Des membres du corps professoral ainsi que des étudiantes et étudiants participeront à un parcours d’installations à l’occasion de la deuxième édition du Village numérique, un événement gratuit organisé par le festival de musique électronique et de créativité numérique MUTEK et l’organisme Xn Québec. Le Village numérique se déploiera du 14 au 28 août prochains en soirée (entre 18 h et 23 h) dans différents lieux extérieurs et intérieurs du Quartier des spectacles, notamment au Complexe des sciences de l’UQAM.
Le public pourra vivre une expérience éclectique, accessible et ludique, mettant en avant des contenus artistiques avant-gardistes à la fine pointe de la technologie et faisant rayonner la créativité numérique québécoise.
Première nord-américaine
En première nord-américaine, la designer Ying Gao, professeure à l’École supérieure de mode de l’ESG UQAM et à l’École de design, présente sur le parterre du Quartier des spectacles l’installation In camera (2023), qui met en scène un vêtement réagissant à la présence de l’autre. Comme chez le peintre Francis Bacon, dont les portraits réalisés à partir de photographies fragmentent la figure pour mieux en révéler la tension, l’identité devient ici flottante et incertaine. Soumis à un brouillage, le visage est dissimulé, flouté, rendu instable, alors que le vêtement interactif ne couvre plus simplement le corps, mais en trouble la reconnaissance.
À travers cette installation, c’est moins la technologie que l’ambivalence du regard qui est mise en jeu. Saisi dans un dispositif, le corps devient à la fois sujet et objet, visible et insaisissable.
Installation immersive
À l’angle du boulevard de Maisonneuve et de la rue Saint-Urbain, le professeur de l’École des médias Danny Perreault et le doctorant en études et pratiques des arts Victor Drouin-Trempe proposent l’installation immersive Espace public, espace latent. Coproduite par MUTEK, cette œuvre marie intelligence artificielle et création audiovisuelle dans un environnement sculptural inédit formé d’un écran cubique multidimensionnel. Enveloppée par un dispositif sonore immersif comprenant huit haut-parleurs, l’installation invite le public à pénétrer un espace sensible où image, son et algorithmes dialoguent en temps réel.
Espace public, espace latent s’inscrit dans le cadre des recherches menées au mXlab de l’UQAM, cofondé par Danny Perreault, qui est aussi membre du Réseau Hexagram de recherche-création en arts, cultures et technologies.
Victor Drouin-Trempe présente également l’installation interactive Éco-sonorités du vivant. Dans la salle d’expérimentation Hexagram, au quatrième étage du pavillon des sciences biologiques, l’œuvre invite à une réflexion sur les frontières poreuses entre le naturel et l’artificiel, explorant comment l’art sonore peut révéler la complexité de certains mécanismes présents dans des environnements naturels.
Mosaïques étudiantes à la Place des Arts
L’installation vidéo Labyrinthe, produite par 18 étudiantes et étudiants de l’École des arts visuels et médiatiques, sera présentée sur la mosaïque de 35 écrans numériques qui anime le grand passage de la Place des Arts. Composée de six tableaux numériques, cette installation y avait été présentée une première fois entre le 1er mai et le 21 juin derniers.
Les projets étudiants ont été réalisés en équipes au cours de l’hiver 2025 dans le cadre du cours Dispositif-écrans, lequel est issu d’un partenariat entre l’École des arts visuels et médiatiques et la Place des Arts. Il permet d’offrir aux personnes étudiantes une expérience de professionnalisation, grâce à la création d’œuvres sur mesure dédiées à ce dispositif multi-écrans unique au monde.
Exposition collective
La Chaufferie du Cœur des sciences accueille six projets en développement, dont l’exposition collective Territoires intimes: réappropriation par la recherche-création, qui met en lumière les œuvres de trois artistes féminines sur les rapports entre corps, environnement, mémoire et technologie.
On y découvrira, notamment, ChamberS de la diplômée Jihen Ben Chikha (M.A. arts visuels et médiatiques, 2024), une œuvre prenant la forme d’un écosystème instable, composé de tubes en vinyle, de cylindres de verre, de pompes, de liquides et de composants électroniques. En mettant en circulation des éléments fluides et sensibles, l’artiste interroge les relations entre humains et non-humains, dans une perspective à la fois écologique et spéculative.
Artiste multidisciplinaire d’origine tunisienne, Jihen Ben Chikha a présenté ses travaux au Canada et à l’international, notamment en Suisse, en Tunisie et aux Pays-Bas. Elle a reçu une bourse de recherche-création de la Chaire Médiane et une bourse d’excellence Pierre Ayot de la Fondation de l’UQAM.
La mezzanine et l’agora du Cœur des sciences accueilleront quatre autres installations numériques réalisées par des artistes locaux.
La programmation complète du Village numérique est accessible sur le site web de l’événement.