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Fredz, étoile montante du rap

À seulement 22 ans, l’étudiant en communication connaît un début de carrière fulgurant.

Par Jean-François Ducharme

17 juin 2024 à 14 h 42

L’étudiant en stratégies de production culturelle et médiatique Frédéric Carrier n’a pas attendu la fin de son bac pour entamer sa carrière. À seulement 22 ans, le rappeur connu sous le pseudonyme Fredz a lancé trois albums et fondé sa propre maison de disques. Plusieurs de ses chansons ont été écoutées des millions de fois sur Spotify et YouTube, et ses réseaux sociaux sont suivis par des centaines de milliers d’abonnés. La plupart de ses spectacles font salle comble autant au Québec qu’en Europe. Il a d’ailleurs foulé la scène de deux des plus grands amphithéâtres de la province – le Centre Bell de Montréal et le Centre Vidéotron de Québec – en première partie de Bigflo et Oli.

Malgré son succès, Fredz garde la tête froide. «J’ai la chance de percer à un moment où le rap se transforme et s’élargit, dit-il. Il y avait une place libre pour le genre de musique que je fais.»

Du beatmaking au rap

Fredz a découvert la musique en empruntant la guitare de sa sœur Léa. Aujourd’hui journaliste à La Presse, Léa Carrier (B.A. communication/journalisme, 2021) a elle aussi été la vedette d’un article d’Actualités UQAM à l’époque où elle était étudiante.

Les premiers morceaux qu’il apprend à jouer appartiennent davantage au registre pop que hip-hop. À 15 ans, il s’initie au beatmaking, soit la production par ordinateur de rythmes instrumentaux destinés à de la musique rap. Après avoir tenté de vendre ses rythmes à d’autres artistes, il commence à écrire et à chanter sur ses propres compositions.

Ses premières chansons n’avaient rien à voir avec celles qu’il compose aujourd’hui. «Au départ, je croyais que je devais écrire des lignes punchées et clamer haut et fort que j’étais le meilleur, raconte le jeune homme originaire de la Rive-Sud de Montréal. Ce genre ne correspondait ni à ma personnalité ni à ma vie un peu banale d’adolescent vivant chez ses parents. Ça m’a pris beaucoup de temps avant de réaliser que j’avais le droit de parler de choses normales qui rejoignent tout le monde, comme l’amitié ou les peines d’amour.»

L’artiste, qui s’accompagne lui-même à la guitare et au ukulélé sur certaines de ses chansons, se fait connaître au tournant des années 2020 par l’entremise de ses comptes Instagram et TikTok. «Les réseaux sociaux ont l’avantage de donner une chance égale à tous, dit-il. Contrairement à ce qui se passait avant l’émergence des nouvelles technologies, il n’est plus essentiel d’avoir un producteur pour percer, car on peut tout enregistrer de la maison sans que ça ne coûte une fortune.»

Sa montée en popularité coïncide avec le début de la pandémie en 2020. Toutes les salles de spectacle étant fermées, il développe un public sans le voir. «C’est difficile d’obtenir une légitimité quand on est seulement connu sur les réseaux sociaux, raconte l’étudiant. On ne sait pas de quelle façon les vues sur TikTok vont se traduire lors d’un concert en salle.»

Après Personne ne touche le ciel (2020) et Astronaute (2022), Fredz a lancé son troisième album Demain il fera beau en mars 2024. Cet album est le premier produit par la maison de disques Nova, dont il est le cofondateur et principal actionnaire.

«J’ai beaucoup appris sur les aspects juridiques de la musique, les contrats d’artistes, la recherche de subventions et la production de spectacles. Mon bac m’est déjà utile, car je me produis moi-même.»

Attiré par la production

Frédéric Carrier étudie au bac en stratégies de production culturelle et médiatique depuis trois ans. «J’ai beaucoup appris sur les aspects juridiques de la musique, les contrats d’artistes, la recherche de subventions et la production de spectacles. Mon bac m’est déjà utile, car je me produis moi-même.»

Étudiant à temps partiel, il apprécie son mode de vie qui combine travail et études. «Aller à l’université me permet de me déconnecter de la musique, mentionne Fredz. Puisque je n’ai pas la pression de me trouver un emploi à la fin de mon bac, étudier est un peu comme un loisir.»

Au cours des prochains mois, Fredz donnera plusieurs concerts au Québec, en France, en Belgique et en Suisse. Après ses études, il souhaite continuer à faire carrière des deux côtés de l’Atlantique, tout en aidant à propulser la carrière d’autres artistes. «Prendre le projet brut de quelqu’un d’autre et le transformer en diamant serait quelque chose de trippant pour moi, affirme Frédéric Carrier. Puisque je suis déjà passé par ce processus et que j’ai des compétences en production, je sens que j’ai quelque chose à apporter aux artistes émergents.»