Cinq membres de la communauté uqamienne ont obtenu la Médaille du couronnement du roi Charles III depuis le début de l’année 2025. Cette distinction commémorative est remise aux Canadiennes et Canadiens qui se sont distingués par leur dévouement et leur engagement ayant un impact significatif sur leur communauté, à l’échelle locale, régionale ou nationale.
Il s’agit de Pierre Filiatrault, professeur émérite de l’ESG UQAM, André Lemieux, professeur au Département d’éducation et pédagogie, Yolande Cohen, professeure au Département d’histoire, Cynthia Benoit, chargée de cours au Département de linguistique, et Sylvain Le May, conseiller à l’accueil et intégration au Bureau de l’inclusion et de la réussite étudiante.
Pierre Filiatrault
Embauché à l’UQAM en 1971, Pierre Filiatrault est reconnu, avec Jean Ducharme, comme l’un des fondateurs de l’École des sciences de la gestion, dont il fut doyen de 2003 à 2008. Chercheur exceptionnel dans le domaine de la gestion des services, de la planification, du comportement du consommateur et du marketing, il a publié de nombreux ouvrages et articles scientifiques primés.
Pierre Filiatrault a contribué à la formation de gestionnaires au Québec, au Canada, en Amérique centrale, en Amérique du Sud, en Europe et en Afrique. Il a enseigné dans le cadre du programme du MBA de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM en France, en Pologne, en Tunisie, en Équateur et au Mexique. Il a aussi donné des sessions de formation pour des professeurs de gestion en Argentine, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Maroc, à Madagascar et à des gestionnaires au Kenya. Il a été fortement impliqué en formation de gestionnaires à l’Université UNIKA de Port-au-Prince, en Haïti, pendant plus de 25 ans.
Membre de la Société royale du Canada, Pierre Filiatrault a la réputation d’être un homme engagé, généreux, attachant, estimé de tous, qui n’a jamais hésité à partager sa précieuse expertise avec la communauté de l’ESG UQAM.
André Lemieux
Professeur à l’UQAM depuis 1976, André Lemieux est spécialisé dans le domaine de l’apprentissage des personnes aînées. Il fut un pionnier dans la définition et le développement de la gérontagogie aux niveaux national et international. Au Canada, ses recherches l’ont amené à fonder l’Institut universitaire du troisième âge de Montréal, lequel est consacré à la recherche et à l’enseignement dans le domaine de l’apprentissage des aînés.
Au cours de sa carrière, André Lemieux a été invité à titre d’expert-conseil dans divers organismes, dont l’UNESCO, afin de sensibiliser des partenaires à la réalité de la gérontagogie. En 2017, il a fait paraître l’ouvrage Cognition et vieillissement chez JFD Éditions.
André Lemieux a été membre du conseil d’administration de l’Association internationale des universités du troisième âge et du conseil d’administration de l’Ordre des psychologues du Québec, conseiller spécial auprès du président de l’International Federation on Ageing et adjoint au secrétariat général de l’Association internationale de gérontagogie. Il est membre de l’Ordre des psychologues du Québec et de la Société française de psychologie. Il continue d’écrire sur le comportement psychologique et social des personnes âgées.
Yolande Cohen
Yolande Cohen est reconnue, entre autres, pour ses travaux sur les mouvements étudiants du 20e siècle en Europe. Elle a aussi mené, à la fin des années 1980, un important chantier de recherche sur l’histoire comparée des femmes et du genre en France et au Québec. Elle a mis en lumière le rôle des mouvements de femmes dans la modernisation et la sécularisation du Québec, notamment en analysant leurs associations volontaires et professionnelles.
Il faut aussi souligner les travaux de Yolande Cohen sur les migrations juives maghrébines, communauté dont elle est issue. Alors que le sujet demeurait inexploré, elle s’est intéressée aux rapports interethniques et confessionnels dans la constitution des États nationaux postcoloniaux au Québec comme en France. Elle publie, en 1992, Itinéraires sépharades: l’odyssée des Juifs sépharades de l’Inquisition à nos jours, et, en 2000, Juifs marocains à travers les âges: tradition et modernité. Ces ouvrages témoignent du rôle des diasporas dans la formation d’une identité juive sépharade transnationale et de l’ancrage de ces populations migrantes dans leur pays d’accueil. La professeure a aussi publié, en 2024, l’ouvrage Migrations postcoloniales des Juifs du Maroc. Vers le Canada et la France (Presses de l’Université d’Ottawa), dont la version anglaise a été publiée chez le même éditeur: Moroccan Jews in France and Canada .
Dans ses recherches, Yolande Cohen a développé une méthodologie unique en histoire orale. Cette approche basée sur l’enquête de terrain consiste à analyser les récits oraux pour retracer les voix oubliées. Son expertise dans le domaine des migrations postcoloniales l’a menée à démontrer les situations de marginalisation et de discrimination dans lesquelles se trouvent les populations migrantes et l’organisation de ces groupes au sein des diasporas. Elle a ainsi mis à l’épreuve le concept d’agency – ou capacité d’agir –, qu’elle a développé avec d’autres théoriciennes féministes à partir d’études empiriques.
La professeure s’est démarquée enfin par son engagement dans les milieux communautaire, médiatique et politique. Elle a été active au sein de diverses associations féministes et multiethniques pendant plus de 40 ans et a été candidate à la mairie de Montréal dans les années 1990.
Cynthia Benoit
Cynthia Benoit (B.Sc. géographie, 2010) a reçu la Médaille du couronnement du roi Charles III en reconnaissance de son engagement exceptionnel et de sa contribution à l’amélioration de la qualité de vie des personnes sourdes, sourdes aveugles, et malentendantes. Elle enseigne à la majeure en interprétation français-langue des signes québécoise du Département de linguistique depuis 2019 et est collaboratrice du Groupe de recherche sur la LSQ et le bilinguisme sourd depuis 2003.
Cynthia Benoit a contribué à la formation de nombreuses interprètes français-LSQ ainsi qu’au développement de plusieurs projets de recherche, notamment sur l’évaluation des compétences en LSQ et sur l’accès à l’information pour les personnes sourdes et malentendantes.
Elle est également entrepreneure et a fondé Eversa, une entreprise de services linguistiques complémentaires en formation, consultation et traduction en langue des signes. Gérée majoritairement par des femmes sourdes, son entreprise vise un changement profond et positif dans la société en accélérant l’inclusion des communautés sourdes, sourdes-aveugles et malentendantes et en augmentant leur participation dans notre société.
Sylvain Le May
Conseiller à l’accueil et à l’intégration au Bureau de l’inclusion et de la réussite étudiante (BIRÉ), Sylvain Le May (M.A. communication, 2005) se distingue par son engagement dans le milieu de l’accessibilité et de l’inclusion des personnes en situation de handicap.
Responsable du Service d’accueil et de soutien aux étudiants en situation de handicap à l’UQAM de 2007 à 2021, il a été président, de 2008 à 2016, de l’Association québécoise interuniversitaire des conseillers aux étudiants en situation de handicap et a siégé au conseil d’administration du Réseau international du processus de production du handicap (RIPPH), de 2011 à 2017.
Les réalisations de Sylvain Le May ont été reconnues par l’Office des personnes handicapées du Québec (OPHQ), qui lui a décerné, en 2010, une mention d’honneur. Il a aussi remporté, en 2014, le concours «Mon parcours! Ma carrière!», en reconnaissance de son travail remarquable auprès des étudiantes et étudiants en situation de handicap.
Fort de son expérience à l’UQAM, Sylvain Le May a œuvré avec plusieurs organismes publics, participant notamment, de 2005 à 2015, aux travaux du Comité d’adaptation de la main-d’œuvre (CAMO) pour personnes handicapées, qui collabore avec le mouvement associatif, le mouvement syndical et les organisations d’employeurs du Québec. Depuis 2017, il est membre de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.
D’autres médaillés
Six autres membres de la communauté uqamienne ont obtenu la Médaille du couronnement du roi Charles III au cours de la dernière année. Il s’agit de Komlan Sedzro, doyen de l’ESG UQAM, Charles-Philippe David, professeur au Département de science politique, Bernard Duhaime, professeur au Département des sciences juridiques, Catherine Haeck, professeure au Département des sciences économiques, Yannick Hémond, professeur au Département de géographie, et Stéphane Pallage, recteur de l’UQAM. Le premier a reçu sa médaille d’Emmanuel Dubourg, député à la Chambre des communes du Canada, en octobre dernier. Les cinq autres ont été décorés en décembre par l’honorable Manon Jeannotte, Lieutenante-gouverneure du Québec.