La communauté uqamienne était invitée à venir rencontrer le recteur Robert Proulx et ses proches collaborateurs et collaboratrices, à l’occasion de la rentrée 2016-2017. L’événement, qui s’est tenu à la salle Marie-Gérin-Lajoie et qui était également webdiffusé, leur a permis de faire le bilan de la dernière année et de présenter les actions que la Direction entend poser pour assurer le développement de l’UQAM.
D’entrée de jeu, le recteur a affirmé que, malgré un contexte difficile, l’UQAM et sa communauté sont parvenues à maintenir le cap. «L’UQAM s’est encore distinguée comme une grande université de formation et de recherche, a dit le recteur. Les membres de notre communauté se sont illustrés, tant au Québec qu’ailleurs dans le monde.»
À titre d’exemples, le recteur a énuméré plusieurs distinctions reçues par les professeurs, chargés de cours, étudiants et diplômés de l’UQAM, dont les noms s’affichaient sur le diaporama électronique accompagnant son allocution. Il a aussi souligné la contribution essentielle des employés et gestionnaires de l’UQAM.
Réalisations institutionnelles
«Outre les réussites individuelles, les réalisations institutionnelles sont aussi nombreuses», a rappelé Robert Proulx. Parmi ces réalisations, le recteur a mentionné la création d’une douzaine de nouveaux programmes et de 14 nouvelles chaires, le programme d’exonération des frais majorés pour les étudiants étrangers au doctorat – une proposition de la Faculté des sciences qui a été étendue à l’ensemble de l’Université – et l’adhésion de l’UQAM à l’Association internationale des universités. «Nous avons accru notre présence à l’Organisation universitaire interaméricaine, dont nous accueillerons en 2017 le Congrès annuel», a-t-il annoncé.
À l’échelle montréalaise, Robert Proulx a souligné la signature d’une entente avec la Grande Bibliothèque, le développement des relations avec le CHUM et la participation active de l’UQAM au Quartier des spectacles. «Nous avons aussi fait rayonner Montréal comme ville du savoir, a fait valoir le recteur. Le Congrès de l’Acfas et le Forum social mondial ont été couronnés de succès, tout comme les nombreux colloques et congrès internationaux que nous avons accueillis.»
Signalant quelques accomplissements destinés à améliorer le mieux-être de la communauté uqamienne, le recteur a mentionné le premier anniversaire du CPE Tortue têtue, «né du rêve d’un groupe d’étudiants» ainsi que le marché fermier et le jardin qui orne désormais le toit du pavillon DS.
Robert Proulx s’est aussi félicité du fait que l’UQAM a raffermi ses liens avec ses diplômés, en organisant notamment des petits déjeuners avec eux, en collaboration avec les doyens et doyennes. «Ils nous disent que la formation et l’expérience acquises à l’UQAM ont été déterminantes, a mentionné le recteur. Mais ils nous disent aussi qu’ils préféreraient voir l’UQAM faire les manchettes pour ses bons coups et ses belles réalisations plutôt que pour ses problèmes et difficultés. Je partage leur point de vue. Vous le partagez aussi, j’en suis sûr.»
De nombreux défis restent à relever et d’autres surgiront tôt ou tard, a indiqué le recteur, faisant référence à l’atteinte de l’équilibre budgétaire, à l’amélioration des pratiques organisationnelles, au règlement des conventions collectives et au positionnement de l’Université. «La tâche n’est pas mince. Elle ne peut – ni ne doit – être l’affaire d’un seul homme. Heureusement, a-t-il dit, l’UQAM a la chance de compter sur une équipe de direction compétente et dynamique.»
La parole aux membres de la direction
Prenant la parole après le recteur, le vice-recteur à la Vie académique René Côté a insisté sur la qualité de l’expérience académique et sur la réussite étudiante. Il a notamment relevé l’augmentation importante du nombre d’étudiants en situation de handicap et la volonté de l’UQAM de favoriser l’éducation inclusive. «Il s’agit pour l’Université de répondre tant à ses obligations légales qu’à son engagement envers l’accessibilité aux études universitaires, une valeur centrale de l’UQAM», a-t-il déclaré.
Le vice-recteur a aussi parlé de l’importance d’améliorer le recrutement dans un contexte difficile de déclin démographique des diplômés du collégial de 1% par année jusqu’en 2025. Pour cela, il faut, selon lui, de meilleurs outils de communication. «La refonte visuelle du site Étudier à l’UQAM, l’un des plus consultés, et la poursuite du développement de la phase deux du portail étudiant s’imposeront, a-t-il dit, comme des priorités.»
Le développement et le soutien du personnel enseignant est un autre dossier important pour le Vice-rectorat à la vie académique. René Côté a rappelé que diverses mesures ont été adoptées récemment pour faciliter les processus et réduire le travail en silo. «Par exemple, le Service de soutien académique entamera la révision des étapes de création et de modification de programmes d’études en plaçant le service conseil en amont des comités des études facultaires.»
De son côté, la vice-rectrice à la Recherche et à la création Catherine Mounier a mentionné les actions que son vice-rectorat compte entreprendre pour soutenir de manière concrète le développement des projets de recherche et de création. «À ce titre, nous augmenterons le soutien direct aux chercheurs et aux équipes de recherche afin d’améliorer leur succès dans leurs demandes de subventions. Les nouveaux professeurs feront l’objet d’une attention toute particulière», a-t-elle promis.
Un soutien accru sera également offert aux grandes équipes de recherche, a indiqué la vice-rectrice, afin de former de grands partenariats comme celui mis sur pied par la professeure du Département de sexologie Line Chamberland, qui vient d’obtenir l’aide du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) pour un projet sur l’homophobie d’une valeur de 2,5 millions de dollars.
Une seconde action prioritaire du vice-rectorat portera sur le rayonnement de la recherche et de la création, qui sera conduite en collaboration avec le Service des communications. «Nous continuons à développer de manière concertée avec les services de soutien à la recherche et les facultés le champ de la mobilisation des connaissances», a-t-elle précisé. Elle a aussi mentionné d’autres initiatives, dont un projet de cartographie de la recherche et de la création réalisées à l’UQAM, mené avec le Service des bibliothèques, et l’organisation d’un Sommet sur l’avenir de la recherche et de la création, prévu pour le 24 novembre prochain.
Finalement, la vice-rectrice a souligné l’importance qu’elle accorde à la reconnaissance des chercheurs. Elle souhaite, entre autres, augmenter le nombre de mises en candidatures aux prix et distinctions en recherche et créations et s’assurer de positionner les chercheurs de l’UQAM sur des comités-clés qui peuvent influencer les orientations, le développement et le financement de la recherche et de la création.
Le vice-recteur aux Ressources humaines, à l’administration et aux finances, André Dorion, a décliné les enjeux considérables, sur le plan financier, auxquels l’UQAM doit faire face, tout en rappelant que l’ensemble des universités québécoises est confronté à un contexte difficile. Il a entre autres parlé de la nouvelle politique de financement universitaire réclamée dans le cadre du Plan stratégique. «Nous croyons que l’État devrait aller vers un financement le plus distancé que possible du nombre d’étudiants admis, mais plus proche de la nature des activités offertes», a-t-il déclaré.
Le vice-recteur Dorion a aussi indiqué son intention de travailler à réduire l’empreinte écologique de l’Université et à instaurer des pratiques de gestion plus efficientes. Il a aussi annoncé la mise en place, au cours des prochaines semaines, d’un programme de développement des compétences pour le personnel d’encadrement, qui pourra possiblement être élargi aux autres membres de la communauté. Finalement, il a rappelé que la prochaine année sera celle de l’implantation de l’équité interne pour le personnel de soutien et il a annoncé l’élaboration d’une politique institutionnelle visant à soutenir les initiatives en promotion de la santé.
La vice-rectrice aux Systèmes d’information Magda Fusaro a insisté sur l’importance de contribuer à la réussite des étudiants, de promouvoir la collaboration entre les unités académiques et administratives, et de favoriser l’accès aux outils d’aide à la décision. Parmi les grands projets qui seront déployés, elle a annoncé que la mise en place d’un nouveau réseau de télécommunication était déjà en partie complétée. Le vice-rectorat travaillera également sur un service de stockage de données pour la recherche et sur une nouvelle base de données pour les dossiers étudiants.
La vice-rectrice a aussi annoncé son intention d’aider au démarrage du dossier de la formation à distance et de se pencher sur la question du courriel étudiant. «Les étudiants nous disent qu’ils veulent des adresses personnelles. Nous irons peut-être de l’avant dans cette avenue qui mérite, elle aussi, toute notre attention», a-t-elle dit.
Magda Fusaro a également mentionné l’important travail entrepris par le Service de l’audio-visuel sur les sites web des départements et des facultés ainsi que la mise en place de nouvelles «cliniques techno». «Ces cliniques sont une idée qui a fait boule de neige, a-t-elle souligné. Elle seront suivies par des cliniques Moodle dans un mois et ensuite, le temps de les planifier, par des cliniques sur la recherche documentaire et la rédaction des travaux.»
Finalement, le secrétaire général Normand Petitclerc a indiqué ses priorités pour l’année à venir. La première concerne le climat de travail et d’études, notamment l’importance pour l’Université de lutter contre le harcèlement sexuel et contre le harcèlement psychologique, et contre toutes formes de violence à caractère sexuel. «C’est un engagement institutionnel, a-t-il dit. Il ne s’agit pas ici de ne satisfaire qu’aux seules exigences de la loi, mais de répondre adéquatement aux demandes légitimes des étudiantes et des étudiants.»
La deuxième priorité est en rapport avec la nécessité d’actualiser les instances de l’Université. Le secrétaire général a ainsi annoncé que, dès la fin du mois, le Conseil d’administration de l’Université se tiendra sans papier et qu’on mettra à la disposition des participants un outil performant sur les plans de l’efficacité et du développement durable.
La troisième priorité du Secrétariat général porte sur le projet d’implantation progressive, dans les services et unités, du logiciel libre de gestion documentaire Constellio, qui vise à favoriser la collaboration et le partage d’informations. «En collaboration avec les services du Vice-rectorat aux systèmes d’information, une voûte numérique permanente sera constituée pour assurer la conservation de l’information, pour les fins de gestion bien sûr, mais aussi pour les fins de conservation historique que poursuit également le Service des archives et gestion des documents», a précisé le secrétaire général.
Les dossiers du rectorat
Reprenant la parole, Robert Proulx a ensuite donné un aperçu de quelques dossiers importants qui retiendront son attention. Il a ainsi rappelé qu’un rapport sur la décentralisation sera bientôt déposé au Conseil d’administration. «Ce rapport sera l’occasion de discuter – sereinement, je l’espère – de l’Université que nous voulons et de se donner les moyens pour la mettre en œuvre», a-t-il déclaré.
Il a assuré la communauté qu’elle pouvait compter sur lui pour continuer de représenter et de promouvoir l’UQAM – et son identité particulière «qui fait bien souvent contrepoids à certains discours dominants sur l’avenir des université et leur rôle dans la société» – sur les scènes locale, nationale et internationale.
Parmi les autres dossiers qui mobiliseront ses énergies, le recteur a mentionné les consultations menées par le gouvernement du Québec en vue de la création d’un Conseil national des universités, la réflexion sur le financement de la recherche amorcée par le gouvernement fédéral, à laquelle il compte participer, ainsi que le travail qu’il poursuit auprès du gouvernement et de la population en général pour défendre l’importance de soutenir les universités, «le meilleur fonds des générations qui soit!»
Selon le recteur, l’UQAM a tous les outils en main pour continuer d’avancer, mais il y a deux préalables à sa réussite. Disant espérer que le pire est derrière nous, il est revenu sur les efforts des dernières années en matière de gestion financière et sur l’importance, en attendant un meilleur financement, de demeurer vigilant et prudent. L’autre prérequis concerne le climat de confiance et la cohésion institutionnelle qui doivent être rétablis au sein de l’Université.
«Mon souhait le plus cher pour l’année qui vient va en ce sens, a-t-il dit. Je souhaite que l’on recrée des liens. Que l’on se parle. Que l’on s’écoute. Que l’on s’épaule. Que l’on œuvre – ensemble – au bien commun. Un “nous” fort, un “nous” fier sera essentiel à notre capacité de poursuivre le développement de cette institution à laquelle nous sommes très attachés. Ce “nous” sera aussi déterminant pour le succès de la Campagne majeure de financement qui s’amorce. Une campagne qui sera une belle opportunité de faire rayonner l’UQAM tout en lui donnant, à l’aube de son 50e anniversaire, les moyens de réaliser ses ambitions.»
Échanges avec la communauté
Une période d’échanges avec l’assistance a suivi les allocutions du recteur et de ses collègues. La présidente du Syndicat des professeurs et professeures de l’UQAM (SPUQ) et professeure au Département d’études littéraires Michèle Nevert, dans une longue intervention, a notamment émis des préoccupations sur le positionnement de l’UQAM par rapport au financement de la recherche par les grands organismes subventionnaires et sur les dégrèvements accordés aux professeurs pour la recherche.
Pierre-Paul St-Onge, agent de recherche et de planification à la Faculté des arts et membre du comité de griefs du Syndicat des employées et employés de l’UQAM (SEUQAM) a, de son côté, fait part de ses inquiétudes à propos de l’effet des restrictions budgétaires sur l’embauche de personnel surnuméraire et sur la considération accordée au personnel de soutien par rapport au personnel professoral.
Le professeur du Département d’études littéraires Max Roy, ex-président de la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU), a questionné le recteur sur les enjeux concernant le projet de Conseil des universités ainsi que sur la stratégie politique que l’UQAM compte adopter pour obtenir une modification de la formule de financement des universités.
Marie Blais, présidente du Syndicat des chargées et chargés de cours (SCCUQ) et chargée de cours au Département d’études urbaines et touristiques, s’est interrogée sur la position de la direction au regard d’une demande du syndicat pour la stabilisation de l’emploi des chargés de cours. Sa collègue Gaëlle Breton Le Goff, vice-présidente et chargée de cours au Département des sciences juridiques, a fait part de sa préoccupation à propos de l’implication des chargés de cours dans la mise en place de cours en ligne et d’un environnement numérique d’apprentissage.
Pour la première fois cette année, à la demande d’étudiants malentendants, deux interprètes français/langue des signes québécoise étaient présents sur scène. Toutes les allocutions ont fait l’objet d’une captation vidéo qui sera disponible au cours de la semaine prochaine sur le site du rectorat.