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Quatre nouvelles chaires stratégiques

Les professeurs Alexandre Gagnon, Dalia Gesualdi-Fecteau, Frédérick Philippe et Mark Purdon en sont les titulaires.

1 février 2021 à 16 h 02

Mis à jour le 1 février 2021 à 16 h 02

Photo: Getty/Images

Le Conseil d’administration de l’UQAM a approuvé la création, le 21 janvier dernier, de quatre nouvelles chaires stratégiques pour un mandat de trois ans. Les chaires sont attribuées aux professeurs Alexandre Gagnon (chimie), Dalia Gesualdi-Fecteau (sciences juridiques), Frédérick Philippe (psychologie) et Mark Purdon (stratégie, responsabilité sociale et environnementale). Elles s’ajoutent aux 27 autres chaires stratégiques mises sur pied depuis 2014.

Lancé à l’automne 2013, le programme des chaires stratégiques de recherche vise à soutenir le développement de la recherche et de la création à l’UQAM en structurant des domaines émergents, intersectoriels ou novateurs. Les chaires sont attribuées à un seul titulaire par voie de concours selon divers critères: le potentiel d’innovation des travaux proposés et de collaborations internes et externes, les retombées scientifiques, sociales et culturelles, et l’intégration et l’encadrement des étudiants.

Épigénétique et chimie médicinale

Alexandre Gagnon.
Photo: Émilie Tournevache.

Les scientifiques ont longtemps cru que nos gènes définissent ce que nous sommes. Cependant, la génétique n’arrive pas à expliquer comment des jumeaux identiques peuvent avoir des personnalités distinctes tout en possédant le même ADN. La Chaire de recherche en épigénétique et chimie médicinale, dont le titulaire est le professeur du Département de chimie Alexandre Gagnon, vise, notamment, à réponde à ce type de questions. Domaine de recherche émergent, l’épigénétique étudie les changements dans un organisme qui sont causés par une modification de l’expression des gènes plutôt que par l’altération du code génétique. L’expression des gènes est modulée par divers facteurs variant au cours de la vie d’une cellule et d’un être vivant: environnement, exposition aux polluants, alimentation des parents et grands-parents, etc. Des dérèglements épigénétiques ont été observés dans des maladies telles que le cancer, l’Alzheimer, les maladies cardiovasculaires, la maladie de Parkinson, la schizophrénie et le trouble bipolaire. Pour développer des médicaments visant à traiter ce genre de maladies et d’autres, les enzymes épigénétiques constituent des cibles de choix. La chimie médicinale, autre thème de recherche central de la chaire, vise à mettre au point des composés thérapeutiques capables de moduler des cibles biologiques impliquées dans le développement de différentes maladies.

Droit du travail

Dalia Gesualdi-Fecteau.
Photo: Émilie Tournevache

La professeure du Département des sciences juridiques Dalia Gesualdi-Fecteau est la titulaire de la Chaire de recherche sur l’effectivité du droit du travail. Son objectif général est de comprendre les facteurs qui compromettent ou favorisent l’effectivité du droit du travail au Québec et au Canada. Le programme de recherche s’intéressera à l’architecture normative et institutionnelle du droit du travail, aux nouvelles sources de la régulation juridique du travail et à l’émergence de nouveaux acteurs, aux mutations du travail, aux innovations technologiques et à l’accès aux protections prévues par le droit du travail. La chaire soutiendra la pratique des acteurs impliqués dans les rapports de travail, comme les associations syndicales, les organismes de défense des droits des personnes non syndiquées, les inspecteurs du travail et les tribunaux. Elle vise également à engager une réflexion sur les principes susceptibles de structurer une réforme du droit du travail afin d’optimiser l’accès aux protections. Diverses études suggèrent qu’un nombre croissant de travailleurs sont mal protégés alors que leurs conditions de travail se détériorent. La crise de la COVID-19 a révélé, par ailleurs, de quelle façon les déficits de protection ont eu des effets sur la santé publique. Les travaux de la Chaire s’inscriront au carrefour de ces préoccupations.

 

 

Mandats prolongés

Le Conseil d’administration de l’UQAM a également accepté de prolonger le mandat de deux autres chaires stratégiques:

– Chaire de recherche sur la gouvernance des musées et le droit de la culture. Titulaire: Yves Bergeron (Département d’histoire de l’art)

– Chaire de recherche sur l’Islam contemporain en Afrique de l’Ouest. Titulaire: Marie-Nathalie Leblanc (Département de sociologie)

Événements aversifs et santé mentale

Frédérick Philippe.
Photo: Émilie Tournevache

Les effets des événements aversifs de la vie – séparation, deuil, catastrophe naturelle, accident – sont responsables de près de 50% de tous les problèmes de santé mentale dans le monde. Aux États-Unis, les coûts économiques de leurs effets dépassent annuellement les 200 milliards de dollars. On sait peu de choses, toutefois, sur la façon dont ces événements influencent la santé mentale, même des décennies après leur survenue. En outre, les interventions existantes pour enrayer leurs effets sont peu efficaces. La Chaire de recherche sur la mémoire, les événements aversifs et la santé mentale, dont le titulaire est le professeur du Département de psychologie Frédérick Philippe, vise justement à mieux comprendre comment des événements aversifs de différents types peuvent affecter la santé mentale en identifiant les mécanismes psychologiques responsables. La chaire s’appuiera sur des modèles théoriques récents, lesquels montrent que c’est la façon dont ces événements sont encodés en mémoire sous forme de souvenirs qui influence la santé mentale. Elle développera des méthodes d’intervention pour réduire les effets délétères des souvenirs d’événements aversifs. Son programme de recherche s’inscrit dans une perspective de prévention et de promotion de la santé mentale dans la population générale.

Décarbonisation

Mark Purdon.

Le professeur du Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale Mark Purdon est le titulaire de la Chaire de recherche sur la décarbonisation. La décarbonisation consiste à reconfigurer les systèmes socioéconomiques, techniques et politiques centrés sur les combustibles fossiles et sur la gestion non durable des terres, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre. La chaire vise à améliorer la compréhension des conditions sociales, économiques et politiques favorisant les activités de décarbonisation tant dans les pays développés que dans ceux en développement, en se concentrant sur les similitudes et différences entre les juridictions, entre les villes et entre les chaînes d’approvisionnement. Elle a aussi pour but de lier les approches analytiques et méthodologiques des sciences sociales, des sciences naturelles du génie ainsi que des communautés de pratique, en créant un réseau de partenaires. En adoptant une perspective d’économie politique comparative, la chaire évaluera l’efficacité des activités de décarbonisation dans les secteurs de l’énergie, de la forêt et des systèmes de transport. La promotion auprès de divers acteurs de la coopération mondiale en matière de décarbonisation et de lutte contre les changements climatiques constituera un autre axe de recherche.