Cinq professeures et une doctorante en science politique ont collaboré à un dossier consacré à la formation de la relève paru dans le dernier numéro de la revue Politique et sociétés. «Les réflexions sur l’enseignement, la pédagogie et la formation des chercheuses et chercheurs se retrouvent moins fréquemment dans les revues scientifiques que les résultats de recherche eux-mêmes», observe la professeure du Département de science politique Tania Gosselin. Celle-ci a codirigé avec sa collègue Maude Benoît le dossier de la section «Carrière, recherche, enseignement», une nouveauté dans la revue publiée par la Société québécoise de science politique (SQSP).
La relation qui se noue pendant quelques années entre les membres du corps professoral et leurs étudiantes et étudiants de maîtrise et de doctorat est peu discutée, tant entre collègues professeurs qu’entre pairs étudiants, souligne-t-on dans l’introduction du dossier. Les premiers reproduisent souvent ce qu’ils ont eux-mêmes apprécié de leurs directeurs et directrices de recherche ou, à l’inverse, se distancient des manières de faire qui leur ont laissé de moins bons souvenirs. Ces pratiques individuelles, sans partage d’expérience ni discussion collective, masquent les inégalités relatives au type d’encadrement reçu par les étudiantes et étudiants, un accompagnement différencié pouvant avoir des effets importants sur la suite de leurs parcours.
Comment former une relève en recherche qui soit compétente et en phase avec les réalités du 21e siècle? Cette question s’avère pertinente dans un contexte où les professeurs, hommes et femmes, doivent accomplir des mandats multiples, dont celui de l’encadrement, alors qu’ils n’ont généralement pas de formation en pédagogie et que les profils et les perspectives d’emploi des étudiantes et étudiants des cycles supérieurs sont de plus en plus diversifiés.
La section thématique comporte quatre contributions qui fournissent des éléments de réflexion sur cette question et proposent de bonnes pratiques concernant la socialisation des étudiantes et étudiants au monde la recherche et les particularités de l’encadrement aux cycles supérieurs. L’une d’entre elles est cosignée par les professeures du Département de science politique Carole Clavier, Anne-Marie D’Aoust et Allison Harell ainsi que par la doctorante Danielle Coenga Oliveira. Leur contribution s’appuie sur des échanges et des données en lien avec un séminaire de doctorat enseigné au Département de science politique au cours des dernières années.
Le professeur du Département de didactique Christian Bégin, Philippe R. Dubois, de l’École nationale d’administration publique, et Isabelle Skakni, responsable du Bureau d’appui et de coordination de la formation doctorale de la Haute école spécialisée de Suisse occidentale, ont également collaboré au dossier.