Série COVID-19: tous les articles
Les nouvelles sur la situation à l’Université entourant la COVID-19 et les analyses des experts sur la crise sont réunies dans cette série
Série En vert et pour tous
Projets de recherche, initiatives, débats: tous les articles qui portent sur l’environnement.
Au cours des dernières semaines de confinement, c’est en partie grâce aux bons soins de l’entomologiste et agente de recherche Paula Cabrera (Ph.D. sciences de l’environnement, 2018) que les plantes et insectes du Laboratoire de lutte biologique ont continué à bien se porter. Tous les mercredis, elle cultive, arrose, fertilise et nettoie les plantes ‑ concombres, tomates, etc. – dont raffolent les pucerons et autres ravageurs étudiés dans ce laboratoire.
Les chercheurs du Laboratoire de lutte biologique, dirigé par le professeur du Département des sciences biologiques Éric Lucas, s’intéressent à la régulation des populations d’insectes ravageurs, comme les pucerons, au moyen d’insectes prédateurs, tels que les syrphes et les coccinelles. «En se nourrissant des insectes ravageurs, les prédateurs, qui font office d’agents de la lutte biologique, permettent aux agriculteurs d’obtenir de beaux fruits et légumes sans recourir à des insecticides», explique Paula Cabrera.
Les chercheurs élèvent une dizaine d’espèce de prédateurs et leurs proies dans différentes chambres de croissance. Pour mieux comprendre les interactions entre ces insectes, ils cultivent également des plantes, dans les serres du pavillon des Sciences biologiques, afin de les observer en milieu naturel. Les travaux du Laboratoire d’Éric Lucas ont, entre autres, servi à des entreprises maraîchères comme les serres sur le toit Lufa, qui font du contrôle biologique.
À cette période de l’année, le laboratoire fourmille d’étudiants des cycles supérieurs et de stagiaires venus leur prêter main forte pour la collecte de données. «La majeure partie des travaux se déroulent normalement au printemps et en été, durant la période de croissance des animaux et des plantes, indique Paula Cabrera. C’est une période cruciale pour la recherche.» Cette année, toutefois, la pandémie a quelque peu changé les plans. «Habituellement, chaque étudiant s’occupe d’un élevage en lien avec son sujet d’étude et je les aide au besoin», précise l’agente de recherche et coordonnatrice du laboratoire, qui remplace depuis janvier dernier son collègue Marc Fournier, en convalescence.
Maintenir les projets à flot
Pour sauver les élevages, Paula Cabrera doit désormais condenser en une journée, l’ensemble des tâches qu’elle effectuait au jour le jour, et ce, sans l’aide des stagiaires ou des étudiants. «Il doit y avoir assez de plantes pour nourrir les insectes que nous étudions, alors il faut en produire une bonne quantité», précise-t-elle. Paula Cabrera cultive également des patates et des melons, appréciés par différentes espèces de pucerons. L’agente de recherche scrute les plantes avec attention à la recherche de taches de moisissures noires, la fumagine causée par les excréments des pucerons, le miellat, qui occasionne de grands torts aux plantes. Dans un deuxième temps, elle veille au bon fonctionnement des troupes d’insectes et se débarrasse, par exemple, des individus trop vieux ou malades.
Arrosées de manière hebdomadaire, les plantes s’assèchent rapidement tandis que le contrôle des insectes ravageurs n’est pas une mince affaire quand on dispose d’une seule journée d’observation. «Il peut arriver que d’autres types de ravageurs, les parasitoïdes, s’infiltrent dans les serres, dit Paula Cabrera. C’est important que cela ne se produise pas: comme ils n’ont pas de prédateurs dans nos laboratoires, les plantes seront détruites. Les ravageurs ne doivent pas contaminer les jardins voisins des nôtres tenus par d’autres chercheurs de l’UQAM. Personne ne veut perdre ses récoltes!»
Vers un retour à la normale
Bonne nouvelle pour tous les chercheurs: le gouvernement a autorisé la réouverture progressive des laboratoires dès ce lundi 4 mai. Si tout se déroule en accord avec le plan de déconfinement, les projets des étudiants du Laboratoire de lutte biologique pourront se poursuivre durant l’été.