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Recruter des doctorants en Chine

Le professeur Philippe Juneau participera à un salon de recrutement à Beijing et à Shanghai.

Par Jean-François Ducharme

20 novembre 2019 à 15 h 11

Mis à jour le 21 novembre 2019 à 10 h 11

Une dizaine de doctorants originaires de Chine étudient à l’UQAM à l’automne 2019, principalement dans des programmes en sciences, mais aussi en gestion, en sciences humaines et en arts. De ce nombre, la moitié ont été recrutés lors du PhD Workshop, un salon de recrutement qui se tient annuellement à Beijing et à Shanghai.

Depuis 2016, une conseillère du Bureau du recrutement représente l’Université à cet événement fréquenté par quelque 75 institutions à travers le monde. L’an dernier, le professeur Philippe Juneau, du Département des sciences biologiques, a accompagné la conseillère Marie De Moor. À deux, ils ont rencontré pas moins de 107 candidats en trois jours!

Cette visite a été bénéfique, puisque le professeur encadre aujourd’hui deux doctorants en biologie originaires de Chine. «J’étais en terrain connu, puisque j’avais déjà dirigé la thèse d’un étudiant chinois par le passé, mentionne Philippe Juneau. Mes deux étudiants s’adaptent bien à leur nouveau milieu et font beaucoup d’efforts pour apprendre le français.»

«L’implication d’un professeur dans le processus de recrutement des doctorants est cruciale, ajoute Marie De Moor. Les étudiants ont souvent des questions pointues par rapport à la recherche ou au travail en laboratoire, et les professeurs sont les personnes les mieux placées pour y répondre.»

Cibler les intérêts de recherche

Philippe Juneau représentera de nouveau l’Université à cet événement, qui aura lieu à Beijing, les 23 et 24 novembre, et à Shanghai, le 26 novembre. En amont de cette mission de recrutement, des questionnaires visant à sonder l’intérêt à accueillir des étudiants chinois ont été envoyés à l’ensemble du corps professoral de la Faculté des sciences – la Faculté a été ciblée cette année puisque la demande pour les programmes scientifiques est très forte en Chine. «Près de 30 professeurs ont répondu, et certains sont prêts à accueillir plus d’un étudiant», souligne Philippe Juneau.

Durant les trois jours du salon, le professeur aura un horaire chargé. «Une cinquantaine de rencontres individuelles de 20 minutes sont déjà planifiées, en plus des personnes que je rencontrerai sans rendez-vous», précise-t-il. Cette présélection a été rendue possible grâce à une plateforme web, qui permet aux candidats de cibler leurs intérêts de recherche et aux universités d’identifier les candidatures qui s’arriment aux travaux d’un professeur.

Le rôle du professeur Juneau consistera à approfondir les discussions avec les candidats intéressés par les doctorats en sciences – biochimie, biologie, chimie, informatique, informatique cognitive, mathématiques, sciences de l’environnement, sciences de la Terre et de l’atmosphère –, puis à mettre les candidats sérieux en contact avec des professeurs qui ont les mêmes intérêts. Les personnes intéressées par d’autres domaines que les sciences seront référées à Marie De Moor, qui effectuera les suivis auprès des directions de programmes concernées.

Le français, une barrière?

À première vue, le fait que l’UQAM soit une université de langue française devrait constituer une barrière pour les étudiants chinois. Cette conception ne correspond toutefois pas à la réalité. «Quelques candidats possèdent un niveau de français que l’on pourrait qualifier de débutant à intermédiaire, affirme Marie De Moor. Certains ont fait des études en France ou dans des lycées français à Beijing ou à Shanghai, et le français est parfois appris à l’école comme troisième langue après le mandarin et l’anglais.»

Certains programmes, comme les doctorats en biologie, en chimie et en administration, permettent aux étudiants qui le souhaitent de suivre les séminaires, de faire leur examen de synthèse et de rédiger leur thèse en anglais.

Les candidats qui le désirent peuvent aussi être jumelés à des doctorants chinois inscrits dans des programmes de l’UQAM, qui acceptent d’agir comme mentors ou ambassadeurs. «L’étudiante Xiao Han, que nous avions rencontrée au PhD Workshop en 2017, est enchantée de partager son expérience d’intégration au Québec, ses coups de cœur et ses difficultés avec ses compatriotes, mentionne Marie De Moor. Elle offre un point de contact rassurant durant tout le processus d’admission.»

Bourses offertes

À l’instar de l’ensemble des doctorants de l’UQAM, les étudiants chinois bénéficient du programme de bourses de soutien universel au doctorat, d’une valeur de 13 000 dollars pour trois ans. Ils sont aussi admissibles à une bourse d’exemption des droits majorés pour étudiants étrangers au doctorat, ce qui réduit leur facture au même montant que les étudiants québécois. «Avec ces deux programmes de bourses, l’UQAM se positionne très bien par rapport aux autres universités», souligne Marie De Moor.

Certains candidats exceptionnels peuvent, quant à eux, obtenir une bourse d’excellence du gouvernement chinois.

L’UQAM accueille annuellement plus de 3800 étudiants étrangers provenant de 95 pays.