Le Musée de l’imprimerie du Québec (MIQ), qui n’a plus pignon sur rue depuis plusieurs années, a fait don à l’UQAM d’une importante portion de sa collection, permettant ainsi à l’Université de mettre sur pied le plus vaste atelier typographique francophone en milieu universitaire d’Amérique du Nord. Ce legs patrimonial, composé d’équipements rares datant de la fin du 19e siècle jusqu’au milieu du 20e siècle, transforme la Bibliothèque centrale en un véritable laboratoire de création et de transmission du savoir.
Cette acquisition s’inscrit dans le cadre de Métamorphose, une initiative du Service des bibliothèques de l’UQAM visant à redéfinir la bibliothèque universitaire comme un lieu de vie, d’expérimentation et d’innovation.
«Des milliers de jeunes et de moins jeunes ont fréquenté le Musée de l’imprimerie du Québec et ont fait des découvertes inattendues entre 2003 et 2025, rappelle Michel Desjardins, président du MIQ. Après 22 ans à porter une mission d’éducation, c’est un honneur de s’inscrire dans le futur de l’UQAM. En effet, le projet Métamorphose représente une évolution magnifique de la bibliothèque.»
Le don du MIQ comprend notamment trois presses à cylindre, sept presses platine, une presse à bras en fonte ainsi que des milliers de caractères typographiques français (de bois ou de plomb), de clichés, d’ornements et de lettrines. Ce véritable trésor permettra à l’UQAM de faire revivre l’art de l’impression typographique, tout en l’ancrant dans les pratiques contemporaines.
«Nous sommes heureux de la confiance que nous témoignent M. Desjardins et les gens du MIQ avec cette donation exceptionnelle qui s’intègre parfaitement dans notre volonté de créer des espaces d’expérimentation et de création au sein des bibliothèques de l’Université, déclare Frédéric Giuliano, directeur général des bibliothèques de l’UQAM. Ce nouvel atelier permettra à nos cohortes étudiantes et au personnel enseignant de découvrir de nouvelles façons d’apprendre, d’enseigner ou de générer de nouveaux projets de recherche et de création.»
L’atelier typographique se veut un lieu de rencontre pluridisciplinaire entre tradition et modernité. On y compose manuellement des textes, tout en explorant les possibilités offertes par les technologies actuelles. Depuis la rentrée, les étudiantes et étudiants en design graphique ont déjà pu s’approprier cet espace dans le cadre d’un projet d’affiches.
«Bien au-delà de la valeur financière d’un tel don, cet ensemble d’équipements et d’outils se distingue par sa richesse patrimoniale et sa remarquable complétude», souligne la bibliothécaire et imprimeure Élise Lassonde, responsable de l’atelier typographique du Service des bibliothèques de l’UQAM.
Sauvegarder le patrimoine typographique
Le fondateur du MIQ, Michel Desjardins, a amorcé sa mission de sauvegarde du patrimoine typographique en acquérant ses premières presses et outils dès 1985. En 2007, le Petit Musée de l’impression s’est installé dans un bâtiment patrimonial du Vieux-Montréal, occupé par l’imprimerie Lovell Litho & Publications, fondée en 1874. Rebaptisé Musée de l’imprimerie du Québec en 2012, il a poursuivi ses activités jusqu’à la fermeture de Lovell en 2016, puis s’est relocalisé partiellement au Cégep Ahuntsic de 2017 à 2019.
Tout au long de son parcours, le MIQ a entretenu des liens étroits avec l’École de design. Ses équipements ont servi à la tenue d’ateliers pratiques, permettant à de nombreuses cohortes étudiantes et de personnes diplômées de s’initier aux techniques d’impression typographique. Plusieurs membres étudiants et enseignants ont également contribué à la vie du musée en tant que bénévoles, enrichissant ainsi l’expérience pédagogique et créative de la communauté uqamienne.