L’UQAM est à l’origine de la première École entrepreneuriale du notariat, un projet développé par le Centre d’entrepreneuriat de l’ESG UQAM (CEESG), en collaboration avec la Chambres des notaires du Québec. «Dans le cadre d’un appel d’offres, nous avons soumis le projet d’école, qui a été sélectionné et soutenu par la Chambre des notaires grâce un financement de près de 200 000 dollars», précise Martin Deslauriers, directeur général du CESSG.
L’idée d’une école en entrepreneuriat notarial avait été suggérée par la notaire émérite Hélène Potvin, ancienne présidente de la Chambre des notaires du Québec et membre de l’équipe du CESSG. «Nous avons travaillé ensemble pour élaborer un modèle de formation adapté aux besoins des notaires, qui leur permet d’acquérir des compétences en entrepreneuriat afin de soutenir une pratique autonome», explique Marin Deslauriers.
L’acquisition de ces compétences revêt une importance particulière alors que la pratique en solo et la création de petits cabinets tendent à se substituer aux modèles d’affaires traditionnels. Dans un tel contexte, les habiletés entrepreneuriales et les connaissances en gestion, en stratégie, en communication et en leadership deviennent aussi cruciales que le savoir juridique.
L’école a aussi pour objectif de briser l’isolement professionnel, de stimuler le travail collaboratif et de développer un réseau de soutien solide entre pairs.
Une profession en transformation
La pratique du notariat au Québec évolue rapidement. Alors que la demande pour les services notariaux ne cesse de croître, plusieurs régions se voient confrontées à une diminution du nombre de notaires établis localement.
«Il est essentiel d’établir des passerelles entre les grands centres urbains, comme Montréal et Québec, où le bassin de notaires est plus important, et les régions, note le directeur général du CESSG. La nouvelle école aura justement pour rôle d’assurer la formation d’une relève et de contribuer à la pérennité des études notariales en région.».
Coordonnée par le CESSG, la formation offerte par l’école favorisera l’acquisition de compétences en gestion de la performance, en communication d’équipe ou encore en stratégie et transfert d’entreprise. «Elle sera dispensée par des professionnels actifs sur le terrain et des membres du corps professoral de l’ESG UQAM détenant une expertise en entrepreneuriat ou provenant du Département des sciences juridiques», indique Martin Deslauriers.
Le programme de formation sera destiné à trois cohortes formées de jeunes notaires, de professionnels établis et de «repreneurs», soit des professionnels de tout âge qui souhaitent acquérir un bureau de notaire ou reprendre une étude notariale existante.
«On en parle peu, mais ce qu’on appelle le repreneuriat est un levier économique majeur pour le Québec, souligne le directeur du CEESG. Il faut former les notaires à affronter ce défi, non seulement pour assurer leur propre relève, mais aussi pour préserver l’accès aux services juridiques partout sur le territoire québécois. C’est une question de continuité entrepreneuriale et de vitalité régionale.»
Le repreneuriat est une voie souvent négligée mais prometteuse pour les entrepreneurs. Au Québec, on observe une croissance de 32 % du nombre de transferts d’entreprise. De plus en plus d’entreprises établies recherchent de nouveaux dirigeants capables d’injecter de nouvelles idées et stratégies ainsi que des capitaux pour les faire progresser.
Un projet novateur et transférable
Selon Martin Deslauriers, le caractère novateur du programme de formation offert par l’école est lié au fait qu’il a été conçu à la fois par des entrepreneurs en notariat et des membres du corps professoral de l’UQAM. «De plus, l’école pourra servir de modèle pour d’autres ordres professionnels – architectes, psychologues, ingénieurs –, qui font face à des enjeux similaires en matière de gestion et de formation de la relève.»
Depuis 20 ans, le CEESG soutient les étudiantes et étudiants, quel que soit leur programme d’étude, ainsi que les personnes diplômées de l’UQAM dans leurs projets entrepreneuriaux (démarrage d’entreprise, élaboration d’un plan d’affaires). Plus de 1 000 projets ont bénéficié de son accompagnement, dont plusieurs continuent de contribuer à l’économie québécoise.