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Violences sexuelles: trajectoires et dévoilement

Les personnes ayant subi une forme de violence sexuelle à l’université sont invitées à participer à une étude.

14 juin 2021 à 16 h 06

Mis à jour le 14 juin 2021 à 16 h 06

Photo: Getty/Images

La Chaire de recherche sur les violences sexistes et sexuelles en milieu d’enseignement supérieur, dont la titulaire est la professeure du Département de sexologie Manon Bergeron, lance un appel à participer à une étude portant sur le dévoilement de ce type de violences dans les universités au Québec, en Ontario et au Nouveau Brunswick.

Financée par le CRSH et ayant pour thème «Ton histoire peut tout changer», cette recherche partenariale vise à recruter des personnes parmi les étudiantes et étudiants et parmi les membres du personnel universitaire qui, depuis septembre 2019, ont vécu une situation de violence sexuelle pendant leur parcours académique ou professionnel. Ces personnes doivent avoir signalé l’épisode de violence à un individu, à une ressource ou à une instance de leur institution: membre du corps professoral, responsable de programme, gestionnaire de service ou d’unité, supérieur hiérarchique immédiat, syndicat, association étudiante, bureau spécialisé, etc. On peut participer à la recherche même si aucune plainte formelle n’a été déposée et même si on ne fréquente plus une institution universitaire. Tous les renseignements recueillis seront confidentiels.

L’objectif de la recherche consiste à mieux comprendre les parcours et les besoins des personnes afin de mieux les accompagner dans leurs démarches de dévoilement des cas de violence sexuelle. Les histoires partagées, au moyen d’entrevues, permettront également d’élaborer des recommandations pour des programmes de prévention dans les universités. Les membres de l’équipe de recherche de Manon Bergeron veulent savoir dans quelle mesure les universités vont dans la bonne direction et s’il faut faire des ajustements en matière d’accompagnement, d’intervention et de prévention. 

Toutes les informations concernant la participation à la recherche sont disponibles sur le site de la Chaire. On peut aussi visionner une vidéo sur la campagne de recrutement.

Un continuum de violences

Les violences à caractère sexuel couvrent un large éventail de comportements: harcèlement sexuel (comportements verbaux et non verbaux se traduisant par des attitudes insultantes, hostiles et dégradantes); comportements sexuels non désirés (comportements verbaux et non verbaux offensants, non désirés ou non réciproques, incluant la tentative de viol et l’agression sexuelle); coercition sexuelle (chantage en retour de faveurs reliées à l’emploi ou aux études). Ces différentes formes de violence sexuelle peuvent se manifester à l’intérieur ou à l’extérieur des murs de l’université, ou via les réseaux sociaux. Les personnes les plus à risque de vivre de la violence sont les femmes, les personnes LGBTQ+, les personnes en situation de handicap, les personnes racisées, les personnes autochtones ainsi que les étudiantes et étudiants internationaux.

La chaire de Manon Bergeron a été créée en 2018 avec le soutien du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec ainsi que de nombreux partenaires, Depuis janvier 2021, elle mène un nouveau projet de recherche qui établira un portrait global des situations de violences sexuelles vécues par les personnes de la diversité sexuelle et de genre étudiant dans un établissement collégial francophone au Québec. Le projet vise aussi à documenter la variabilité des trajectoires de signalement et l’accès aux services d’aide de ces personnes.

Enfin, ce projet s’inscrit dans le prolongement de l’enquête ESSIMU, réalisée en 2016, portant sur les violences sexuelles dans les universités québécoises, et du Projet intercollégial d’étude sur le consentement, l’égalité et la sexualité (PIECES), dont les résultats ont été dévoilés en octobre 2020. Cette dernière étude, menée en partenariat par la chaire de Manon Bergeron, brossait un portrait global des violences sexuelles en milieu collégial.