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Allocution du recteur à l’occasion de la rentrée

Stéphane Pallage rencontre les membres de la communauté universitaire au Centre Pierre-Péladeau.

Par Pierre-Etienne Caza

19 septembre 2024 à 10 h 52

Mis à jour le 24 septembre 2024 à 15 h 16

Le recteur Stéphane Pallage avait convié la communauté universitaire à la salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau pour son allocution de la rentrée, le 18 septembre. Cette rencontre a également été l’occasion de rendre hommage à l’ancien recteur Claude Corbo, à qui l’UQAM décerne, pour la première fois de son histoire, le titre de recteur émérite. Cette distinction honorifique vise à souligner le parcours exemplaire et la contribution remarquable de Claude Corbo au développement et au rayonnement de l’Université au cours de ses trois mandats au rectorat, de 1986 à 1996 d’abord, puis de 2008 à 2013.

Deux conventions collectives

Au cours de son allocution, Stéphane Pallage est revenu sur la dernière année avant d’aborder les défis et les projets pour l’année à venir. «L’année écoulée a été riche en développement et en réalisations», observe-t-il, en faisant notamment référence aux deux conventions collectives qui ont été signées avec le Syndicat des professeurs et professeures de l’UQAM (SPUQ) et le Syndicat des employées et employés de l’UQAM (SEUQAM). Le recteur évoque «la très grande qualité des discussions et la volonté commune de faire avancer l’UQAM» qui a marqué la négociation de ces conventions.

Photo: Nathalie St-Pierre

Dans le cadre de la négociation avec le SPUQ, les maîtres de langues sont devenus des professeurs et les salaires ont connu un rattrapage historique avec ceux des professeurs de l’Université de Montréal. La nouvelle convention du SEUQAM préserve pour sa part les avantages du télétravail et en supprime les inconvénients, en introduisant un projet pilote pour les employés effectuant leur travail en présentiel à 100 %, qui peuvent concentrer leurs heures de travail sur quatre jours plutôt que cinq, si le travail le permet. «J’ai aimé ces deux négociations, souligne Stéphane Pallage. Je crois profondément que des personnes de bonne volonté sont toujours capables de trouver le moyen de s’entendre.» L’UQAM, ajoute-t-il, jouit de la plus belle des paix sociales.

Un Comité de direction renouvelé

Le recteur souligne l’arrivée, au cours de la dernière année, de six nouvelles personnes au sein du Comité de direction de l’UQAM. Il s’agit de Guylaine Landry, vice-rectrice au Développement humain et organisationnel; Olivier Simard, vice-recteur à l’Administration et aux Finances; Priscilla Ananian, vice-rectrice associée à la Relance du Quartier latin; Fabrice Brunet, vice-recteur associé au Développement des sciences de la santé; Johanne Grenier, vice-rectrice à la Vie académique; et Annie Dubeau, doyenne de la Faculté des sciences de l’éducation. «Je salue tous mes nouveaux collègues et remercie celles et ceux qui, à titre régulier ou à titre intérimaire, ont fait un travail fabuleux dans ces mêmes postes», dit le recteur, notant que le Comité de direction de l’UQAM est maintenant parfaitement paritaire. «Un jour, il ne sera, je l’espère, plus nécessaire de souligner ceci, mais les plafonds de verre ont la vie dure et ils ne sont sains dans aucune organisation», ajoute-t-il.

Politique québécoise de financement

Concernant la nouvelle politique québécoise de financement des universités qui a commencé à prendre forme en 2023-2024, Stéphane Pallage tient à souligner le courage de la ministre de l’Enseignement supérieur. Pascale Déry s’est, entre autres, attaqué au déséquilibre lié à la déréglementation des droits de scolarité des étudiants internationaux. «En rétablissant une forme de péréquation entre les universités bénéficiant d’un plus large bassin d’étudiants internationaux et les autres, la ministre rétablit un équilibre salutaire dont les universités francophones bénéficieront avec le temps», analyse-t-il.

«Selon notre collègue, le professeur émérite Pierre Fortin, le Québec a besoin d’un réinvestissement annuel de 1,3 milliard de dollars dans le réseau des universités pour se comparer à l’Ontario.»

Stéphane Pallage

Recteur

La nouvelle politique québécoise de financement des universités, en introduisant une partie fixe de 30 %, réduit aussi le poids du financement associé purement au nombre d’étudiantes et d’étudiants et «réduit de ce fait la concurrence effrénée que se livraient les institutions», se réjouit également le recteur.

Il reste toutefois des chantiers en suspens concernant la nouvelle formule de financement des universités. Ainsi, les grilles de pondération, qui déterminent la subvention relative à chaque discipline, n’ont pas encore été revues. L’absence d’argent neuf dans le réseau universitaire constitue un autre écueil pour le développement universitaire. «Selon notre collègue, le professeur émérite Pierre Fortin, le Québec a besoin d’un réinvestissement annuel de 1,3 milliard de dollars dans le réseau des universités pour se comparer à l’Ontario», illustre Stéphane Pallage. Le recteur rappelle que le besoin de réinvestissement est particulièrement criant dans le réseau des universités publiques, soit 100 M$ pour le réseau de l’Université du Québec (UQ). Pour l’UQAM, le sous-financement s’élève à 50 M$.

Effectifs étudiants

Stéphane Pallage annonce avec bonheur qu’après quelques années de diminution des effectifs étudiants, et une stabilisation l’hiver dernier, l’année académique qui commence enregistre une nouvelle croissance. «Un peu plus de 2000 étudiants supplémentaires se sont inscrits à l’UQAM cet automne», se réjouit le recteur, qui a remercié l’équipe du Registrariat pour son travail visant à améliorer les processus et à permettre un envoi plus rapide des réponses aux candidates et candidats.

«Chaque nouvelle étudiante, chaque nouvel étudiant permet à l’UQAM d’exercer son rôle d’ascenseur social, et cela n’a pas de prix.»

«Je remercie aussi les professeures et professeurs et les personnes chargées de cours qui ont façonné de nouveaux programmes et révisé les programme existants, ajoute-t-il. Ce sont onze nouveaux programmes qui sont offerts cet automne, dont certains affichent complet (…) Continuons dans cette voie. Chaque nouvelle étudiante, chaque nouvel étudiant permet à l’UQAM d’exercer son rôle d’ascenseur social, et cela n’a pas de prix.»

Plan stratégique

L’année universitaire qui commence sera aussi celle d’un nouveau Plan stratégique, annonce Stéphane Pallage, soulignant que les travaux en ce sens ont culminé lors de la première réunion conjointe dans l’histoire de l’UQAM de la Commission des études, du Conseil d’administration et du Comité de direction le 9 avril dernier, à l’occasion du 55e anniversaire de l’UQAM. «En cette date, les instances de l’Université ont élaboré un projet de Plan stratégique dont la version la plus récente fait l’objet d’une recommandation unanime de la Commission des études au Conseil d’administration. L’adoption d’un Plan stratégique est un moment important pour une communauté universitaire, rappelle-t-il. C’est l’occasion de se souvenir d’où nous venons et de déterminer où nous voulons aller collectivement.»

Approche uqamienne en santé

En 55 ans, l’UQAM a fait avancer la société québécoise par ses formations, sa recherche, sa création et ses services à la collectivité, observe Stéphane Pallage. «L’un des domaines où le Québec a grandement besoin d’une approche uqamienne, c’est la santé. Le développement de nouvelles façons de former les professionnels de la santé peut contribuer de façon importante à soigner un système de santé malade. Notre approche sera celle de la santé globale dans laquelle la prévention est essentielle. Au niveau des soins, nous privilégierons une approche de santé communautaire et une vision multidisciplinaire. Notre contribution dans ce domaine a le potentiel d’être transformatrice pour le Québec.»

«L’un des domaines où le Québec a grandement besoin d’une approche uqamienne, c’est la santé.»

Le recteur rappelle que le vice-recteur associé au Développement des sciences de la santé travaille à la mise en place d’une nouvelle faculté des sciences de la santé. Le projet, précise-t-il, sera présenté au Conseil d’administration au cours de cette année académique.

Enfin, à l’approche de la date commémorative du 7 octobre, le recteur a tenu à rappeler que devant la situation en Palestine et en Israël, l’Université a pris position en faveur de la paix, en mai dernier, par la voix unanime de son Conseil d’administration. «Je veux réitérer les valeurs de tolérance et de respect qui caractérisent l’UQAM, dit-il. Nous sommes un lieu d’ouverture et de débat respectueux. Les appels à la haine, l’antisémitisme, l’islamophobie, le racisme, sous quelque forme que ce soit, n’ont pas leur place à l’Université.»

Il a conclu son allocution en annonçant la tenue, le 1er mars prochain, d’une autre Nuit de la poésie de l’UQAM à la Place des Arts, dans le cadre de la Nuit blanche.

«Je vous remercie de l’engagement très fort qui est le vôtre pour l’Université du Québec à Montréal, pour l’avancement du Québec et de Montréal. Je vous souhaite à toutes et tous une excellente année académique», conclut le recteur.

Il est possible de voir ou de revoir l’allocution du recteur sur la plateforme UQAM.tv ou sur la chaîne YouTube de l’UQAM.