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Suzanne Lareau, toujours en selle!

Depuis plus de 30 ans, la PDG de Vélo Québec se bat pour la place des cyclistes sur nos routes et dans nos villes.

Série

L'esprit UQAM

7 mai 2019 à 15 h 05

Mis à jour le 14 mai 2019 à 10 h 05

Série L’esprit UQAM

On les reconnaît à leur audace, à leur esprit d’innovation, à leur sens de l’engagement. Ils ont «l’esprit UQAM». À l’occasion du 50e, des diplômés qui ont fait leur marque dans toutes les sphères de la société évoquent leur parcours uqamien. Cette série a été créée pour le site web UQAM: 50 ans d’audace.

Déjà à l’époque de ses études à l’UQAM, la p.-d.g. de Vélo Québec donnait des cours de mécanique de vélo à ses camarades.Photo de gauche: Marie-France Coallier, The Gazette

Suzanne Lareau (B.Ed. enseignement de l’activité physique, 1983) avait 20 ans quand elle a frappé pour la première fois à la porte de Vélo Québec. Depuis, elle n’a jamais cessé de militer pour la cause du vélo. Chaque fois qu’il est question de construire une piste cyclable, d’améliorer la réglementation pour favoriser la sécurité des cyclistes ou d’investir dans des programmes de transport actif, Suzanne Lareau  monte au front.

En 1985, elle fait partie de l’équipe qui lance le Tour de l’île, un événement qui attire aujourd’hui plus de 25 000 cyclistes par année. De 1987 à 2001, elle monte en grade jusqu’à être nommée p.-d.g. de Vélo Québec, une société qui embauche 75 employés à temps plein, sans compter l’armée de bénévoles mobilisés lors des activités du Tour de l’île et du Tour la Nuit.

En plus d’organiser des événements et des voyages, de ses activités d’édition et de ses programmes de sensibilisation, Vélo Québec joue un rôle important d’expert-conseil auprès des gouvernements. L’organisme est également maître d’œuvre de la Route Verte – «la plus belle véloroute au monde», selon National Geographic.

Si les déplacements à vélo ne cessent d’augmenter à Montréal et que la métropole est devenue la capitale du vélo en Amérique du Nord, c’est en grande partie grâce au travail de Vélo Québec et de Suzanne Lareau, une militante qui n’est pas prête de lâcher son guidon. Pour elle, il y a encore des kilomètres à parcourir pour donner au vélo toute la place qui lui revient sur nos routes et dans nos villes.

Quel type d’étudiante étiez-vous?

Une étudiante engagée! J’ai siégé au conseil du module d’éducation en activité physique, au comité de refonte du programme, j’ai travaillé à l’accueil du pavillon Lafontaine, sur Sherbrooke, où se donnaient à l’époque tous les cours d’éducation physique. Pour moi, étudier, ce n’était pas seulement aller à mes cours. J’ai aussi travaillé comme assistante de recherche, je donnais des cours de mécanique de vélo et j’ai fondé le groupe Ma cabane à bicyclette, qui a milité pour obtenir les premiers stationnements à vélos pour les étudiants des pavillons Hubert-Aquin et Judith-Jasmin.

Que rêviez-vous de devenir?

J’ai réalisé très tôt que je ne deviendrais pas prof d’éducation physique. De toute façon, à l’époque, seulement 10% des diplômés se trouvaient un poste en éducation physique. Ce qui m’intéressait, c’était de faire bouger les gens, mais autrement. Je me suis beaucoup impliquée dans le Tour de l’île, un événement qui a eu un effet déclencheur sur la pratique du vélo. Je me suis réalisée à travers cet engagement et c’est encore vrai aujourd’hui. On développe beaucoup de projets à Vélo Québec qui font découvrir le plaisir de faire du vélo, la mécanique du vélo, les voyages à vélo, et c’est passionnant.

Quelle idée, quel concept, quel buzzword était à la mode dans votre domaine à l’époque de vos études?

Je n’aimais pas du tout la compétition et un concept qui m’a beaucoup intéressée, c’était celui des news games. C’était un courant américain dont on parlait beaucoup et qui valorisait les jeux coopératifs, sans gagnant ni perdant. C’était très lié à l’esprit de l’époque, totalement granola!

Quel était l’endroit préféré des étudiants pour se réunir?

La cafétéria du pavillon Lafontaine, mais aussi l’accueil, où je travaillais!

Pouvez-vous nommer un professeur, une phrase ou un cours qui vous a marquée?

Je me souviens d’une idée: tu ne peux pas forcer un enfant à faire une chose pour laquelle il n’a pas atteint le niveau de maturité physiologique nécessaire. J’étais entrée à l’école trop tôt, à cinq ans, cela avait été très difficile et cette phrase a donc eu une résonance toute particulière pour moi.

Que souhaitez-vous à l’UQAM pour ses 50 ans?

Je souhaite à l’UQAM d’être avant-gardiste dans tout ce qui regarde les études urbaines, la vie en ville et la ville à échelle humaine. J’espère que l’UQAM va poursuivre son travail dans ce champ d’études crucial au 21e siècle. Il y a beaucoup de recherches à faire et à partager avec les autorités municipales à travers le Québec pour que nos villes deviennent des milieux de vie de qualité, favorables à la socialisation. Je souhaite à l’UQAM de devenir un leader dans ce domaine.