Le recteur Stéphane Pallage faisait partie des chefs d’établissement présents aux côtés du président de l’Université du Québec, Alexandre Cloutier, lors de l’annonce, le 5 juin, d’une entente de collaboration avec le ministère de l’Enseignement supérieur (MES) pour soutenir les travaux de développement d’un programme axé sur la médecine familiale dédié au réseau public de la santé. Cette entente, assortie d’un financement de 350 000 $ auquel s’ajoute un investissement de 2 M$ de la Fondation de l’Université du Québec, témoigne de la confiance du gouvernement envers l’engagement de l’UQ et de ses établissements à proposer des solutions innovantes aux enjeux d’accès aux soins de première ligne partout sur le territoire.
L’annonce a été faite lors de la conférence d’ouverture du Congrès Première ligne en santé (PLS). La rectrice de l’Université du Québec en Outaouais (UQO), Murielle Laberge, le recteur de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Christian Blanchette, et le recteur de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), Vincent Rousson, étaient également présents.
«Avec la création récente de la Faculté des sciences de la santé, l’UQAM affirme sa vision centrée sur une approche multidisciplinaire et collaborative, qui requiert de penser la santé autrement, souligne Stéphane Pallage. Les besoins du Québec sont immenses, tant en région que dans les centres urbains. C’est en prenant appui sur sa vision audacieuse et ses nombreuses expertises en santé que l’UQAM contribuera au développement du programme de médecine de l’Université du Québec.»
Une solution novatrice et complémentaire
Au moment où le réseau de la santé et des services sociaux subit de grandes transformations, l’UQ et ses établissements se donnent la responsabilité collective de proposer des solutions novatrices. «Je me réjouis de cette entente avec le gouvernement, qui permettra à l’Université du Québec de concrétiser une vision ambitieuse: offrir un programme de médecine de famille dédié au réseau public. Grâce à la présence de nos 10 établissements sur l’ensemble du territoire, nous pourrons former des médecins de famille là où les besoins sont les plus grands et ainsi améliorer durablement l’accès à la première ligne. C’est une étape importante qui vient d’être franchie», a déclaré Alexandre Cloutier.
Considérant les besoins des Québécoises et Québécois, notamment en ce qui concerne le vieillissement de la population, le gouvernement souhaite explorer diverses options et soutenir l’UQ dans la définition d’un nouveau programme de formation axé sur la médecine familiale.
Depuis déjà plusieurs mois, l’équipe de l’UQ travaille activement à l’élaboration du projet en collaboration avec l’UQAM et d’autres établissements du réseau, avec le réseau de la santé et des services sociaux, le réseau universitaire ainsi qu’avec des personnes expertes en formation médicale. Les prochains mois permettront de poursuivre l’analyse de faisabilité et des besoins de la population, notamment à travers une série de consultations des différents partenaires nationaux, et de préciser comment le nouveau programme pourra être offert en collaboration et en complémentarité avec les facultés de médecine existantes dans toutes les régions du Québec, particulièrement celles qui ne sont pas servies par les campus délocalisés.
Les atouts du réseau
Ce programme novateur et distinctif s’appuiera sur les forces de l’UQ et sur l’importance de sa couverture territoriale. Sur le plan de la formation en santé et services sociaux, les établissements de l’UQ offrent la quasi-totalité des programmes de formation professionnalisants. Ils forment 50 % des personnes en soins infirmiers, 60 % des IPS (infirmières praticiennes spécialisées), 53 % des psychologues, 53 % des travailleuses sociales et travailleurs sociaux, et 100 % des sexologues, des sages-femmes, des chiropraticiens et des médecins podiatres.
Une des grandes forces du réseau est la rétention des professionnelles et professionnels là où ils ont étudié. Par exemple, 93 % des travailleuses et travailleurs sociaux formés à l’UQAC travaillent dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean. En Abitibi-Témiscamingue, ce sont 94 % des psychoéducatrices et psychoéducateurs formés à l’UQAT qui pratiquent dans la région.
Par ailleurs, plus de 500 chercheuses et chercheurs spécialisés en santé et services sociaux disséminés à travers le réseau contribuent activement à l’avancement des connaissances, notamment dans le domaine de la prévention, avec un enracinement fort dans leur milieu, y compris les centres urbains.
En misant sur ces atouts, l’UQ entend former des médecins de famille dans un souci réel d’interprofessionnalité avec l’ensemble des personnes qui œuvrent en première ligne. Le programme sera offert de façon conjointe par les différents établissements. Inscrits dans leur université d’attache, les étudiantes et étudiants pourront suivre des cours sur leur campus et d’autres dispensés en enseignement comodal afin d’accéder aux expertises spécifiques des différents établissements. Cela permettra à une même cohorte de suivre des cours de façon simultanée sur l’ensemble du territoire.
Le programme mettra de l’avant une médecine fondée sur cinq piliers: communautaire, pour que les médecins soient enracinés dans leur milieu et encouragés à s’impliquer; durable, en mettant la prévention au cœur de la formation; humaine et centrée sur les usagers mal desservis et les populations les plus vulnérables; collaborative avec les autres professions de la santé; et efficiente en mobilisant les nouvelles technologies, particulièrement celles liées à l’intelligence artificielle.
«Je suis très fier que cette idée d’un nouveau programme de médecine mise de l’avant pour l’UQAM dans ma campagne au rectorat, et qui s’est renforcée considérablement par la perspective d’un programme conjoint avec le réseau de l’UQ, ait fait son chemin jusqu’à cette première décision politique favorable du gouvernement, affirme Stéphane Pallage. Si l’annonce ministérielle semble se concentrer sur les régions, la convention signée avec la ministre de l’Enseignement supérieur Pascale Déry est claire et mentionne sans ambiguïté les zones urbaines défavorisées et la collaboration de toutes les composantes de l’UQ.»