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Batteries au lithium: à manipuler avec soin

Une étude s’intéresse aux risques de ces batteries sur la santé et la sécurité des travailleurs.

Par Jean-François Ducharme

20 janvier 2025 à 9 h 59

Les incendies causés par l’explosion de batteries au lithium ionique dans des voitures, vélos et trottinettes électriques ont défrayé les manchettes au cours des derniers mois, mettant en lumière les risques associés à cette technologie. «Les travailleurs qui manipulent les batteries électriques, notamment les mécaniciens dans les garages, s’exposent à des risques d’incendie, mais aussi à des risques chimiques, électriques, toxicologiques ou de troubles musculosquelettiques», affirme le professeur du Département des sciences de l’activité physique Denys Denis.

Afin de documenter les meilleures pratiques en milieu de travail, le spécialiste en ergonomie et son équipe ont obtenu une subvention de près de 360 000 dollars sur trois ans de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST), l’organe de recherche de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). La professeure du Département des sciences de l’activité physique Élise Ledoux, le professeur de l’Université Laval Jérôme Prairie et les chercheurs de l’IRSST Damien Burlet-Vienney, Maud Gonella et Sabrina Gravel collaborent aussi à l’étude.

Manipuler sans se blesser

Le premier volet de l’étude s’intéressera aux mécaniciens. L’équipe de recherche étudiera les interactions entre les travailleurs et les batteries dans plusieurs écoles de mécanique et garages automobiles de Montréal et de Québec. «Nous observerons comment les mécaniciens manipulent ces batteries, dont le poids peut varier entre 300 et 800 kilogrammes selon le type de véhicules, précise Denys Denis. Ont-ils les équipements adéquats pour soulever ces batteries sans risquer de se blesser? Connaissent-ils les composants et caractéristiques des différents types de batteries sur le marché?»

L’équipe identifiera aussi les meilleures façons de prévenir les éclairs d’arc électrique, les chocs thermiques causés par les changements brusques de température entre l’extérieur et l’intérieur durant l’hiver, les émanations de vapeur et les écoulements de produits corrosifs et toxiques.

En plus des mécaniciens, l’étude s’intéressera aux autres professions susceptibles d’intervenir dans des situations impliquant des batteries électriques: réparateurs de vélos ou de trottinettes électriques, pompiers, ambulanciers, remorqueurs, coordonnateurs du recyclage. «Nous savons, par exemple, que le protocole d’intervention des pompiers est différent lorsqu’un incendie implique une voiture électrique plutôt qu’une voiture à essence», illustre Denys Denis.

Des scénarios sur les tendances d’achat des véhicules électriques au Québec – qui pourraient être influencées par la fin des subventions fédérales et provinciales – et leurs impacts sur la santé et la sécurité au travail feront aussi partie de l’étude.

Les personnes travaillant dans un domaine lié à la manipulation des batteries électriques qui souhaitent participer à l’étude peuvent contacter le professeur Denys Denis par courriel.