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Un petit musée de l’audiovisuel

Une exposition permanente retrace l’évolution des technologies utilisées depuis la création de l’Université.

Par Pierre-Etienne Caza

8 octobre 2024 à 15 h 49

Les amateurs de technologies audiovisuelles sont conviés à un voyage dans le temps au deuxième étage du pavillon Judith-Jasmin, où une panoplie de vieux appareils sont exposés. Rétroprojecteur, magnétophone, projecteur à diapositives, appareils photo et caméras vidéo de différentes époques reflètent l’évolution des outils utilisés à l’UQAM au fil des ans, notamment dans les programmes de communication en cinéma et en télévision, mais aussi en théâtre et en arts visuels.

Cette exposition permanente est située à quelques pas du comptoir du Service de l’audiovisuel (SAV). Deux retraités qui y ont fait carrière, Gervais Bilodeau et Claude Lalonde, portent le projet de manière bénévole. «Nous ne nous en cachons pas: nous avons toujours été enclins à ramasser et à conserver les appareils devenus désuets», raconte en riant Gervais Bilodeau, qui a travaillé à l’UQAM de 1979 à 2014.

C’est à l’occasion du 50e anniversaire de l’Université, en 2019, que le projet a débuté. «L’UQAM était l’hôte d’un congrès des services audiovisuels universitaires et la direction du SAV a trouvé notre idée de musée pertinente », se rappelle le retraité.

Son collègue et lui avaient amassé au fil des ans quelques reliques technologiques, mais il en fallait plus pour mener le projet à terme. «L’UQAM s’était départie de la plupart des vieux appareils datant de l’époque analogique, mentionne Gervais Bilodeau. Nous avons donc dû en acquérir dans les magasins d’appareils usagés.»

C’est le cas, notamment, de l’opascope, l’un des appareils les plus imposants de leur collection. «Sur le même principe que le rétroprojecteur, cet appareil servait à projeter sur un écran des cartes géographiques, ou tout autre document papier de grand format», explique Claude Lalonde, qui a travaillé au Service de l’audiovisuel de 1973 à 2008. «Les étudiants et étudiantes en arts visuels s’en servaient aussi pour réaliser des murales», ajoute-t-il.

«Sur le même principe que le rétroprojecteur, l'opascope servait à projeter sur un écran des cartes géographiques, ou tout autre document papier de grand format», explique Claude Lalonde. Photo: Nathalie St-Pierre

Le fameux rétroprojecteur, présent dans chaque salle de cours pendant de nombreuses années, a été remisé pour de bon en 2019 à l’UQAM.

Chaque pièce de l’exposition est identifiée. «Nous travaillons à la rédaction de courts textes pour expliquer à quoi servait chaque appareil, précise Gervais Bilodeau. Nous utiliserons la technologie des codes QR pour que les personnes qui visitent l’exposition puissent y avoir accès.»

Le passage au numérique

En indiquant le projecteur à diapositives – «l’ancêtre du PowerPoint!», note Gervais Bilodeau –, les enregistreurs à cassettes, les caméras pour films en 8 mm, en super 8 et en 16 mm ainsi que les tables de montage audio/vidéo et de mixage sonore, les deux anciens collègues constatent à quel point le développement technologique a été fulgurant au cours des dernières années. «Presque tous les appareils que vous observez ici ont été remplacés par un téléphone intelligent ou un ordinateur portable, qui non seulement permettent d’effectuer les mêmes tâches, mais avec de bien meilleurs résultats!», observe Gervais Bilodeau.

À l’époque, les techniciens du Service de l’audiovisuel devaient former les étudiantes et les étudiants qui empruntaient du matériel ou qui faisaient du montage audio-vidéo. «Je pouvais passer une heure à expliquer le fonctionnement des différents appareils, se souvient Gervais Bilodeau. Et quand on se trompait dans une manipulation, il fallait souvent recommencer du début!»

Présent dans chaque salle de cours pendant de nombreuses années, le fameux rétroprojecteur a été remisé pour de bon en 2019 à l'UQAM. Photo: Gervais Bilodeau et Claude Lalonde

Dans les années 1970 et 1980, les spécialistes des technologies audiovisuelles s’occupaient également du développement photo dans des chambres noires. On peut voir les vestiges de ces opérations sur l’un des présentoirs, tout comme les différents appareils photo commercialisés au fil des ans, y compris des appareils munis de flash à bulbe que l’on ne pouvait utiliser qu’une seule fois!

Le Portapak de Sony, premier enregistreur vidéo portable disponible au grand public, que l’on appelait aussi «vidéo légère», était révolutionnaire à l’époque. «Pourtant, c’était lourd si on compare l’appareil avec ce qui se fait aujourd’hui», note Claude Lalonde. «Et la qualité de l’image était épouvantable quand on la compare avec la télé e4K ou e8K d’aujourd’hui», ajoute Gervais Bilodeau.

«En 35 ans, nous avons vu passer plusieurs technologies, mais c’est le numérique qui a été la révolution la plus marquante, et de loin», résume Claude Lalonde.

Une histoire du Service de l’audiovisuel à l’UQAM

En plus des présentoirs, Gervais Bilodeau et Claude Lalonde ont réquisitionné plusieurs vitrines du deuxième étage du pavillon J pour y exposer de petits objets ou des artefacts photographiques et textuels racontant l’évolution des appareils audiovisuels à l’UQAM. Ces vitrines témoignent d’un travail de moine accompli au Service des archives au cours des derniers mois!

Les deux anciens collègues sont à mettre la touche finale à un texte relatant l’histoire du Service de l’audiovisuel, texte qui sera affiché sur le babillard devant le comptoir de prêt au pavillon J.

«Nous avons beaucoup reçu de l’UQAM et nous sommes heureux de redonner à notre tour pour laisser une trace de l’histoire audiovisuelle de l’Université», conclut Claude Lalonde.

Toute personne ayant conservé un vieil appareil digne d’intérêt et souhaitant s’en départir peut contacter Gervais Bilodeau ou Claude Lalonde.