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Plus de 2,7 M$ pour soutenir la recherche de pointe

Quatre projets uqamiens recevront des subventions de la Fondation canadienne de l’innovation.

17 septembre 2024 à 15 h 44

Mis à jour le 19 septembre 2024 à 8 h 44

La Fondation canadienne de l’innovation a annoncé l’octroi de près de 86 millions de dollars, le 13 septembre dernier, afin de soutenir 316 projets d’infrastructure de recherche dans 47 établissements à travers le pays. Quatre projets de l’UQAM ont reçu des subventions dans le cadre de ce programme dont les montants sont octroyés par l’entremise du Fonds des leaders John-R.-Evans. Ces projets sont menés par les professeures Kim Lavoie (psychologie), Mariève Blanchet (sciences de l’activité physique), Violaine Ponsin (sciences de la Terre et de l’atmosphère) et le professeur Martin Lalonde (École des arts visuels et médiatiques).

La somme totale des investissements pour ces infrastructures, qui comprend la contribution du Québec (équivalente à celle versée par la FCI) et des fonds octroyés par divers partenaires, s’élève à 2 776 748 dollars pour l’UQAM.

Le Fonds des leaders John-R.-Evans aide les universités à à attirer et à retenir nos meilleurs chercheurs et chercheuses.


Plateforme canadienne de recherche sur les interventions comportementales en soins bariatriques

Chercheuse : Kim Lavoie (psychologie), avec Mylène Aubertin-Leheudre (sciences de l’activité physique) comme cochercheuse

Montant total du projet: 492 024 $
FCI: 150 000 $
Québec: 150 000 $
Partenaires: 192 024 $

L’obésité affecte négativement la santé de 25 % des Québécois et de 27 % de Canadiens. D’ici 2025, on prévoit que plus du tiers des Canadiens vivront avec des problèmes liés à l’obésité. Les cas d’obésité sévère, en pleine augmentation, représentent plus de 21 % des 7,1 milliards de dollars dépensés annuellement pour le traitement de l’obésité, dont plus de 180 millions de dollars par an pour la chirurgie bariatrique (CB). La CB s’avère efficace pour la perte de poids à court terme, mais pas à long terme, car elle ne modifie pas les habitudes de vie des patients (régime alimentaire, pratique d’activités physiques). Les lignes directrices canadiennes recommandent d’offrir des interventions comportementales complémentaires (activité physique, conseils diététiques et thérapie cognitivo-comportementale) aux patients bariatriques, mais peu d’endroits au Canada offrent ces soins, en partie à cause de la confusion quant aux types d’interventions comportementales à privilégier et aux populations à cibler.

Grâce à la première Plateforme de recherche sur les interventions comportementales bariatriques (BBIRP) au Canada, le programme dirigé par Kim Lavoie développera et testera des interventions complémentaires conçues pour améliorer la perte de poids à long terme des patients ayant subi une CB. La BBIRP sera installée au Centre de médecine comportementale de Montréal, un centre de recherche conjoint UQAM-CIUSSS-NIM qui réalise près de 1 000 CB par année. Il s’agit du plus grand centre de soins bariatriques au Québec et au Canada.

Les travaux menés à l’aide de la BBIRP utiliseront les meilleures méthodes en sciences du comportement, et les interventions seront adaptées aux besoins et aux défis uniques des patients souffrant d’obésité sévère. Les Québécois bénéficieront directement de la mise en place de cette plateforme de recherche de plusieurs façons. La BBIRP sera un lieu de formation du personnel spécialisé, fournira des données qui convaincront le Québec d’offrir des interventions comportementales dans toute la province, alignant ainsi le Québec sur les lignes directrices nationales en matière de standards de soins, et accroîtra l’accès des patients à des interventions comportementales efficaces associées à une amélioration significative de la santé (prévention/rémission du diabète, réduction de la pression artérielle, du taux de cholestérol et de l’insuline à jeun) et à des avantages psychosociaux (amélioration de la qualité de vie liée à la santé et à la santé mentale), en plus d’améliorer l’efficacité des dépenses en santé pour l’obésité sévère en fournissant une solution plus rentable que la seule CB.


Laboratoire 1P1

Chercheur: Martin Lalonde (École des arts visuels et médiatiques), avec Nathalie Lacelle (didactique des langues) et Bertrand Gervais (études littéraires) comme cochercheuse et cochercheur

Montant total du projet: 553 209 $
FCI: 221 283 $
Québec: 221 284 $
Partenaires: 110 642 $

Le Laboratoire 1P1 propose une infrastructure pour soutenir la recherche-création et la recherche sur et avec les réalités étendues (RX) en art, en éducation et en esthétiques numériques. Piloté par Martin Lalonde, il s’agit du premier laboratoire interdisciplinaire canadien à réunir des artistes, des chercheuses et chercheurs, des spécialistes et des professionnelles et professionnels des milieux de pratique pour étudier, à travers la recherche-création, les impacts et les potentiels des nouveaux environnements expérientiels en RX.

Ce projet vise à répondre aux besoins de recherche et de création entraînés par l’émergence de l’Internet spatial (des métavers), phénomène corollaire aux avancées des technologies RX et au déploiement du réseau 5G. De récentes études montrent que la RX n’a pas atteint sa maturité et qu’elle a fait l’objet de peu d’études empiriques dans des contextes disciplinaires spécifiques.

Établi sur une triple perspective méthodologique qui combine la recherche-création en art, la recherche-design en éducation et les esthétiques numériques, le programme de recherche du Laboratoire 1P1 poursuit les objectifs suivants :

1) Concevoir, créer et déployer, en collaboration avec des partenaires issus des milieux professionnels en création numérique, des expériences en RX mettant en œuvre les avancées technologiques de la déambulation spatiale, de l’interactivité multiusager et de la représentation virtuelle des corps des usagers.

2) Créer des designs pédagogiques basés sur les expériences RX produites et sur les besoins et les enjeux d’apprentissage pour la formation des jeunes publics au numérique; les déployer, les tester et les étudier en contexte écologique.

3) Formuler des pistes d’interprétation théoriques en art et en éducation sur l’impact des avancées technologiques en RX sur les concepts de présence, de corporalité, d’expérience usager et plus largement sur les paramètres de représentation du monde issus de ces nouveaux appareillages.

L’infrastructure du Laboratoire 1P1 repose sur l’isomorphie spatiale, c’est-à-dire sur le couplage, en des proportions d’un pour un, d’un espace physique et d’un environnement virtuel. Elle comptera sur l’expertise technique de Trebuchet, une société de production de jeux vidéo en RX qui collaborera avec l’équipe de recherche. Le Laboratoire 1P1 permettra de créer des expériences interactives RX en art et en éducation, de les tester sur place avec des partenaires des milieux de l’enseignement (écoles, organisations scolaires, instances gouvernementales) et de la culture (musées, galeries, centres d’art, société de production).

Les activités de 1P1 auront des retombées dans les secteurs d’activité de l’industrie de la création numérique (œuvres RX, dispositifs techniques, outils numériques de production), de l’éducation (contenus pédagogiques et cadres de compétences en littératie médiatique) et des pratiques culturelles contemporaines (répertoires d’œuvres RX, outils méthodologiques de consultation et d’analyse, théorisation des phénomènes RX). Du côté de la recherche, ce projet générera des contributions importantes pour les champs de l’art, de l’éducation et des esthétiques numériques, dont un modèle inédit d’environnement de recherche et de connaissances immersif à l’intérieur même du Laboratoire 1P1.


EnJeuLab – Infrastructure de recherche sur la pratique et l’évaluation de l’activité physique chez les jeunes

Chercheuse : Mariève Blanchet (sciences de l’activité physique), avec Marie-Maude Dubuc (sciences de l’activité physique) et Nicolas Berryman (sciences de l’activité physique) comme cochercheuse et cochercheur

Montant total du projet: 972 284 $
FCI: 350 000 $
Québec: 350 000  $
Partenaires: 272 284 $

EnJeuLab s’attaque à la sédentarité chez les jeunes en proposant une recherche intersectorielle avec une approche unique, en milieu écologique et contrôlé, afin de comprendre et d’agir sur les facteurs d’engagement des jeunes dans l’activité physique. Pour y arriver, EnJeuLab vise la création de quatre environnements adaptés autodéterminés qui favorisent une bonne perception de ses compétences et encourage la participation, la collaboration et la créativité de tous les jeunes, dont ceux atteints de troubles neurodéveloppementaux et issus de milieux vulnérables. Les recherches prévues à l’EnJeuLab adoptent une visée inclusive et permettront d’évaluer l’ensemble des facteurs qui contribuent à la sédentarité chez les jeunes, ainsi que l’impact de leur participation à l’EnJeuLab sur les paramètres neuromusculophysiopsychologiques (NMPP). Le projet a aussi pour objectif de proposer des outils d’évaluation et de suivi du développement NMPP qui soutiennent l’engagement face à l’activité physique. La méthodologie et les outils sont issus du co-design d’une équipe multidisciplinaire. Les projets conduits à l’EnJeuLab auront un impact social important en proposant des innovations dans l’offre de services destinée aux jeunes et à leur famille, tout en outillant les acteurs des milieux professionnels afin de réduire les préjudices structurels. Des solutions concrètes favorisant l’adhésion à un environnement inclusif émaneront d’EnJeuLab, s’inscrivant ainsi dans une perspective de santé durable.


Transformations des contaminants abiotiques et à médiation microbienne dans les écosystèmes aquifères

Chercheuse : Violaine Ponsin (sciences de la Terre et de l’atmosphère), avec Cassandre Lazar (sciences biologiques) comme cochercheuse

Montant total du projet : 758 961 $
FCI: 303 584 $
Québec : 303 585 $
Partenaires: 151 792 $

Les aquifères sont des couches de sédiments ou de roches par lesquelles coule de l’eau appelée souterraine. Cette eau est une ressource essentielle puisqu’elle fournit 30 à 50 % de l’eau potable aux populations humaines (30 % au Québec). Or, les contaminations d’origine anthropique, comme les composés chimiques organiques (pesticides, hydrocarbures), sont nombreuses et variées dans ces eaux. Bien que les habitats que constituent les couches souterraines soient hostiles à la vie (pas de lumière, peu d’oxygène, peu de nutriments ou de sources d’énergie), la vie microbienne y foisonne. Ces communautés microbiennes, qui vivent soit librement dans l’eau, soit attachées aux particules ou à la surface des roches en formant des biofilms, participent à la transformation des contaminants dans les écosystèmes d’aquifères.

Il est très difficile d’étudier la transformation des contaminants in situ. En effet, une diminution de la concentration d’un contaminant n’est pas toujours associée à sa dégradation: des processus non destructifs, tels que la sorption ou la dilution, peuvent contribuer à une baisse de concentration. De nouveaux outils, qui fournissent des informations spécifiques sur les voies de dégradation, sont nécessaires. L’analyse des contaminants par CSIA (analyse isotopique spécifique des espèces, qui repose sur la mesure des ratios d’isotopes stables au sein de la molécule) permettra d’identifier, voire de quantifier, les différentes voies de transformation empruntées par les contaminants dans ces environnements. L’étude de la structure, de la diversité et des métabolismes des communautés microbiennes impliquées dans ces transformations peut se faire par des méthodes génétiques. Elles permettent de travailler sur des espèces qu’on ne peut cultiver en laboratoire. Cependant, ces méthodes moléculaires ne renseignent pas sur la dynamique des communautés microbiennes avec d’autres espèces, ni sur leurs interactions avec les molécules qui constituent leur milieu, comme les contaminants.

Afin de protéger les eaux souterraines, et donc la santé humaine, ce projet de recherche est centré autour de deux objectifs. Premièrement, il s’agit de comprendre les processus responsables des transformations biotiques et abiotiques des contaminants dans les aquifères. Deuxièmement, le projet vise à déterminer les effets des contaminants sur la diversité microbienne, et sur le fonctionnement écologique des écosystèmes souterrains. Ce projet de recherche multidisciplinaire sera porté par Violaine Ponsin (géochimie isotopique des contaminants dans les eaux souterraines) et Cassandre Lazar (écologie microbienne des environnements souterrains terrestres), qui utiliseront des méthodes à la fine pointe, telles que la CSIA, et une combinaison de méthodes moléculaires et culturales.

Les chercheuses travailleront sur des milieux souterrains très rarement étudiés, comme les aquifères, mais aussi sur d’anciennes mines abandonnées et submergées. Pour mener ce projet à bien, deux plateformes de recherche à la fine pointe de la technologie sont nécessaires (une dédiée à la CSIA et l’autre aux cultures microbiennes), et font l’objet de ce projet d’infrastructure. La combinaison des deux champs de recherche et des approches innovantes proposées permettra de faire un bond dans la compréhension des processus de transformation de composés toxiques et ubiquitaires dans les eaux souterraines. L’acquisition de ce savoir sera essentielle pour soutenir les efforts de remédiation de milieux contaminés, pour prédire la durée de vie des contaminants et pour étendre les résultats obtenus à d’autres environnements avec des conditions et des composés similaires.