Une recherche de Jean-Hugues Roy fait l’objet d’un article paru sur le site du prestigieux magazine américain The Atlantic. Sous la signature de la journaliste Kaitlyn Tiffany, «The Horror of No-News Facebook» rend compte d’un article scientifique sur le réseau social le plus populaire au monde que le professeur de l’École des médias a publié dans First Monday, une revue consacrée à la recherche sur internet.
Intitulé «Kittens and Jesus: What would remain in a newsless Facebook?», cet article fait état des résultats d’une recherche que l’ancien journaliste a menée en compilant 3,3 millions de publications parues en français sur Facebook dans quatre pays : le Canada, la France, la Belgique et la Suisse.
Facebook et les médias
Jean-Hugues Roy, qui s’intéresse depuis plusieurs années aux relations entre Facebook et les médias, a voulu savoir à quoi ressemblerait la plateforme si, du jour au lendemain, tous les contenus d’origine médiatique en étaient exclus, comme cela est arrivé en Australie en février 2021. Réagissant à la menace d’une nouvelle législation destinée à obliger les grands joueurs de l’internet à partager leurs revenus avec les entreprises de presse, Facebook avait bloqué tous les contenus journalistiques sur sa plateforme australienne. Heureusement pour les internautes, la situation s’était réglée au bout de quelques jours par un accord entre les parties.
Comme le titre de Jean-Hugues Roy l’indique, il ne resterait pas grand-chose de substantiel sur Facebook s’il n’était plus possible d’y partager des articles provenant des médias. Beaucoup de photos de chatons, beaucoup de mèmes pleins de bons sentiments et, à la surprise du chercheur, une masse de contenus religieux. Les citations bibliques, les mèmes inspirés de la religion et autres publications associées aux mots «dieu» et «Jésus» abondaient dans le corpus qu’il a étudié.
Par contre, souligne l’article publié dans The Atlantic, Jean-Hugues Roy a trouvé relativement peu de publications à saveur complotiste ou de désinformation, comme on aurait pu s’y attendre sur le site Facebook américain. Ces contenus existent aussi chez nous et en Europe francophone, mais ils sont moins omniprésents que dans la société américaine, beaucoup plus polarisée que le Canada, la France, la Belgique ou la Suisse.