Une douzaine d’étudiantes et d’étudiants en journalisme – 10 de l’UQAM et 2 du Cégep de Jonquière – ont participé à la deuxième édition de l’École d’été d’immersion journalistique en milieu autochtone, qui avait lieu du 20 juillet au 4 août derniers, dans la communauté innue Uashat Mak Mani-Utenam, près de Sept-Îles, sur la Côte-Nord. L’activité était organisée par le programme de baccalauréat en communication (journalisme), en collaboration avec le Cégep de Jonquière, Radio-Canada et l’Institut Tshakapesh, qui œuvre à la préservation et au rayonnement du patrimoine culturel innu.
L’école d’été vise à améliorer la couverture des dossiers autochtones par les futurs journalistes. «Puisque plusieurs journalistes connaissent mal les réalités autochtones, les médias ont malheureusement tendance à reproduire les mythes qui les concernent et à présenter leurs revendications comme un fait divers, souligne Guy Bois, responsable de l’école d’été et chargé de cours à l’École des médias. Cette immersion vise à sensibiliser les futurs journalistes aux enjeux territoriaux et gouvernementaux autochtones et à participer au processus de décolonisation au Québec et au Canada».
Durant ces deux semaines, les futurs journalistes ont notamment assisté à des conférences de personnalités de marque comme la lieutenante-gouverneure du Québec et cofondatrice de l’École des dirigeants autochtones Manon Jeanotte, le chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador Ghislain Picard, la sénatrice et ex-commissaire de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones assassinées et disparues Michèle Audette et la cofondatrice de Femmes autochtones du Québec et militante innue Évelyne St-Onge. Un bulletin de nouvelles bilingue (en innu-aimun et français) a été diffusé à la station de radio communautaire CKAU à partir des nouvelles et des reportages des étudiantes et étudiants.
«La communauté de Uashat mak Mani-Utenam nous a chaleureusement accueillis avec de la confiture aux chicoutais, des chansons et du pâté à l’orignal, a commenté l’étudiante Alice Young. Je suis marquée par le dévouement des leaders des Premières Nations, qui m’ont éveillée aux réalités autochtones par la force et la sensibilité de leurs témoignages.»