Voir plus
Voir moins

COVID-19: des Uqamiens se mobilisent (4)

Les Uqamiens continuent de se montrer inventifs pour aider à traverser les semaines de confinement.

Par Valérie Martin

12 mai 2020 à 17 h 05

Mis à jour le 13 mai 2020 à 12 h 05

Série COVID-19: tous les articles
Les nouvelles sur la situation à l’Université entourant la COVID-19 et les analyses des experts sur la crise sont réunies dans cette série.

Balcon décoré dans l’arrondissement Rosemont-La-Petite-Patrie.Photo: page Facebook de Patsy Van Roost

Durant cette période de confinement, de nombreux professeurs, chargés de cours, employés, étudiants et diplômés de l’UQAM ont lancé différentes initiatives, artistiques, sportives ou éducatives, pour mettre un peu de baume dans le quotidien des citoyens isolés ou stressés. Qu’il s’agisse de faire bouger les citoyens, de les faire réfléchir, de les amuser, de les aider dans leur quotidien chamboulé ou de briser l’isolement, ils proposent une foule d’activités ouvertes à tous. Voir aussi la première, la deuxième et la troisième série de ces initiatives uqamiennes.

Culture

Surnommée la Fée urbaine, Patsy Van Roost (D.E.S.S. design d’événements, 2010) a réalisé de nombreuses interventions dans les quartiers de Montréal, créant des expériences hors du commun, participatives et rassembleuses. Ses projets ont ainsi donné l’occasion aux voisins et aux passants de se rencontrer et de se raconter. L’artiste récidive en faisant, cette fois, converser les balcons des Montréalais. Jusqu’à maintenant, Patsy Van Roost a confectionné quelque 150 banderoles colorées affichant des slogans comme «Confiturons la vie», «Rayonnons de l’intérieur», et «Nos cœurs ensemble». Les œuvres font sourire, réfléchir, ou redonnent espoir aux citoyens en ces temps de pandémie. Le projet de la diplômée est devenu si populaire que plusieurs médias des quatre coins du monde, de l’Australie à la France, en passant par Singapore, la Belgique, le Luxembourg et les Émirats arabes unis, ont souligné l’initiative.

Patsy Van Roost propose également une balade virtuelle au cours de laquelle on peut voir les banderoles en photo et découvrir l’emplacement géographique des balcons décorés. 

Quatorze Uqamiens, diplômés et étudiants de l’École supérieure de théâtre (ÉST), ont reçu l’une des 100 bourses de 750 dollars remises par le programme Art à part de l’École nationale de théâtre du Canada, afin de présenter une œuvre artistique en ligne. Le programme vise à soutenir des artistes de théâtre émergents et autres professionnels du milieu afin de les aider à traverser la crise. Les diplômés en jeu Anthony Tingaud (2019) et Justine Prévost (2019) ainsi que les étudiantes au baccalauréat en art dramatique Marie Lépine (scénographie), Kathy-Alexandra Villegas-Retamal (jeu) et Laurie Léveillé (études théâtrales) comptent parmi les lauréats choisis. Les œuvres Cadavres exquis scénographique, de Marie Lépine et Julien Granet (Prog. court de 1er cycle en études individualisées, 2018), Pirateries, de Laurie Léveillé, et Flama en el agua, de Kathy-Alexandra Villegas, sont disponibles sur le site web du programme Art à part.

Chacun sa potion, illustration de Philippe Mathieu.Photo: Philippe Mathieu

En réaction aux moments difficiles que traversent les artistes, aux pertes de contrats et congés forcés qui les affligent, une douzaine d’entre eux ont lancé une plateforme en ligne dans laquelle ils vendent des impressions de leurs créations artistiques. Des œuvres créées avant la pandémie, d’autres réalisées pendant la crise sont ainsi offertes à petits prix. Le collectif Tartelette, dont fait partie l’illustrateur et bédéiste Philippe Mathieu (B.A. design graphique, 2018), regroupe une douzaine d’artistes visuels provenant de différentes disciplines (photographie, broderie, peinture, etc.). Chaque artiste peut ainsi profiter du réseau de ses collègues tout en faisant rayonner ses créations. Les bénéfices sont redistribués de manière équitable entre les membres du groupe. Pourquoi Tartelette? Le nom du collectif fait référence aux natas, ces petites tartes sucrées portugaises, dont raffole le directeur national de la Santé publique du Québec Horacio Arruda.

Territoires partagés, c’est un observatoire en ligne qui a pour but de documenter, de répertorier et d’analyser les nouvelles formes d’entraînement en danse. Lancé par la professeure du Département de danse Johanna Bienaise (M.A. danse, 2008; Ph.D. études et pratiques des arts, 2015), le site web propose chaque mois un dossier portant sur une méthode spécifique d’entraînement, incluant des rencontres avec des danseurs qui la pratiquent ou l’enseignent. Des baladodiffusions sont aussi au programme. Le dossier du mois d’avril propose des entrevues réalisées avec des danseurs et des professeurs de danse qui, après la fermeture des studios et des écoles causée par la crise, ont préparé des cours et des séances d’entraînement en ligne destinés à leurs pairs confinés. Un répertoire d’initiatives (cours, entraînement, etc.) est aussi proposé.

Santé et bien-être

La technicienne de l’École de design essaie une visière fabriquée à l’aide d’une imprimante 3D.Photo: École de design

Au cours des dernières semaines, l’École de design s’est associée au réseau Covi3D, lancé par l’École de technologie supérieure au sein du collectif SantéLibre, qui organise la fabrication de visières sur imprimantes 3D ainsi que leur distribution au personnel du Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM). À ce jour, le réseau a acheminé plus de 1000 visières au personnel de l’hôpital. Le projet a fait l’objet d’un article dans Actualités UQAM.

L’écodesigner et fondatrice du studio montréalais Miljours Marie-Anne Miljours (B.A. design et gestion de mode, 2014) crée des accessoires simples, élégants et classiques en cuir éco-responsable et végane, sans dérivé du pétrole. La designer s’est convertie récemment à la conception de masques minimalistes lavables et réutilisables pour enfants et adultes. Fabriqués en popeline de coton, les masques sont vendus au coût de 15 dollars l’unité et offerts en trois couleurs, noir, marine ou blanc. On peut en commander sur le site web transactionnel du studio. 

Service aux étudiants

Les professeurs du Département d’études littéraires proposent aux étudiants des cycles supérieurs une bibliothèque solidaire pour les aider à terminer la rédaction de leur mémoire ou de leur thèse (dépôt hiver 2020). Les étudiants en fin de parcours universitaire peuvent faire vérifier une citation ou compléter une référence, en présentant une demande sur la page Facebook du Département. Les professeurs pourront répondre aux étudiants si les ouvrages recherchés se trouvent dans leur bibliothèque. 

 

Éducation

Le Père Noël risque-t-il d’attraper la Covid-19? Combien de temps va durer la pandémie? Est-ce que les super héros vont trouver un remède? La Puce à l’oreille, une boîte de production et de diffusion de balados documentaires jeunesse lancée par la doctorante en études et pratiques des arts Prune Lieutier, propose avec Allô la puce! une nouvelle série qui répond aux questions des enfants sur le coronavirus. Cinq épisodes sont déjà disponibles gratuitement sur le site de la Puce à l’oreille. En complément, une balado sur le stress sortira dans les prochains jours. Réalisé en collaboration avec Immerscience, un organisme de vulgarisation scientifique québécois, l’épisode permettra aux enfants de mieux reconnaître les symptômes reliés au stress et d’apprendre à le gérer.

Recensement / projet de recherche

Depuis le début du confinement social, des institutions, des associations, des musées ou des artistes ont développé diverses stratégies d’adap­tation et mis en œuvre d’ingénieuses initiatives permettant l’accès aux arts et à la culture sans avoir à se déplacer. Le Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises (CRILCQ), qui possède une antenne à l’UQAM, souhaite recenser ces initiatives culturelles québécoises afin de les mettre à la disposition de tous sur une plateforme numérique bientôt en ligne. Le projet s’inspire de celui mené par la professeure au Département de communication sociale et publique Maude Bonenfant et ses collaborateurs pendant le Printemps érable de 2012, qui a donné lieu à la publication de l’ouvrage Le Printemps québécois. Une anthologie. La professeure et les membres du Laboratoire de recherche en médias socio­nu­mé­riques et ludification, qu’elle dirige, comptent participer au projet de recensement en procédant au trai­te­ment de données massives. Pour plus d’information: http://www.crilcq.org/interactions-culturelles/projets-en-cours/recensement-dinitiatives-culturelles-mises-en-oeuvre-au-temps-de-la-covid-19/