Un patrimoine vivant
Franciscana est le titre du catalogue de l’exposition Franciscana – Renaissance d’une collection, présentée au Centre des livres rares et collections spéciales du Service des bibliothèques de l’UQAM à la suite de la généreuse donation, en 2021, de 700 titres datés entre les 15e et 18e siècles de la communauté franciscaine. Richement illustré, le catalogue a été réalisé sous la direction de la professeure du Département d’histoire Lyse Roy et du bibliothécaire Hugues Ouellet, responsable du Centre des livres rares et collections spéciales. Accessible jusqu’au 29 janvier prochain, l’exposition propose une sélection d’ouvrages exceptionnels, dont deux manuscrits du 15e siècle et un guide de voyage en Terre sainte imprimé en 1502, quelques objets de la bibliothèque et une entrevue vidéo avec un frère franciscain. «Une grande partie des livres exposés sont des incunables, soit des ouvrages imprimés avant 1500, alors que cette nouvelle technologie était encore dans son “berceau” en Occident», observe Lyse Roy. «L’exposition et la publication qui y est associée sont une fenêtre sur un don d’une valeur inestimable de même qu’une célébration du travail accompli par l’UQAM et le Service des bibliothèques depuis les dernières années», souligne le directeur du Service, Frédéric Giuliano. Le catalogue est édité par le Service des bibliothèques.
Promesses technologiques
L’impératif d’adopter de nouvelles technologies pour résoudre des problèmes sociaux est aujourd’hui omniprésent dans les discours des médias, du milieu des affaires, des universités et des gouvernements. Souvent prophétiques, ces discours constituent la partie visible de ce que certains chercheurs appellent l’«économie de la promesse». Celle-ci est au centre de l’ouvrage collectif Attentes et promesses technoscientifiques, publié sous la direction de quatre membres associés du Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie (CIRST): Marie-Jean Meurs, professeure au Département d’informatique, Florence Lussier-Lejeune, doctorante en science, technologie et société, Guillaume Dandurand, chercheur postdoctoral à l’Institut national de la recherche scientifique, et Daniel Letendre, conseiller à la recherche à l’Université de Sherbrooke. Divers autrices et auteurs illustrent comment l’économie de la promesse traverse les pratiques scientifiques, les politiques publiques et les intérêts économiques qui régulent ces domaines. En démystifiant les technologies dites révolutionnaires, comme l’intelligence artificielle, les cryptomonnaies et les technologies de captage du carbone, l’ouvrage vise à sensibiliser le grand public aux enjeux sociaux contemporains auxquels sont associées les attentes et les promesses technologiques: la quête de solutions miracles, la vision linéaire du progrès, la concentration du financement de la recherche et les conflits d’intérêts. Paru aux Presses de l’Université de Montréal.
La souffrance en mode horizontal
La professeure du Département d’études littéraires Martine Delvaux et la doctorante Jennifer Bélanger (M.A. études littéraires, 2020) s’inscrivent dans une lignée de femmes allongées. Souffrant l’une et l’autre de douleurs chroniques, elles ont choisi d’écrire à partir de cette position qu’elles connaissent intimement: le corps étendu sur un lit, un divan, un plancher ou une civière, et qui attend. Dans Les allongées, elles sont entourées d’autres femmes – écrivaines, artistes, amies, mères, filles, amantes et soignantes –, rendant hommage à la vie horizontale des accidentées, des endolories, des insomniaques, des rêveuses et des survivantes. En mode puces (point form), leur essai est construit de courtes réflexions, de pensées ou d’associations d’idées sur la douleur et le traitement réservé aux femmes qui souffrent à travers les âges. «La douleur n’arrive jamais à visage découvert, et chaque fois qu’elle cogne au corps, elle se présente maligne espiègle traître, œuvrant dans l’invisible, elle nous retaille, nous démonte en morceaux, resserre ou perce, ici ou là, puis repart en laissant derrière son désordre», écrivent-elles. Au fil de tous ces fragments, elles résistent par l’écriture devant un monde qui a préféré voir en elles des paresseuses, des martyres, des hystériques, des menteuses, des plaintives, des folles. Paru chez Héliotrope.
La gestion de projets au Québec
On assiste depuis quelques décennies à la multiplication des bureaux de projet, des portefeuilles de projets, des approches et des méthodologies de gestion de projet. «Au Québec, nous avons beaucoup de projets qui s’avèrent de beaux succès, mais qui ne sont pas assez mis en valeur. C’est justement l’objectif de ce livre: réitérer notre compétence collective à gérer des projets en présentant des exemples riches en enseignements», écrivent Maude Brunet, professeure adjointe à HEC Montréal, et Alejandro Romero-Torres, professeur au Département de management de l’ESG UQAM, qui dirigent La gestion de projets au Québec: des cas pour illustrer une expertise en croissance. Leur ouvrage présente différentes études de cas de projets réalisés au Québec en infrastructure, en technologie, en événementiel, en art, en éducation et en santé, entre autres. Ces différentes études de cas s’intègrent dans un cadre des pratiques de gestion de projets en cinq sections: la définition de projet, la gouvernance de projet (incluant la relation contractuelle), la livraison de projet, le transfert de résultats de projet et les compétences humaines. Destiné autant aux enseignants et aux étudiants qu’aux professionnels, cet ouvrage a valu à Maude Brunet le prix François-Albert-Angers 2022, décerné par HEC Montréal pour récompenser la qualité d’un manuel pédagogique. Publié aux Éditions JFD.
Prévention périnatale
Tous les nouveaux parents espèrent que leur bébé naisse en santé et se développe normalement par la suite. Est-il possible de prévoir le développement ultérieur de l’enfant à partir de la période périnatale? C’est la question à laquelle l’ouvrage Prévention et intervention précoce en période périnatale, réalisé sous la direction des professeurs Julie Poissant (éducation et formation spécialisées), Thomas Saïas (psychologie) et George M. Tarabulsy, de l’Université Laval, tente de répondre. L’ouvrage pluridisciplinaire vise à outiller les personnes intervenantes, étudiantes et professionnelles ainsi que les futurs parents à propos des facteurs de risque périnataux et des interventions préventives qui y sont associées. Le livre aborde, entre autres, les mécanismes entourant le développement périnatal, le développement psychoneurologique du fœtus, les facteurs de stress environnementaux, la dépression périnatale, la violence entre partenaires et la consommation de substances durant la grossesse. Il met aussi en lumière des exemples de programmes de prévention ou d’intervention précoce qui ont fait leurs preuves. Publié aux Presses de l’Université du Québec.
Artistes et entrepreneuriat à l’ère numérique
Les technologies numériques ont bouleversé les domaines des arts et de la culture. Les nouvelles plateformes (Google, Amazon, Netflix, Spotify, Instagram et autres) posent des défis importants tant en matière de diffusion, de modèles de revenus que de propriété intellectuelle. Dans ce contexte, comment les artistes du Québec réussissent-ils à tirer leur épingle du jeu? Le livre L’esprit entrepreneurial des artistes à l’ère numérique, rédigé sous la direction de Thierry Beaupré-Gateau et Joëlle Bissonnette, professeurs au Département de management, et de Laurent Simon, professeur à HEC Montréal, fait état des pratiques d’autoproduction et des dynamiques collaboratives qui se mettent en place dans les secteurs de la musique, des arts visuels et médiatiques, et des arts vivants au Québec. À travers l’étude de neuf cas d’initiatives artistiques, le livre dévoile un esprit entrepreneurial qui se distingue de la définition traditionnelle de l’entrepreneuriat économique, entre autres par les façons d’organiser le travail artistique et de faire advenir la création à l’aune du contexte numérique. La doyenne de la Faculté des arts Joanne Lalonde, l’étudiante au doctorat en administration Maryse Tremblay et l’étudiante à la maîtrise en histoire de l’art Laurie Cotton Pigeon ont collaboré à l’ouvrage. Publié aux Éditions JFD.