Diminuer la sédentarité chez les jeunes est l’un des objectifs du gouvernement du Nunavut en matière de santé. «Beaucoup de jeunes n’ont pas l’habitude de jouer dehors, surtout l’hiver, quand les conditions météorologiques sont particulièrement difficiles», affirme Shannon Chartré (B.Sc. intervention en activité physique, 2011). Depuis une dizaine d’années, le diplômé travaille avec les jeunes du Nunavut, où il vit avec sa conjointe nutritionniste.
Son emploi principal consiste à encadrer les jeunes en difficulté dans deux écoles d’Iqaluit: l’école francophone des Trois-Soleils et l’école anglophone Joamie. «Plusieurs de mes interventions auprès des élèves en difficulté consistent à les faire bouger, raconte Shannon Chartré. Nous travaillons entre autres les mouvements, les exercices et l’initiation au sport.»
Parallèlement à son travail, le diplômé a mis sur pied le club de ski de fond d’Iqaluit en compagnie de son ami Benoit Havard. «La première année, notre principal défi était de créer des pistes avec les moyens du bord!», raconte-t-il. Le club, qui en est à sa troisième année, compte huit jeunes de 10 à 15 ans. Quatre de ces jeunes ont représenté le Nunavut aux Jeux d’hiver de l’Arctique en mars dernier, une première en plus de 20 ans. «Même si c’était une première expérience, nous avons vu que nous sommes compétitifs et que nous pouvons espérer monter sur le podium dans quelques années», affirme Shannon Chartré.
Contrairement à la croyance populaire, la saison de ski de fond est relativement courte au Nunavut. «Il fait trop froid pour skier entre décembre et février, avec des températures pouvant atteindre moins 45 degrés, mentionne-t-il. Ça commence à être plaisant en mars, puis nous profitons de quatre semaines magnifiques en avril.»
Shannon Chartré a aussi développé un programme de course à pied, qu’il mettra en place à l’extérieur à l’automne et en gymnase à l’hiver. Il souhaite aussi mettre sur pied un club de biathlon – un sport qui combine le ski de fond et le tir à la carabine –, qui est devenu au fil des ans l’une de ses passions. «La chasse et le tir sont ancrés dans la culture du Nunavut. Étant donné les ressources limitées, Benoit et moi concentrons nos énergies à développer les infrastructures de ski, mais à moyen terme, fonder un club de biathlon est dans nos plans!»