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Simuler les changements climatiques

Québec accorde 900 000 $ au Centre ESCER pour développer un modèle régional du climat à très haute résolution spatiale.

27 avril 2021 à 11 h 04

Mis à jour le 27 avril 2021 à 13 h 04

Série En vert et pour tous
Projets de recherche, initiatives, débats: tous les articles qui portent sur l’environnement.

Le professeur Alejandro Di Luca, membre du Centre ESCER.Photo: Nathalie St-Pierre

Dans le but de mieux comprendre la façon dont les changements climatiques affectent le territoire québécois, aujourd’hui comme dans le futur, et afin de guider ses efforts en matière d’adaptation, le gouvernement du Québec accorde 900 000 dollars au Centre pour l’étude et la simulation du climat à l’échelle régionale (ESCER), dirigé par le professeur du Département de géographie Philippe Gachon. Cette aide financière permettra au Centre de développer une nouvelle génération du modèle régional de simulation du climat à très haute résolution spatiale. Il existe seulement une demi-douzaine de modèles de ce type dans le monde et aucun au Canada.

Le Centre ESCER prévoit livrer d’ici trois ans la 6e génération de son modèle climatique régional, qui devrait atteindre une résolution spatiale allant jusqu’à 12 km. Il sera possible de produire des simulations climatiques de longue durée (150 ans) à l’échelle locale sur l’ensemble du territoire québécois pour appuyer les décisions en matière d’adaptation. D’ici cinq ans, une version fonctionnelle avec une résolution spatiale de 2,5 km devrait être disponible pour l’étude d’aléas hydrométéorologiques, comme les crues subites ou printanières, qui ont des effets locaux importants. Cette haute résolution spatiale permettra d’obtenir des connaissances fines sur des phénomènes complexes – pluies torrentielles, verglas – et sur des événements extrêmes. Par ailleurs, à ce degré de résolution, les effets d’îlots de chaleur urbains commencent à être représentés, contribuant ainsi à mieux simuler les canicules lors de vagues de chaleur.

«Nous avons besoin des meilleurs outils de manière à nous préparer aux changements climatiques futurs, à réduire les risques qui y sont liés et à maximiser les occasions qui en découleront, déclare le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charrette. C’est pourquoi l’expertise du Centre ESCER est si précieuse. D’ailleurs, cet appui financier rejoint les objectifs du Plan pour une économie verte 2030, lequel vise, notamment, à renforcer l’expertise scientifique québécoise dans le domaine de la modélisation climatique.»

Le Centre ESCER

Le Centre ESCER mène depuis plus de 30 ans des recherches de pointe en modélisation climatique régionale et dans des disciplines connexes. Ses études visent à la fois la compréhension du système climatique, sa modélisation à des fins prévisionnelles et l’application des connaissances pour réduire la vulnérabilité des systèmes naturels et humains. Il a aussi pour but de favoriser la résilience des organisations, des communautés et des individus face aux aléas météorologiques et aux changements climatiques et environnementaux appréhendés.

La rectrice, Magda Fusaro, tient à souligner l’expertise pionnière de l’UQAM en sciences de l’environnement, notamment le dynamisme de la recherche en météorologie et en climatologie. «Les professeurs René Laprise, Julie Thériault et Alejandro Di Luca, membres du Centre ESCER, sont des sommités internationales et leurs recherches pourront éclairer les politiques et actions gouvernementales, indique la rectrice. En accordant cette subvention au Centre ESCER, le gouvernement du Québec reconnaît qu’il est nécessaire de sensibiliser les Québécoises et les Québécois aux impacts des changements climatiques et qu’il est primordial d’assurer la formation d’experts en modélisation climatique.»

Le modèle développé par le Centre servira notamment au Consortium Ouranos sur la climatologie régionale et l’adaptation aux changements climatiques pour produire des mises à jour de projections climatiques encore plus fiables et développer des connaissances sur les impacts de phénomènes hydrométéorologiques complexes à étudier.

«Le développement de ce nouveau simulateur climatique permettra une avancée scientifique majeure pour le Québec et contribuera à fournir à nos chercheurs des données plus détaillées susceptibles de stimuler davantage l’innovation, observe Alain Bourque (M.Sc. sciences de l’atmosphère, 1998), directeur général d’Ouranos. De plus, les nouvelles cohortes d’étudiants, ainsi formées à la fine pointe de la science, n’auront aucune difficulté à se trouver des emplois dans le domaine de l’adaptation aux changements climatiques.»