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Reconduction du mandat de Joséphine Bacon à titre d’Aînée en résidence pour les Premiers Peuples

La figure marquante de la littérature autochtone continuera à accompagner et à soutenir les membres de la communauté étudiante.

Par Jean-François Ducharme

22 août 2024 à 13 h 44

L’artiste, poète, traductrice, conteuse et documentariste de renom Joséphine Bacon, qui avait été nommée Aînée en résidence pour les Premiers Peuples à l’UQAM en juillet 2023, poursuivra son mandat pour une deuxième année. Originaire de Pessamit, sur la Côte-Nord, et membre de la nation innue, Joséphine Bacon est une figure marquante de la littérature autochtone. Récipiendaire de l’Ordre des arts et des lettres du Québec et officière de l’Ordre de Montréal, elle a reçu un doctorat honorifique de l’UQAM en 2021.

«Je remercie chaleureusement Joséphine Bacon pour l’honneur qu’elle nous fait de poursuivre en 2024-2025 son mandat d’Aînée en résidence pour les Premiers Peuples, a déclaré le recteur Stéphane Pallage. La communauté universitaire dans son ensemble bénéficie de son accessibilité, de sa grande humanité et de sa générosité.»

Comme Aînée en résidence pour les Premiers Peuples – une première dans le réseau de l’Université du Québec –, Joséphine Bacon accompagne et soutient les membres de la communauté étudiante, en particulier celles et ceux issus des Premiers Peuples. Elle donne des cours de langue innue au local Niska, un espace destiné aux personnes étudiantes autochtones, en plus d’être régulièrement invitée dans des classes pour sensibiliser la communauté étudiante non autochtone à la culture des Premiers Peuples. À compter de l’automne 2024, elle donnera un nouveau cours sur la langue, la culture et les traditions orales innues.

Parallèlement à ses activités auprès des étudiantes et étudiants, Joséphine Bacon collabore au développement des travaux de la Chaire partenariale UQAM sur les savoirs et les traditions orales autochtones, dont elle est coresponsable avec le titulaire Laurent Jérôme, professeur au Département de sciences des religions.

Une personne humaine, accessible et bienveillante

Quelque 120 étudiantes et étudiants s’auto-identifiant comme autochtones sont inscrits à l’UQAM chaque trimestre. Pour eux, la présence de Joséphine Bacon sur le campus est rassurante. «Au-delà de sa grande notoriété, Joséphine est une personne humaine, accessible et bienveillante, affirme le directeur du Bureau de l’inclusion et de la réussite étudiante (BIRÉ) Marco Bacon. On se sent bien auprès d’elle.»

Le directeur du BIRÉ, qui est aussi le neveu de Joséphine Bacon, ajoute que les personnes aînées sont très importantes pour les communautés autochtones. «Elles jouent un rôle crucial dans la transmission de la culture, en favorisant une reconnexion avec les racines, l’environnement et la langue.»

Vivre loin de sa communauté apporte souvent un sentiment d’isolement. «Pouvoir compter sur la présence de Joséphine permet non seulement de briser cet isolement, mais procure aussi un levier pour la persévérance dans les études», mentionne Marco Bacon.

Les étudiantes et étudiants d’origine autochtone qui ont grandi en milieu urbain (et qui ne s’identifient pas toujours comme autochtones) profitent quant à eux de leurs rencontres avec Joséphine Bacon pour poursuivre leur quête identitaire, souligne le directeur du BIRÉ.

Concilier les approches scientifiques

Pour Laurent Jérôme, l’apport de Joséphine Bacon à la Chaire partenariale UQAM sur les savoirs et les traditions orales autochtones est précieux. «Elle permet de concilier les manières de penser et les approches scientifiques autochtones et non autochtones», précise le titulaire de la Chaire.

Au cours de l’année 2023-2024, Joséphine Bacon a collaboré à plusieurs activités de la Chaire, notamment un événement de commémoration de la déportation des Innus de Pakuashipi sur la Basse-Côte-Nord, qui ont été arrachés à leurs terres par le gouvernement fédéral dans les années 1960, ainsi qu’une soirée de contes des Premières Nations, qui avait lieu en décembre dernier. «Cette soirée a démontré la vitalité de la tradition orale ainsi que la pertinence du conte et des récits pour comprendre la culture autochtone», affirme Laurent Jérôme.

Par ailleurs, Joséphine Bacon était l’invitée d’honneur de la Nuit de la poésie, un événement organisé par l’UQAM et la Place des Arts à l’occasion de la Nuit blanche en mars dernier. Elle a ouvert l’événement avec ses textes engagés.

Au cours de la prochaine année, Joséphine Bacon participera entre autres à une rencontre d’échanges sur les impacts des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle, qui se tiendra dans la communauté Mashteuiatsh, ainsi qu’à une soirée consacrée à l’importance du tambour, qui combinera un volet performance et un volet de réflexion et d’échanges.