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Pour une communauté étudiante bienveillante

Des étudiantes et étudiants seront formés pour soutenir leurs pairs aux prises avec des difficultés d’ordre psychologique.

Par Claude Gauvreau

13 septembre 2021 à 13 h 09

Mis à jour le 16 septembre 2021 à 9 h 09

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Logo de la campagne de promotion en santé psychologique.Illustration: Service des communications

Depuis son apparition, la pandémie de COVID-19 a nourri un sentiment d’isolement et généré du stress et de l’anxiété chez plusieurs membres de la communauté universitaire, en particulier les étudiantes et étudiants. Ces jours-ci, les Services à la vie étudiante (SVE) lancent la phase 2 d’une campagne de promotion en santé psychologique, dont l’objectif est de mettre en place une «communauté bienveillante» au sein de la population étudiante. Cette communauté sera constituée d’étudiantes et d’étudiants auxquels une formation sera offerte pour qu’ils puissent soutenir leurs pairs aux prises avec différents problèmes d’ordre psychologique.

Cette campagne s’inscrit dans la foulée du projet Résilience UQAM, un programme d’accompagnement créé par les SVE à l’automne 2020, visant à aider la communauté étudiante à faire face aux difficultés liées à la pandémie. Elle se poursuivra jusqu’à la fin avril 2022.

Au cours de la dernière année, les SVE ont été à l’écoute des étudiantes et étudiants et plusieurs mesures ont été mises en place pour répondre à leurs besoins, rappelle la psychoéducatrice Sarah Décarie-Daigneault, membre de l’équipe de soutien psychologique des services-conseils des SVE. «Plusieurs membres de la communauté étudiante nous ont consultés pour obtenir de l’aide dans un contexte de confinement et d’enseignement à distance. Des groupes de soutien et des cafés-rencontres, notamment, ont été mis sur pied et de nombreux étudiantes et étudiants y ont participé.»

Des études ont montré que le sentiment de solitude est le facteur qui a le plus d’impact sur le niveau de détresse psychologique, poursuit Sarah Décarie-Daigneault. «Dans un climat d’incertitude comme celui de la pandémie, le soutien des collègues et des proches, le fait de se sentir bien entouré, de faire partie d’une communauté, constitue un facteur de protection qui favorise une bonne santé mentale, diminue le niveau de stress et facilite la réussite scolaire. C’est en ce sens que l’on parle de bienveillance. Celle-ci renvoie à des comportements et à des gestes d’empathie, qui témoignent d’une volonté de faire du bien aux autres et à soi-même.»

Formation en soins psychologiques

Au cours du trimestre d’automne, l’équipe de soutien psychologique des SVE offrira de la formation (voir encadré) sur les premiers soins psychologiques. «Cette formation est destinée à  l’ensemble de la population étudiante, tous cycles et programmes confondus, précise le psychologue Christian Melançon, membre de l’équipe de soutien des SVE. L’objectif est de développer les connaissances en matière de santé mentale et de détresse psychologique. La formation permettra aussi d’identifier les actions et les attitudes les plus adéquates pour soutenir ses pairs et de mieux connaître les ressources d’aide existantes à l’UQAM.» 

«Il s’agit de prendre soin des autres en développant sa capacité à détecter les signes de détresse psychologique dans son entourage, de développer des habiletés pour les soutenir avec bienveillance et d’apprendre à les diriger adéquatement vers les principales ressources d’aide», observe Sarah Décarie-Daigneault.

On souhaite former quelque 200 étudiantes et étudiants, dont certains, que l’on appelle les «Vigie campus», seront embauchés par les SVE pour jouer un rôle d’ambassadeurs de la bienveillance, note Christian Melançon. «Ils arpenteront les couloirs de l’UQAM au courant de l’automne pour répondre aux questions des étudiants et les guider vers les ressources d’aide en cas de besoin.»

Séances de formation

Offertes sur la plateforme Zoom et animées par des professionnels de l’équipe de soutien psychologique, les séances de formation comprendront un enseignement théorique, des mises en situation ainsi que des discussions et réflexions en petits groupes.

Deux séances de trois heures se dérouleront les 30 septembre et 7 octobre, de 13 h 30 à 16 h 30; les 8 et 15 octobre, de 9 h à midi; les 12 et 19 octobre, de 13 h 30 à 16 h 30. Une attestation de formation sera remise aux participants à la fin des six heures de formation. Pour s’inscrire aux séances ainsi qu’aux cafés-rencontres et autres ateliers virtuels d’entraide, on consulte ici le calendrier.

Un trimestre particulier

Cet automne, la rentrée sera la première à se dérouler majoritairement en présentiel depuis le début de la pandémie. «Dans ce nouveau contexte, les mesures de soutien psychologique demeurent pertinentes, affirme Christian Melançon. Durant la pandémie, nous avons eu tendance à nous méfier des autres, par crainte de contracter le virus, et maintenant nous devons réapprendre à être bien ensemble.»  

L’anxiété était palpable la semaine dernière, selon Sarah Décarie-Daigneault. «Beaucoup d’incertitude persiste quant à l’évolution de la situation sanitaire. Or, tolérer et gérer l’incertitude peut être anxiogène. On pense, notamment, aux étudiants parents, nombreux à l’UQAM, ou encore aux nouveaux étudiants internationaux qui doivent accomplir différentes démarches en vue de leur intégration. Bref, s’adapter à la nouvelle réalité de l’enseignement en présentiel, tout en continuant de respecter les règles sanitaires, mobilise beaucoup d’énergie et peut être une source de stress.»

Des outils de sensibilisation

Une vidéo de sensibilisation sera produite au cours de la session afin de promouvoir l’importance d’une attitude bienveillante à l’égard des étudiants pouvant vivre une situation difficile. La vidéo sera diffusée, entre autres, sur UQAM.tv, sur les écrans géants dans les différents pavillons et sur le site web de l’Université. «C’est un outil qui peut contribuer à renforcer le sentiment d’appartenance à une communauté, que ce soit la communauté uqamienne en général, celle de son programme d’études ou celle des étudiants vivant en résidence à l’Université», remarque Christian Melançon.

Par ailleurs, une série de messages de bienveillance, d’encouragement et de solidarité seront diffusés tout au long du trimestre sur les réseaux sociaux: pages Facebook, comptes Twitter et Instagram. De plus, les cafés-rencontres et les groupes d’entraide organisés par les SVE pour contrer l’anxiété se poursuivront.»

Enfin, divers outils promotionnels ont été prévus pour faire connaître la campagne: affiches dans les salles de classe, signets distribués à la Coop, macarons, etc.

Au printemps 2022, un sondage sera réalisé auprès de la communauté étudiante afin d’évaluer l’impact des différentes actions. «L’efficacité des programmes de prévention et de sensibilisation est toujours difficile à mesurer quantitativement, dit Christian Melançon. Le sondage est un outil intéressant pour avoir une rétroaction: les étudiantes et étudiants ont-ils bien entendu les messages, est-ce que la campagne les a incité à réaliser ou à changer des choses?»

D’autres établissements universitaires, comme l’INRS, ont également pris des initiatives en matière de formation aux soins psychologiques, mais le programme de l’UQAM est unique parce qu’il a été conçu spécifiquement pour la population étudiante, indique Sarah Décarie-Daigneault. «La formation en vue de soutenir ses pairs est ce qui fait l’originalité de la campagne uqamienne pour une communauté étudiante bienveillante. De plus, les étudiantes et étudiants qui suivront les formations seront outillés pour intervenir non seulement auprès de leurs collègues, mais aussi de leurs proches, qu’il s’agisse de membres de leur famille ou de leurs amis.»