuse de répondre aux besoins de la société et nous devons poursuivre cette mission.»
Il compte également développer l’effet de levier et le soutien en recherche et en création. «Nos chercheurs ont besoin de soutien et celui-ci est un vecteur de développement pour notre université», explique-t-il.
Les chantiers lancés sur l’équité, la diversité et l’inclusion, ainsi que les travaux sur une politique d’éducation inclusive sont chers à ses yeux. «Nous devons incarner, dans la vie quotidienne de notre établissement, ces valeurs que nous avons affirmées», dit-il.
Il compte également poursuivre les efforts de revitalisation du campus de l’UQAM. «Il faut en faire un milieu de vie, d’études et de travail stimulant, un milieu que la communauté aura plaisir à habiter», explique-t-il.
Dans un souci d’accessibilité aux études, Jean-Christian Pleau souhaite réfléchir à la diversification des modalités d’enseignement offertes à l’UQAM. «Nous ne serons jamais la Téluq, reconnaissons-le, mais nous sommes une grande université généraliste. Nous avons le devoir de répondre aux attentes d’une partie de notre corps enseignant et d’une partie de notre population étudiante qui demandent d’avoir accès à l’enseignement en ligne.»
Dans le cadre de sa vision pour l’horizon 2044, le candidat aimerait que la communauté universitaire procède à des états généraux sur l’avenir de l’UQAM. «Comment allons-nous déployer la mission de l’UQAM au Québec, à Montréal et dans les milieux au cours des prochaines décennies? Comment l’UQAM compte-t-elle se positionner en matière de stratégie internationale ? Comment va-t-elle atteindre ses objectifs d’écoresponsabilité? Quelle stratégie veut-on adopter pour la philanthropie? Toutes ces questions doivent faire l’objet d’une réflexion collective.»
L’UQAM de 2044, selon lui, demeurera une référence incontournable dans ses disciplines fondatrices, auxquelles s’ajouteront de nouvelles disciplines qui enrichiront l’institution. «Notre campus sera revitalisé, nous aurons une marge de manœuvre financière car nous aurons développé une action philanthropique et nous serons exemplaires sur le plan des valeurs et de l’innovation», entrevoit-il.
Jean-Christian Pleau souhaite être un recteur «à l’écoute de sa communauté, soucieux du bien-être de celle-ci et du vivre-ensemble. Un recteur qui met les intérêts généraux au-dessus des intérêts particuliers. Un recteur présent auprès du gouvernement, des milieux et des partenaires. Et surtout, un recteur dans l’action pour faire avancer l’UQAM vers l’horizon 2044.»
Catherine Mounier
«C’est avec un véritable enthousiasme, beaucoup de convictions, mais non moins d’humilité, que je sollicite votre appui pour le poste de rectrice», déclare d’emblée Catherine Mounier, directrice du Département des sciences biologiques et ancienne vice-rectrice à la Recherche, à la création et à la diffusion (2015-2020). «Je suis enthousiaste car j’aime profondément l’UQAM. Je crois en l’audace de notre université, en sa capacité à faire autrement, à innover constamment pour transformer la société. Et je suis humble car à titre de professeure, de chercheuse et de vice-rectrice, je mise sur l’écoute pour mieux comprendre les problèmes et aider à trouver des réponses.»
«Les défis qui nous attendent collectivement, aussi exaltants soient-ils, sont vertigineux, souligne Catherine Mounier. La situation financière de notre université est préoccupante et elle dépend de notre capacité à augmenter et à favoriser la rétention et la diplomation de nos étudiantes et de nos étudiants, et cela, à tous les cycles.»
Rendre l’UQAM plus ouverte et plus accessible constitue la voie à emprunter. «Il faut faire mieux, pas nécessairement plus, mais mieux, explique-t-elle, pour redonner envie de venir, ou de revenir, à l’UQAM. Faire mieux, par exemple, par le développement de modes d’enseignement et d’accompagnement mieux adaptés, comme l’enseignement en ligne, et par le développement d’innovations pédagogiques pour mieux répondre aux enjeux et intérêts actuels de nos étudiantes et étudiants. Pour cela, il faudra offrir un soutien pédagogique au personnel enseignant et développer les infrastructures technologiques adéquates.»
Des stratégies de recrutement et de rayonnement efficaces seront également à déployer afin d’attirer davantage d’étudiantes et d’étudiants. «Par exemple, on pourra établir des partenariats stratégiques au niveau national et international. Si les étudiants ne viennent pas à l’UQAM, allons à eux! Établissons des partenariats spécifiques avec les cégeps via différentes actions, telles que la reconnaissance des acquis, des tremplins DEC-BAC ou des doubles admissions. Collaborons avec nos partenaires externes, les milieux communautaires et les universités internationales pour obtenir un positionnement stratégique pour le recrutement.»
La candidate souhaite simplifier les processus d’admission, rendre les créations de programmes à double diplôme plus aisées et évaluer les possibilités d’exonération des frais de scolarité majorés pour les étudiants internationaux candidats à une maîtrise avec mémoire.
Catherine Mounier compte également resserrer les liens de l’UQAM avec ses diplômés. «Ce sont nos meilleurs ambassadeurs, il faut renforcer leurs liens avec la Fondation de l’UQAM, leur faculté et leur département», analyse-t-elle.
L’ancienne vice-rectrice ajoute : «Nous aurons beau déployer tous les efforts imaginables pour augmenter nos effectifs étudiants, et nos revenus, nous ne serons véritablement efficaces que si nous comptons sur des relations fortes et constantes avec les différents paliers gouvernementaux, et notamment avec le ministère de l’Enseignement supérieur», affirme-t-elle.
«Faire mieux, c’est s’assurer de positionner l’UQAM comme une université de progrès scientifique, social et culturel en arts, en tourisme, en finance, en logistique des transports, en économie sociale, en sciences naturelles, en santé et en environnement, pour ne nommer que quelques domaines», ajoute-t-elle.
«Pour faire mieux, il faut centrer nos actions sur les forces vives de l’UQAM, souligne Catherine Mounier, c’est-à-dire vous. Je vais privilégier l’écoute de la communauté afin de pouvoir nous rassembler autour d’une vision commune, pour le soutien au développement de l’enseignement, de la recherche et de la création. Je souhaite redonner à la communauté uqamienne sa place pleine et entière dans la gestion de notre institution. Et pour cela, il faut écouter, encourager et reconnaître l’initiative.»
Catherine Mounier souhaite redonner une place importante à la Commission des études pour les décisions en lien avec la pédagogie, la recherche et la création. «Les facultés et les départements devront pouvoir gérer leur développement en lien avec leurs spécificités, annonce-t-elle. Chaque vice-rectorat devra travailler en dialogue constant avec les facultés et les départements afin de répondre à leurs besoins spécifiques.»
Pour faire mieux, elle estime qu’il faudra adapter les processus administratifs, de sorte qu’ils soient simplifiés, agiles et coordonnés, travailler en mode interservices et rapprocher les services centraux de l’académique.
L’UQAM a contribué de manière importante à la réalisation du rêve d’une société plus juste et démocratique, se réjouit Catherine Mounier. «Je suis fière de notre bilan en matière d’accessibilité. Le Secrétariat EDI, que j’ai contribué à créer comme vice-rectrice, et les nouveaux chantiers en route constituent des pas dans la bonne direction, mais nous pouvons faire mieux. Il faut faire des progrès au chapitre de l’équité entre les individus, entre les groupes. Il y a tant à faire en matière de diversité. L’UQAM doit continuer à cultiver ces différences dans le respect des libertés académiques bien comprises et résolument protégées.»
L’UQAM doit se démarquer avec plus d’audace au chapitre de l’inclusion, insiste-t-elle. «Écoutons les étudiantes et étudiants sur leurs préoccupations environnementales et co-construisons un meilleur avenir pour les générations futures. Écoutons aussi les Premières Nations, les groupes de femmes et les milieux communautaires pour co-construire ensemble des stratégies orientées sur leurs enjeux et leurs préoccupations.»
L’inclusion devrait être le défi de l’UQAM pour le 21e siècle, affirme Catherine Mounier. «Ce rêve de l’UQAM activement inclusive est déjà porté par plusieurs personnes qui m’ont inspirée tout au long de ma carrière. Je souhaite les remercier chaleureusement et leur dire que le rêve se poursuit, se construit grâce à elles.»
On peut visionner les présentations des personnes candidates:
https://tv.uqam.ca/presentation-personnes-candidates-poste-rectrice-recteur
Rappelons que la consultation en vue de la désignation de la rectrice ou du recteur aura lieu du 4 au 10 novembre prochains, selon la procédure enclenchée par le Conseil d’administration le 16 juin dernier.