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Passionné de météo

Sa rigueur, son talent pour la vulgarisation et sa passion font de Pascal Yiacouvakis une personnalité appréciée de nombreux téléspectateurs.

Par Valérie Martin

24 novembre 2020 à 9 h 11

Mis à jour le 7 juin 2022 à 12 h 11

Série Prix Reconnaissance UQAM 2020
Sept diplômés sont honorés pour leur engagement professionnel, l’impact de leurs réalisations et leur rayonnement. Ce texte est le quatrième d’une série de sept articles présentant les lauréats.

Série En vert et pour tous

Projets de recherche, initiatives, débats: tous les articles qui portent sur l’environnement.

Pascal Yiacouvakis.Photo: Nathalie St-Pierre

Lauréat du prix Reconnaissance 2020 de la Faculté des sciences, le météorologue de Radio-Canada Pascal Yiacouvakis (B.Sc. géographie physique, 1985; M.Sc. sciences de l’atmosphère, 1994) est devenu une figure connue et rassurante du petit écran. Depuis 26 ans, le scientifique annonce les bulletins météo avec une grande précision et un calme olympien. «Mon travail consiste à faire les prévisions les plus précises possibles à partir de différents modèles de prévision météorologique», explique-t-il. Pour ce faire, il passe beaucoup plus de temps enfermé dans son bureau à étudier méticuleusement les systèmes atmosphériques qu’à les présenter en ondes. Il est l’un des seuls météorologues à la télévision québécoise.

«J’ai toujours été curieux et avide de comprendre ce qu’il y avait au-dessus de ma tête», dit-il. Adolescent, Pascal Yiacouvakis possédait déjà sa propre station météo construite de ses mains et notait diverses statistiques dans un carnet.

La technologie a certes évolué depuis ses débuts. «Grâce à internet, j’ai aussi accès à une foule de données», précise cet amoureux fou des statistiques. Bien que l’on puisse prévoir le temps sur une plus longue durée, les modèles de prévision ne font pas de miracle pour autant, constate-t-il. «La nature restera toujours imprévisible.»

Son travail a été reconnu en 2002 par l’Association canadienne de météorologie et d’océanographie, laquelle lui remet le prix Alcide-Ouellet, un prix que sa prédécesseure à la télévision d’État, la regrettée Jocelyne Blouin (B.Sp. sciences physiques, 1974), avait également obtenu en 1993. Si deux Uqamiens ont été les principaux météorologues à la télé de Radio-Canada depuis 40 ans, ce n’est pas un hasard: l’UQAM est la seule université en Amérique du Nord à offrir une formation en langue française dans ce domaine, et cela, depuis 1973. «J’en ai fait des cours intéressants à l’UQAM, se rappelle Pascal Yiacouvakis. Le professeur de physique Fernand Trudeau était un être à la fois exigeant et fascinant: il avait une telle énergie pour donner un cours!»

La télé pourtant ne faisait pas partie de ses plans de carrière. «J’ai été embauché par hasard à la radio pour remplacer Ève Christian partie en congé de maternité, raconte celui qui œuvrait alors comme prévisionniste-météorologue pour Environnement Canada. Par la suite, j’ai débuté à la télé au moment du lancement de la chaîne d’information continue RDI.»

C’est lui qui tient le fort lors de la crise du verglas en 1998. Il est en studio tous les jours, de l’aube jusqu’à tard le soir. On le surnommait à l’époque «Monsieur verglas». «J’ai appris à capter l’attention d’un public en enseignant aux techniciens à Environnement Canada, poursuit-il. C’est ce qui m’a aidé à mieux performer à la télé.»

Sur le site web de Radio-Canada, Pascal Yiacouvakis publie, depuis deux ans, de courts articles sur différents phénomènes en lien avec la météo ou l’environnement: le phénomène El Nino, par exemple, ou l’histoire du radar. Certains, comme celui qui explique pourquoi il vente plus fort l’après-midi, lui ont été inspirés de questions posées par des internautes. Son texte sur l’emballement climatique, un de ses articles les plus lus, a attiré 47 000 vues! «Certaines personnes ne réalisent pas encore que les changements climatiques constituent un phénomène déjà bien entamé», remarque cet écolo convaincu, qui se rend à vélo au travail, été comme hiver. «Les humains ont besoin de la nature pour vivre, alors que celle-ci n’a pas besoin de nous, ajoute-t-il. Il faut la respecter et la protéger.»

Voir La météo, une vidéo produite par Urbania pour souligner son prix Reconnaissance.