Le recteur Robert Proulx a prononcé une allocution, le 5 novembre, dans laquelle il a exposé la situation financière difficile à laquelle l’UQAM est confrontée et lancé un appel à la solidarité et à la mobilisation afin d’assurer le développement de l’Université au cours des prochaines années. Il a aussi présenté les grandes lignes du projet de Plan stratégique 2015-2020, soumis à la consultation jusqu’au 1er mars prochain, et a réitéré ses engagements à titre de recteur élu. L’événement s’est déroulé à la salle Marie-Gérin-Lajoie devant les membres de la communauté universitaire.
Le recteur a d’abord tenu à souhaiter aux membres de la communauté une année porteuse de rêves, d’espoirs, de réussites et, surtout, de solidarités, car les temps qui viennent ne seront pas de tout repos, a-t-il souligné. Alors que les établissements sont appelés à dégager des économies de près de 300 millions de dollars, «le réseau universitaire est confronté à l’une des périodes les plus difficiles de son histoire, a déclaré Robert Proulx. Pour répondre aux exigences de l’État, les universités doivent s’astreindre à un régime minceur extrêmement sévère. Grosso modo, on nous demande de faire autant — sinon plus! — avec moins, beaucoup moins.»
Une situation financière difficile
L’UQAM fait face à une compression de 6,2 millions de dollars à absorber dans le budget de l’année en cours. De plus, elle doit trouver au moins 15 millions de dollars, sous forme d’économies ou de revenus supplémentaires, pour équilibrer le budget 2015-2016, a expliqué le recteur.
«Je ne suis pas du tout convaincu qu’en appliquant des coupes draconiennes dans les dépenses publiques, on parviendra, à terme, à créer de la croissance économique et du mieux-être collectif, a dit Robert Proulx. Je suis donc pour un financement adéquat et public des universités et contre les compressions qu’on leur fait subir. Cela ne veut pas dire que je sois insensible à la question des finances de l’État. Je pense qu’il est légitime de revoir, revisiter, repenser l’appareil d’État, ainsi que les programmes et les politiques publiques, mais d’une façon réfléchie et en poursuivant des objectifs d’amélioration continue.»
Le recteur a rappelé qu’il avait demandé formellement, avec ses collègues recteurs de l’Université du Québec, que les établissements du réseau de l’UQ soient soustraits au projet de Loi 15 sur la gestion et le contrôle des effectifs dans le secteur public. «L’application d’une telle loi aurait pour effet de pénaliser nos établissements, par comparaison aux universités à charte, en plus de compromettre la liberté académique et l’autonomie universitaire», a-t-il déclaré.
Viser l’équilibre budgétaire
L’UQAM doit respecter, cette année, son déficit autorisé et viser pour l’an prochain l’équilibre de ses revenus et de ses dépenses, a précisé Robert Proulx, qui écarte l’idée d’entraîner l’Université dans une spirale déficitaire, préférant miser sur une meilleure gestion des ressources. C’est pourquoi la Direction s’est engagée à élaborer un Plan d’atteinte de l’équilibre budgétaire pour la période 2015-2018. Pour nourrir sa réflexion, elle a créé un Groupe de travail chargé de documenter différentes hypothèses susceptibles de permettre à l’UQAM de poursuivre son essor, tout en gardant le cap sur l’équilibre budgétaire.
Le recteur a tenu à rassurer la communauté: ce groupe de travail, actif jusqu’en avril 2015, ne fonctionnera pas en vase clos. Ses membres collaboreront avec la Direction, ainsi qu’avec les doyennes, les doyens et les cadres. «Il s’agit d’un outil d’aide à la décision», a insisté Robert Proulx.
Celui-ci a appelé la communauté de l’UQAM à se réinventer, rappelant que l’Université, qui aura 50 ans en 2019, est réputée pour son audace, sa créativité et son sens critique. «J’ose espérer que mon université n’est pas de ces organisations qui préfèrent se replier sur la tradition et l’immobilisme plutôt que d’envisager le renouveau et le changement. J’ai confiance que nous saurons, encore une fois, relever le défi de la relance de l’UQAM.»
Un projet de Plan stratégique
En 2013-2014, le recteur a procédé à une série d’échanges avec la communauté universitaire afin de recueillir avis et commentaires en vue de l’élaboration d’un projet de Plan stratégique pour les cinq prochaines années.
Une proposition de Plan stratégique 2015-2020, découlant de ce processus d’échanges, est maintenant soumise à la consultation, une démarche qui se déroulera jusqu’au 1er mars 2015. Ce plan s’appuie sur trois principes fondamentaux – la liberté académique, l’autonomie universitaire, l’unité de l’enseignement, de la recherche et de la création – et propose quatre valeurs phares: l’imagination, l’excellence, l’engagement citoyen et la reconnaissance. Enfin, il met de l’avant quatre grandes orientations stratégiques: l’actualisation des modes de développement de l’Université, l’instauration de pratiques de gestion plus efficientes, la mise en place d’un milieu de vie sain, dynamique et stimulant, et le renforcement de l’ancrage de l’UQAM dans son milieu.
Attentes et engagements
Robert Proulx a conclu son allocution en faisant part de ses attentes et de ses engagements à titre de recteur élu. «En ce qui a trait au Plan stratégique, mes attentes sont simples. J’aimerais que vous vous empariez de cette proposition pour la peaufiner, la bonifier, la critiquer mais surtout, l’enrichir.»
Il a aussi rappelé ses attentes concernant la situation financière de l’UQAM. «Le maintien de l’équilibre budgétaire et, si possible, l’accroissement de nos sources de revenus, doivent constituer une priorité. Le contexte est difficile et j’aimerais qu’il nous incite, individuellement et collectivement, à la prudence. Comment? En portant une attention particulière aux coûts des projets que l’on souhaite développer. En veillant à utiliser au mieux nos compétences et nos ressources. En collaborant et en faisant preuve de solidarité.»
Robert Proulx a souligné qu’il s’engageait, notamment, à poursuivre les représentations auprès du gouvernement pour mettre fin aux compressions imposées aux universités québécoises, à continuer de revendiquer un financement adéquat pour l’UQAM et à faire entendre sa voix sur différentes tribunes, à promouvoir la collaboration entre les universités et à défendre sans relâche l’autonomie universitaire et la liberté académique.
Le texte de l’allocution présentée par le recteur est accessible en ligne sur le site du rectorat.