Série En vert et pour tous
Projets de recherche, initiatives, débats: tous les articles qui portent sur l’environnement.
Dans le cadre de la Journée mondiale de l’environnement qui a eu lieu le 5 juin, l’UQAM a présenté un premier plan d’action en matière de responsabilité sociale et environnementale. Intitulé Plan d’action intégré en matière d’écoresponsabilité 2019-2024 (PAIME), ce plan évolutif positionne l’UQAM comme une actrice de changement collectif et une université pionnière en recherche environnementale.
«Tous ensemble, nous favoriserons l’enrichissement de cette démarche collective, de laquelle émergeront des avancées inspirantes pour la diminution de l’empreinte écologique de l’UQAM au cours des prochaines années», a déclaré le vice-recteur au Développement humain et organisationnel Louis Baron.
Le plan d’action est guidé par les principes énoncés dans la Politique no 37 en matière d’écoresponsabilité de l’Université (anciennement nommée Politique en matière d’environnement). Adopté par le Conseil d’administration de l’UQAM le 17 décembre dernier, le nouvel énoncé englobe les trois piliers de la communauté universitaire, soit la formation, la recherche et la création ainsi que le service aux collectivités.
Les grandes lignes du PAIME et sa mise en œuvre ont été confiées au Service du développement organisationnel (SDO). Comme le prévoit la Politique no 37, le Comité institutionnel en matière d’écoresponsabilité (CIME) exerce un rôle de veille et d’accompagnement. Ce dernier conseillera le SDO en matière de pratiques écoresponsables au sein de l’Université. De plus, un comité de pilotage a été mis sur pied l’automne dernier dans le but d’établir les acquis de l’Université basés sur les critères de la certification STARS (voir encadré). L’objectif est d’atteindre la carboneutralité d’ici 2040.
Certification STARS
Le PAIME permettra à l’UQAM de viser l’obtention d’une certification émise par le programme STARS (Sustainability Tracking Assessment and Rating System), le cadre d’évaluation en développement durable le plus reconnu au monde pour les institutions d’enseignement supérieur. Plus de 800 établissements sont certifiés STARS dans le monde et huit universités québécoises ont déjà adhéré à la démarche.
Les thématiques de recherche et de formation, la diversité, la gestion des matières résiduelles, de l’énergie et des approvisionnements, l’engagement de la communauté sur le campus et à l’extérieur du campus font partie de la longue liste de critères établis pour évaluer la performance socioenvironnementale des universités. Chaque établissement d’enseignement est responsable de préparer son dossier de candidature. L’accréditation STARS est attribuée par l’Association for the Advancement of Sustainability in Higher Education (AASHE), un organisme établi à Philadelphie, en Pennsylvanie.
Carboneutre avant 2040
Le PAIME a pour but de fédérer les forces vives de la communauté autour d’objectifs d’écoresponsabilité, de structurer les efforts des parties prenantes et de valoriser les actions entreprises par la communauté uqamienne en ce domaine. Qu’il s’agisse de recherches sociales ou environnementales, d’inventaire pour quantifier les émissions de gaz à effet de serre ou de contrer le gaspillage alimentaire, ces initiatives sont de bons exemples d’acquis pour concourir à la certification STARS.
Le projet vise à ancrer l’environnement de manière encore plus concrète au cœur des valeurs uqamiennes. «L’écoresponsabilité, c’est un terme englobant, inscrit dans l’ADN de l’UQAM», souligne Louise Collignon, directrice écoresponsabilité au SDO.
Ainsi, depuis longtemps, les chercheurs uqamiens mènent des projets de recherche de pair avec des organismes communautaires. Lors de l’édition 2019 de la soirée Trajectoires, un événement qui rend hommage aux diplômés de l’UQAM dont la carrière exceptionnelle contribue de manière novatrice au rayonnement de leur secteur d’activité, les mesures mises en place ont permis d’atteindre le plus haut niveau de certification des événements responsables (niveau 5) ainsi que l’achat de crédits compensatoires pour deux tonnes de CO2. «Ce ne sont que deux exemples de notre grand savoir-faire», ajoute Louise Collignon.
Groupes de travail
Une douzaine de groupes de travail en écoresponsabilité seront mis sur pied durant l’été (à distance). Réunissant des Uqamiens – chercheurs, professeurs, chargés de cours, gestionnaires, écoambassadeurs et étudiants –, ces groupes auront pour tâches de dresser un état des lieux des différents secteurs d’activités pour lesquels la certification STARS comporte des critères de sélection (enseignement, recherche, opération, engagement, gouvernance, etc.), de sélectionner les indicateurs, de proposer une séquence de mise en œuvre de ceux-ci à l’intérieur de l’échéancier 2019-2024, tout en évaluant les ressources nécessaires pour les mettre en œuvre. L’équipe du SDO invite les membres de la communauté à participer à cette démarche.
Plus de 100 écoambassadeurs
En plus de prendre part aux groupes de travail, les membres du réseau des écoambassadeurs, ces employés qui agissent comme des agents de mobilisation et de changement en adoptant des pratiques écoresponsables au sein de leur milieu de travail, effectuent un travail de terrain de plus en plus remarqué au sein de l’Université. Le réseau, qui se déploie dans plusieurs unités, départements et services de l’UQAM, a vu gonfler ses effectifs récemment, passant de 70 à plus de 107 membres! «Pour souligner les 50 ans de l’UQAM, l’objectif était de recruter plus de 100 écoambassadeurs», fait remarquer la conseillère en développement durable et instigatrice du réseau Cynthia Philippe.
Nouvelle identité visuelle
Développée par le Service des communications, la nouvelle signature «UQAM écoresponsable» est empreinte de sobriété. Créée par la conceptrice graphiste et écoambassadrice Nathalie Lavoie, la signature reprend le logo de l’UQAM, tout en y apposant l’icône de la feuille, symbole universel de l’environnement. L’icône du pointeur-carte rappelle, pour sa part, l’ensemble des actions écoresponsables concrètes menées par l’UQAM, «renforçant du coup l’image que l’Université est active dans le domaine», précise Nathalie Benoît, directrice de la Division de la promotion institutionnelle. La nouvelle identité souligne l’importance accordée à l’environnement en plus de représenter la trame urbaine dans laquelle l’UQAM évolue. La signature sera déclinée pour différents usages.
Le Service des communications est aussi à l’origine de la campagne d’information et de sensibilisation qui présente différentes initiatives lancées par l’Université pour réduire son empreinte écologique. En raison de la pandémie, la campagne, qui devait être déployée sur les écrans de l’UQAM à la fin du mois de mars, sera plutôt diffusée sur le site UQAM écoresponsable.
Initiatives vertes
Plusieurs membres de la communauté adoptent de bonnes pratiques écoresponsables. L’organisme Compost Montréal a récemment souligné les efforts du personnel des Services alimentaires pour sa collecte remarquable de matières compostables. L’an dernier, les membres du personnel des Services alimentaires, secondés par leurs collègues du Service des immeubles (conciergerie), ont détourné 17,5 tonnes de matières organiques des sites d’enfouissement, ce qui représente quelque 19 000 litres de compost. La collecte des Services alimentaires a permis d’éviter le rejet de 6,6 tonnes de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère, soit l’équivalent de trois vols aller-retour Montréal-Paris.
Les Services alimentaires ont banni depuis septembre 2019 la vente de bouteilles d’eau en plastique, ce qui représente quelque 30 000 bouteilles d’eau en moins dans l’environnement. Les pailles en plastique ont aussi été éliminées du matériel utilisé par les cafétérias gérées par les Services alimentaires (seule la version compostable est disponible). Résultat : 75 000 pailles en moins par année dans la nature.
Plus d’une centaine de panneaux solaires ont été installés sur les toits de deux immeubles du Complexe des sciences Pierre-Dansereau: celui du Cœur des sciences (CO) et celui de la Bibliothèque des sciences (KI). L’énergie produite par les panneaux solaires servira à chauffer l’air du système de ventilation de la Bibliothèque des sciences lors de la saison froide. Le projet a été lancé par l’écoambassadeur Philippe Lavallée, ingénieur mécanique et électrique au Service des immeubles.
Depuis 2017, les Services informatiques et la Direction des approvisionnements organisent une vente annuelle d’ordinateurs usagés sur la Grande Place du pavillon Judith-Jasmin. L’activité, lancée en 2017 par la rectrice et écoambassadrice Magda Fusaro, alors qu’elle était vice-rectrice aux Systèmes d’information, permet de récolter des fonds pour la création de bourses offertes aux étudiants. En 2019, 15 000 dollars ont ainsi été amassés.
Dans le cadre de la dernière édition du Défi énergie, un événement visant à sensibiliser la communauté uqamienne à de bonnes pratiques sportives et environnementales, 135 kilogrammes de piles usagées ont été amassés par les écoambassadeurs. Au cours des cinq dernières années, 574 kilogrammes de piles ont ainsi été détournés des sites d’enfouissement. Sous l’égide du spécialiste des technologies audiovisuelles multimédias et écoambassadeur Sébastien Richard, le personnel des comptoirs de prêt du Service de l’audiovisuel (SAV) récolte également les piles usagées.
Instauré par Karl-Frédérik Bergeron, agent de recherche et de planification à la Faculté des sciences, et Daniel Lemieux, technicien de laboratoire au Département des sciences biologiques, tous deux écoambassadeurs, le nouveau groupe de travail sur les laboratoires verts a pour but de réduire l’empreinte écologique des laboratoires en science de l’UQAM.
La professeure du Département d’histoire et écoambassadrice Julia Poyet a pour sa part demandé l’insertion d’un point statutaire sur l’écoresponsabilité lors des séances de l’assemblée départementale. Les enjeux environnementaux sont discutés à l’ordre du jour au même titre et selon le même ordre de priorité que les enjeux éducatifs ou les informations syndicales.
De nombreux projets uqamiens ont obtenu du soutien financier du Fonds verts. Créé en 2008, le Fonds vise à financer les projets des membres de la communauté universitaire en matière d’écoresponsabilité. Parmi ceux-ci, les projets d’économie circulaire mis en place par les professeurs Gisèle Trudel et Thomas-Bernard Kenniff, respectivement de l’École des arts visuels et médiatiques (ÉAVM) et de l’École de design, vise à recycler et à revaloriser les matériaux d’art utilisés dans le cadre des activités pédagogiques au lieu de les voir prendre le chemin des sites d’enfouissement.
En 2020, 14 projets ont été financés dans le cadre de la campagne du Fonds vert. Les projets seront présentés prochainement dans Actualités UQAM.
Pour obtenir plus d’information sur l’écoresponsabilité à l’UQAM, on peut consulter le site ecoresponsable.uqam.ca