Approches féministes en management
Féminisme et management. État et enjeux de la recherche francophone vise à lutter contre la marginalisation des approches féministes en sciences de la gestion, tout en soulignant leurs contributions à l’élaboration d’une pensée critique dans le domaine, depuis les années 1990. Publié sous la direction de la professeure du Département de management Nancy Aumais et de la chercheuse Léa Dorion, de l’Université Paris-Saclay, cet ouvrage dresse un état des lieux des travaux féministes en gestion, qu’il s’agisse de recherches en théorie des organisations, en contrôle de gestion, en comptabilité, en gestion des ressources humaines ou encore en entrepreneuriat. La notion d’inégalités de genre dans le monde du travail et sa pertinence pour analyser les rapports de domination et les différentes formes de discrimination dans les entreprises et les organisations est au cœur des principales thématiques abordées. L’ouvrage examine également les défis de traduction – linguistique, conceptuelle et politique – inhérents à la production de travaux féministes. En conclusion, il montre les divers visages et modalités de déploiement des luttes féministes, propose de nouvelles avenues de recherche et questionne les silences épistémiques qui traversent la recherche féministe en gestion. Paru aux Presses de l’Université Laval.
Les obstacles liés à l’écriture
Pourquoi certaines personnes sont-elles spectatrices de l’art sans oser basculer vers la création? Quels sont les obstacles qui entravent l’écriture chez les personnes qui aiment lire ou qui étudient la littérature? Telles sont les questions auxquelles tente de répondre le chargé de cours du Département d’histoire de l’art Benoit Jodoin (Ph.D. histoire de l’art, 2022) dans son premier essai Pourquoi je n’écris pas: réflexions sur la culture de la pauvreté. L’auteur sonde les causes sociales qui freinent l’exploration des territoires de la création et l’expression de soi. Il réfléchit aussi à une certaine culture de la pauvreté culturelle qui rejette la sensibilité, la passion et la vulnérabilité. En puisant dans l’histoire de l’art, les études littéraires, les cultural studies, la culture populaire, les livres de croissance personnelle ainsi que dans ses expériences personnelles, le chargé de cours décortique les croisements de la création littéraire et des classes sociales. Son essai vise à encourager d’autres personnes à risquer l’écriture. Publié aux Éditions Triptyque.
Regard sur la migration sociale
Attaché au monde ordinaire et attiré par le monde des livres et de l’instruction, il a été emballeur dans une épicerie, étudiant endetté et jeune chercheur enthousiasmé par la théorie et l’écriture d’articles savants. Dans Cécile et Marx. Héritages de liens et de luttes, son premier recueil d’essais, le professeur du Département d’études littéraires Michel Lacroix, ancien président du Syndicat des professeures et professeurs (SPUQ) de l’UQAM, examine en sociologue sa propre migration sociale, toute québécoise. Passant d’un milieu ouvrier et rural incarné par la figure de sa grand-mère Cécile, à un autre, lettré et urbain, dont la figure emblématique est celle du philosophe Karl Marx, le professeur aborde les questions de mémoire, d’héritage, d’engagement et de luttes. Il se rapproche ainsi de ces intellectuels qui, tel le sociologue québécois Fernand Dumont, en acquérant une culture seconde, ont perdu un enracinement, mais ont aussi développé des solidarités nouvelles. «J’’ai cherché ici à exprimer nos fidélités, nos solidarités, nos filiations qui nous renforcent, nous rattachent à la multitude, nous ancrent dans un lieu et le transforment en territoire partagé, et permettent de faire persévérer nos résistances», écrit Michel Lacroix. Paru aux éditions Varia.
Questions éthiques à propos du suicide
Quand et avec quelle force devons-nous intervenir pour sauver une vie, et quand devons-nous respecter la volonté de mourir? Devons-nous continuer à hospitaliser les gens pour les empêcher de se suicider? Devons-nous contrôler l’accès aux contenus suicidaires «dangereux» en ligne? Ce sont quelques-unes des questions soulevées dans Practical Ethics in Suicide: Research, Policy and Clinical Decision-Making. L’ouvrage est cosigné par Brian L. Mishara, professeur au Département de psychologie et directeur du Centre de recherche et d’intervention sur le suicide, les enjeux éthiques et pratiques de fin de vie (CRISE), et par le fondateur et président honoraire à vie de l’Académie internationale de droit et de santé mentale, David N. Weisstub. Les deux spécialistes y abordent les dilemmes moraux des politiques de sauvetage, les défis éthiques de la recherche sur le suicide, les considérations civiles et juridiques ainsi que les similitudes et les différences entre le suicide et l’aide médicale à mourir. Afin de réfléchir au processus décisionnel qui devrait guider une personne confrontée aux obligations d’aider et d’intervenir dans des situations suicidaires, les auteurs s’appuient sur des études de cas, des approches philosophiques et des recherches empiriques. Leur ouvrage rejoindra les préoccupations des professionnels de la santé mentale, des travailleurs des services d’assistance téléphonique, des chercheurs, des décideurs politiques et des planificateurs de programmes confrontés à des défis éthiques en suicidologie et en prévention du suicide. Publié chez Cambridge University Press.
Nouvelle approche en lecture de scénarios
Emprunté à l’italien scenario, le mot scénario a été écrit en français pour la première fois par Beaumarchais au milieu du 18e siècle. Même si le terme a plus de 250 ans d’histoire, les modes de lecture des scénarios ont fait l’objet de peu d’études, tant du côté des études scénaristiques que des théories de la lecture. Le livre Lire des scénarios, de la professeure du Département d’études littéraires Gabrielle Tremblay, met en lumière des perspectives interdisciplinaires liées à la lecture de scénarios. Celle qui enseigne le cours Lecture de scénario aux étudiantes et étudiants au certificat en scénarisation cinématographique adopte une approche du scénario en tant qu’objet textuel, prenant en considération les divers contextes sociaux dans lesquels il s’inscrit. Cette approche repose sur le principe de virtualité, qui trouve ses racines dans des théories philosophiques, anthropologiques et artistiques qui arpentent l’imaginaire et la fiction depuis bien avant l’ère des nouvelles technologies. En intégrant ces perspectives, la professeure propose une vision approfondie et renouvelée du processus complexe et enrichissant qu’est la lecture scénaristique. Publié aux Presses de l’Université de Montréal.
De l’importance des amitiés
Réglée au quart de tour entre les amours, la famille et le travail, la vie moderne fait en sorte que l’on néglige souvent d’entretenir les vieilles amitiés ou d’en créer de nouvelles à l’âge adulte. Pourtant, plusieurs études soulignent les multiples bénéfices des relations amicales positives, y compris celui de prolonger l’espérance de vie. «Les humain-es avec qui on est connecté-es permettent de trouver un sens è notre vie: de nous sentir important-e pour des gens active le sentiment d’être utile, de faire une différence. Ça nous motive à prendre soin de nous, des autres», observe Karine Côté-Andreetti (B.A. communication/télévision, 2014) dans Ports d’attache: osons révolutionner nos amitiés! Son essai personnel, qui allie récits, réflexions et points de vue de spécialistes en la matière, touche à l’universel et ratisse large: de la notion de Best Friend Forever (BFF) aux conséquences de la maternité sur les amitiés, en passant par les amitiés au masculin et les inévitables ruptures amicales. Selon l’autrice, on gagnerait toutes et tous à utiliser l’amitié comme pilier pour reconstruire notre vie intime, collective et politique, même si créer des amitiés nécessite parfois de sortir de nos habitudes, de notre zone de confort et des normes sociales. Il y a fort à parier que vous passerez un coup de fil à des amies ou amis après la lecture de son ouvrage. Publié chez Québec Amérique.