Série L’esprit UQAM
On les reconnaît à leur audace, à leur esprit d’innovation, à leur sens de l’engagement. Ils ont «l’esprit UQAM». À l’occasion du 50e, des diplômés qui ont fait leur marque dans toutes les sphères de la société évoquent leur parcours uqamien. Cette série a été créée pour le site web UQAM: 50 ans d’audace.
Véritable vedette de l’information économique à Radio-Canada et vulgarisateur hors pair, Gérald Fillion (B.A. communication, 1998) est à la barre de l’émission RDI économie depuis 2008, en plus de participer quotidiennement aux différents téléjournaux de RDI et de Radio-Canada.
Gérald Fillion n’avait pourtant aucune formation en économie quand il a accepté un poste de chroniqueur financier à la Bourse de Toronto, en 2001. Il a mis les bouchées doubles pour maîtriser les concepts et le vocabulaire propres à sa nouvelle spécialisation. «En un sens, j’ai été opportuniste, confiait-il à Actualités UQAM en 2015. Le créneau intéressait peu mes collègues. Ce n’était pas mon domaine favori non plus, mais j’ai réalisé que je pouvais aborder une foule de sujets politiques, sportifs, sociaux ou culturels sous l’angle économique. Et aujourd’hui, j’adore ça!»
À RDI économie comme au Téléjournal, l’animateur tente de rendre l’économie accessible à un large public. Grâce à lui, les auditeurs réalisent que les enjeux économiques ne sont pas l’affaire d’un groupe de privilégiés, ni un sujet trop compliqué. «J’adore concocter des graphiques qui permettent de bien saisir une problématique en un seul coup d’œil. Et je garde toujours en tête que derrière ces chiffres, il y a des histoires humaines. L’économie touche tout le monde, du p.-d.g. à l’écolo, de l’étudiant à la personne âgée», souligne le récipiendaire du prix Reconnaissance UQAM 2012, qui est aussi l’auteur de Vos questions sur l’économie (2014) et L’économie c’est pas compliqué (2016), deux ouvrages parus aux éditions La Presse.
Quel type d’étudiant étiez-vous?
J’ai toujours été assez studieux. Je n’étais pas le meilleur, mais je travaillais fort! J’aimais beaucoup être à l’université, autant pour rédiger mes travaux que pour faire du montage dans les salles du département.
Que rêviez-vous de devenir?
Je voulais être journaliste. Au bac en communication, j’avais choisi le profil radio, mais j’étais prêt à travailler à la télé ou à l’écrit. En fait, je souhaitais devenir journaliste depuis l’âge de cinq ans!
Quelle idée, quel concept, quel buzzword était à la mode dans votre domaine à l’époque de vos études?
On parlait beaucoup de la concentration des médias. Télémédia, propriétaire de CKAC, avait acheté Radiomutuel, qui possédait CJMS, pour former Radiomédia. On voyait se former des conglomérats médiatiques et cette mouvance se poursuit aujourd’hui.
Quel était l’endroit préféré des étudiants pour se réunir?
Il y avait un local pour les étudiants en communication, mais je ne le fréquentais guère. J’allais plutôt dans un café situé dans le couloir souterrain reliant le pavillon Judith-Jasmin au pavillon Hubert-Aquin, ou alors au Second Cup de la rue Saint-Denis.
Pouvez-vous nommer un professeur, une phrase ou un cours qui vous a marqué?
J’ai eu la chance d’avoir Pierre Bourgault comme professeur dans deux cours en 1994-1995. C’était l’époque du référendum. Il avait été nommé conseiller de Jacques Parizeau, mais il avait dû démissionner pour des propos tenus sur les anglophones. Les objectifs du cours étaient dépassés par le personnage et l’histoire politique qui se déroulait sous nos yeux.
J’ai aussi beaucoup aimé Jean-Pierre Masse et Isabelle Gusse, qui est devenue une très bonne amie. J’avais également suivi un cours optionnel en sociologie sur l’immigration avec Micheline Labelle et c’était fascinant!
Que souhaitez-vous à l’UQAM pour ses 50 ans?
Elle doit demeurer ce qu’elle est, c’est-à-dire une université près des gens, au cœur de la cité, qui ne cesse de s’améliorer. À titre d’animateur, je reçois plusieurs professeurs d’université et je suis toujours fier de rencontrer des experts de l’UQAM pour commenter l’actualité.