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Magazine R-Urbaine

Les finissants en urbanisme présentent une dizaine de projets de revitalisation de quartiers, au Canada et à l’international.

Par Jean-François Ducharme

12 mai 2020 à 17 h 05

Mis à jour le 13 mai 2020 à 13 h 05

Série COVID-19: tous les articles
Les nouvelles sur la situation à l’Université entourant la COVID-19 et les analyses des experts sur la crise sont réunies dans cette série.

Le Seaport District de Boston.Photo: Étudiants en urbanisme

Les finissants au baccalauréat en urbanisme ont lancé la première édition du magazine R-Urbaine, le 8 mai dernier. Ce magazine d’une soixantaine de pages rassemble 11 projets de revitalisation de quartiers, tant au Canada qu’à l’international, imaginés par les étudiants de l’atelier Praxis III: développement et mise en œuvre de projets. «Cet atelier de huit mois constitue la consécration de trois années d’études», explique François Racine, professeur au Département d’études urbaines et touristiques.

En équipe de 4 à 6 personnes, les étudiants ont effectué des simulations de mandats d’aménagement pour le Seaport District de Boston, aux États-Unis; le site du Quai des usines à Bruxelles, en Belgique; le quartier Camilo Cienfuegos de La Havane, à Cuba; une friche industrielle de Lisbonne, au Portugal; le quartier Maeva Beach de Punaauia, à Tahiti; le district d’Hatillo à San José, au Costa Rica; les plaines LeBreton, à Ottawa; le secteur D’Estimauville, à Québec; le quadrilatère délimité par les rues Ontario, Moreau, Sainte-Catherine et Frontenac, à Montréal; une friche industrielle à McMasterville, en Montérégie; et le centre-ville d’Hawkesbury, en Ontario.

À titre d’exemple, l’équipe de Boston propose d’aménager un marché public à proximité des berges du Reserved Channel; l’équipe de Montréal suggère de créer un quartier durable autour d’un grand parc, qui unirait les arrondissements de Ville-Marie et de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve; et l’équipe d’Hawkesbury souhaite revitaliser la rue principale, créer une place publique centrale et mettre en place des espaces avec vue sur la rivière des Outaouais.

Ces 11 projets devaient respecter le «principe des 4D» – densité, diversité, déplacements actifs, desserte par transport collectif – et être inclusifs sur le plan social. «Au début du projet, les étudiants se sont rendus dans chaque ville afin de rencontrer des urbanistes locaux, souligne François Racine. Ils ont pu cerner les enjeux, problématiques et possibilités de développement dans ces quartiers. Certaines équipes, entre autres à La Havane, ont même fait du codesign avec la population locale!»

Alternative à l’exposition

Ce magazine n’aurait jamais vu le jour sans la pandémie de COVID-19. Les finissants en urbanisme terminent habituellement leur parcours par une exposition devant leurs pairs, leurs enseignants et des professionnels de l’industrie. L’exposition de cette année, qui devait avoir lieu en avril au pavillon Sherbrooke, a été annulée.

L’idée de créer un magazine, proposée par l’Association générale des étudiants en urbanisme (AGEUR), a rapidement fait son chemin tant auprès des étudiants que des professeurs François Racine et sa collègue Priscilla Ananian. En quelques semaines, les équipes ont rassemblé tout le matériel préparé pour l’exposition et l’ont adapté à un format imprimé. La conception graphique a été réalisée par l’étudiant Manoarii Ah-Min. «Le résultat est très professionnel et laissera une trace pérenne des travaux réalisés», se réjouit François Racine.

Pédagogie unique

Créé en 1976, le baccalauréat en urbanisme se distingue par une formule pédagogique unique, qui combine formation théorique et ateliers pratiques, communément appelée Praxis. Cette approche par projet comprend une démarche holistique d’analyse, d’intervention et d’évaluation de l’environnement bâti. «Les étudiants acquièrent autant des savoir-faire – outils d’analyse, dessin, conception – que des savoir-être – travail d’équipe, respect des échéanciers, rigueur», précise François Racine.

Lors de chacun des trois ateliers Praxis, les étudiants prennent progressivement en compte la complexité de la ville, son tissu social, économique et urbain, son environnement et ses paysages.  «L’approche pédagogique fait du projet le point culminant d’un processus démarrant par l’acquisition de compétences analytiques et techniques», explique le professeur.

Reconnu par l’Ordre des urbanistes du Québec et par l’Association pour la promotion de l’enseignement et de la recherche en aménagement et urbanisme, le programme comprend une dimension pluridisciplinaire touchant plusieurs domaines: architecture, géographie, sociologie, droit, histoire, économie, écologie. En plus du cheminement régulier, une concentration internationale aborde la problématique des modes d’urbanisation dans le monde. On y examine également comment ces modes d’urbanisation influencent la manière dont la pratique de l’urbanisme est abordée. «Les étudiants de la concentration internationale peuvent effectuer un échange d’un trimestre pour s’initier à la pratique de l’urbanisme en Europe, aux États-Unis ou en Amérique centrale», précise François Racine.

Le baccalauréat accepte de nouveaux étudiants aux trimestres d’automne et d’hiver. Il est possible de faire une demande d’admission pour l’hiver 2021 d’ici le 1er novembre.