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Philippe Lamarre et la marque Urbania

Un style unique, un ton irrévérencieux, des histoires étonnantes: sa plateforme multimédia est devenue incontournable dans le paysage médiatique.

Série

L'esprit UQAM

13 janvier 2020 à 8 h 01

Mis à jour le 21 janvier 2020 à 10 h 01

Série L’esprit UQAM
On les reconnaît à leur audace, à leur esprit d’innovation, à leur sens de l’engagement. Ils ont «l’esprit UQAM». À l’occasion du 50e, des diplômés qui ont fait leur marque dans toutes les sphères de la société évoquent leur parcours uqamien. Cette série a été créée pour le site web UQAM: 50 ans d’audace.

Philippe Lamarre

Philippe Lamarre (B.A. design graphique, 2000) ne s’en cache pas: il espérait qu’Urbania s’impose dans le paysage médiatique comme l’ont fait Vox, Vice ou BuzzFeed, des médias tous issus de l’ère numérique… et il semble en voie de remporter son pari!

Quinze ans après la parution du premier numéro d’Urbania, ce magazine au ton irrévérencieux et aux visuels percutants qui mettait de l’avant des gens aux histoires fascinantes, l’entreprise s’est diversifiée, touchant à la fois le Web, la production télé et l’événementiel. Le magazine est désormais publié sous forme numérique une fois par mois dans La Presse+. Les points de vue singuliers qui ont fait sa marque de commerce se retrouvent également sur les sites Balle Courbe (sport), un partenariat avec RDS, et Urbania Musique. Bref, Urbania est devenu un média incontournable pour les jeunes adultes francophones branchés. Pas surprenant que son patron ait figuré au palmarès des 21 Montréalais visionnaires sélectionnés par le Musée McCord il y a deux ans.

«Comme notre but n’est pas de vieillir avec notre public, mais de le renouveler, j’embauche des jeunes fous qui me rappellent la candeur que j’avais au début de l’aventure et qui brassent la cage», affirmait Philippe Lamarre à Actualités UQAM en 2017. Pour les mêmes raisons, il adore la collaboration établie depuis 2013 entre l’UQAM et l’École Urbania, devenue depuis le Lab Urbania: des stages offerts à une demi-douzaine d’étudiants provenant de différentes disciplines, qui doivent réaliser un projet en commun. Une belle façon d’assurer la relève!

Quel type d’étudiant étiez-vous?

Quand je suis arrivé dans le programme de design graphique de l’UQAM, j’avais étudié en lettres au cégep et disons que j’étais hors de ma zone de confort. Mais j’ai immédiatement découvert des profs inspirants, passionnés et exigeants qui m’ont fait comprendre que le design était un mode de vie et pas seulement un programme d’études!

Que rêviez-vous de devenir?

J’avais posé ma candidature en communication et en design graphique, donc j’hésitais entre le journalisme et le design. Je me suis dit qu’on pouvait devenir journaliste sans nécessairement avoir étudié dans le domaine, mais que le contraire était moins vrai. J’ai donc choisi le design. J’imagine que de créer un magazine et un média ont été la combinaison de ces deux passions, qui ont pour point commun le désir de communiquer.

Quelle idée, quel concept, quel buzzword était à la mode dans votre domaine à l’époque de vos études?

Le mot «branding» venait d’entrer dans le langage commun à l’époque.

Quel était l’endroit préféré des étudiants pour se réunir?

L’après-cours, bien sûr!

Pouvez-vous nommer un professeur, une phrase ou un cours qui vous a marqué?

J’en ai eu plusieurs—Gérard Bochud, Sylvain Allard, Alfred Halasa—, mais celui qui m’a le plus marqué est Frédéric Metz. Au départ, il m’intimidait, car il était impitoyable. En apprenant à le connaître, j’ai découvert quelqu’un qui n’enseignait pas le design, mais qui faisait de nous des designers. On ne voyait plus la vie de la même manière après être passé par son cours.

Que souhaitez-vous à l’UQAM pour ses 50 ans?

À mes yeux, l’UQAM incarne le caractère rebelle des Québécois. Elle incarne un lieu où l’on peut s’exprimer, challenger les idées reçues, repenser le monde. Je souhaite que dans 50 ans, l’UQAM soit encore à l’avant-garde et qu’elle forme encore et toujours les jeunes qui changeront la société québécoise.