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Veiller sur le campus

Alors qu’enseignants, employés et étudiants sont relégués à la maison, des équipes assurent la maintenance des bâtiments.

Par Pierre-Etienne Caza

20 avril 2020 à 14 h 04

Mis à jour le 28 avril 2020 à 11 h 04

Série COVID-19: tous les articles
Les nouvelles sur la situation à l’Université entourant la COVID-19 et les analyses des experts sur la crise sont réunies dans cette série.

James Pindor, chauffeur aide-général, travaille au quai de réception du pavillon Aquin en ces temps de confinement.
Photo: Service des immeubles

Le campus central et le Complexe des sciences Pierre-Dansereau de l’UQAM ne sont pas complètement vides en ces temps de pandémie. Il faut assurer la maintenance des bâtiments, même si, depuis le début du confinement, les systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation fonctionnent au ralenti. «Nous avons déterminé les zones inoccupées et celles où il y a encore du personnel afin de bien calibrer le fonctionnement des systèmes. Cela permet de réduire l’usure des équipements et les risques de bris, tout en économisant de l’énergie», souligne Patrick Dionne, directeur de la division Énergie et environnement au Service des immeubles.

Le directeur et son équipe, qui compte une quinzaine de techniciens, travaillent presque tous de leur domicile. «La modernisation des équipements à laquelle l’UQAM a procédé au cours des dernières années permet d’effectuer une vigie et de contrôler tous les systèmes à distance», explique-t-il. Il n’y a que l’inspection des détecteurs, gicleurs et panneaux d’alarme incendie qui requiert la présence d’un technicien avec le fournisseur externe. Cette inspection, faite sur une base quotidienne, est menée en rotation par les membres de l’équipe.

D’autres employés du Service des immeubles sont présents sur le campus. «Selon la loi, les mécaniciens de machines fixes doivent faire une inspection quotidienne des différents équipements de production de vapeur pour le chauffage et l’humidification des bâtiments, ainsi que de tous les équipements frigorifiques pour la climatisation, explique Luc Vinet, qui dirige la division Entretien et maintenance des infrastructures. Ceci comprend, entre autres, les chaudières à vapeur, les refroidisseurs, les tours d’eau et les différents systèmes de traitement d’eau.»

Plus la température extérieure augmentera au fil du printemps, plus les besoins en climatisation augmenteront, poursuit Luc Vinet. «Il faudra redémarrer des équipements qui ont été mis à l’arrêt en novembre dernier pour la saison hivernale. Ces travaux, relativement complexes et exigeants physiquement, nécessiteront plus de main-d’œuvre.»

Assurer une température adéquate est essentiel au maintien opérationnel des salles de serveurs. Or, ces serveurs, incluant ceux dédiés au Service de l’audiovisuel, sont indispensables aux réseaux informatiques et de télécommunications sans lesquels personne ne pourrait travailler à distance. Il faut aussi maintenir la climatisation et le traitement de l’air dans les espaces de recherche scientifique loués par des entreprises au Complexe des sciences Pierre-Dansereau.

Étant lui-même sur place chaque jour, Luc Vinet est en mesure d’évaluer correctement les besoins – en fonction des problèmes techniques qui surviennent ou simplement de manière préventive, précise-t-il – et de minimiser les déplacements des employés de son équipe, qui compte des électriciens, des mécaniciens d’entretien, des mécaniciens en tuyauterie, des serruriers et des menuisiers. Il s’occupe également des fournisseurs externes responsables de l’entretien des ascenseurs, des génératrices d’urgence ou des refroidisseurs, par exemple.

Socialiser… et autres tâche connexes

Sébastien Laffitte-Fitou, directeur de la division Conciergerie et service aux usagers, indique que le Complexe des sciences est beaucoup plus fréquenté en raison des entreprises qui y louent des laboratoires. «Les gens que nous croisons sont plutôt détendus, raconte-t-il. Nous avons pris l’habitude de nous parler à distance et ça fait du bien de socialiser un peu. Nous échangeons sur nos familles respectives. Je connais désormais le prénom de gens que je croisais auparavant à l’UQAM, mais à qui je n’avais jamais adressé la parole.»

Au début du confinement, Sébastien Laffitte-Fitou et son collègue Mathieu Cantin, qui est directeur-adjoint, se sont assurés d’arroser les plantes du pavillon Adrien-Pinard (SU) et des bibliothèques du pavillon Aquin à la demande de quelques personnes. «Nous avons passé le flambeau à d’autres employés depuis et ils s’en occupent religieusement. Il est évident que l’on ne peut pas arroser toutes les plantes présentes à l’UQAM, mais nous avons ciblé les espaces ouverts/communs les plus fournis.»

Les quais, le courrier et l’entretien ménager

Les quais de réception des deux campus de l’UQAM sont ouverts malgré la pandémie. «Il y avait des commandes qui avaient été passées avant le confinement et que nous continuons à recevoir et d’autres qui ont dû être faites depuis », explique Sébastien Laffitte-Fitou. Ainsi, les entreprises locataires au Complexe des sciences continuent à recevoir du matériel et des marchandises. «Le volume est tout de même nettement moindre et les quais ne sont ouverts que de huit heures à midi», ajoute le directeur.

Le courrier est également maintenu à l’intérieur de l’UQAM, mais une seule fois par semaine, notamment pour assurer la circulation des factures et autres documents nécessaires au travail du personnel essentiel.

En temps normal, l’équipe de Sébastien Laffitte-Fitou compte une soixantaine d’employés. «Depuis le confinement, nous en avons une poignée en rotation», précise le directeur. Sa division gère également le contrat d’entretien ménager avec une firme externe. «Seul l’entretien ménager dans les bureaux occupés et dans les aires communes fréquentées est assuré par un personnel réduit, précise-t-il. Plusieurs salles de bain sont fermées s’il n’y a personne sur l’étage. Pour l’ensemble de l’entretien ménager, l’accent est mis sur la désinfection, dans les bureaux où les gens travaillent, bien sûr, mais aussi dans les ascenseurs et sur les poignées de porte.»

Les employés présents sur le campus font preuve de prudence, assure le directeur. «Nous nous lavons les mains régulièrement, nous ne portons pas nos mains à notre visage, ne touchons rien inutilement et chaque soir, nous désinfectons ce que nous avons touché comme les interrupteurs, les claviers, les téléphones, les boutons du photocopieur et la porte du four à micro-ondes.»