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ORBICOM fête ses 25 ans

Le réseau international des Chaires UNESCO en communication compte aujourd’hui 34 chaires et près de 250 membres associés.

Par Claude Gauvreau

23 mai 2019 à 15 h 05

Mis à jour le 24 mai 2019 à 10 h 05

Le réseau international des chaires UNESCO en communication ORBICOM, une création de l’UQAM et de l’UNESCO, fête ce mois-ci ses 25 ans. Une trentaine de titulaires de chaires et des membres associés au réseau ont célébré cet anniversaire à l’occasion de la 8e rencontre annuelle d’ORBICOM, tenue à Strasbourg du 13 au 15 mai derniers. La rectrice Magda Fusaro, qui a été titulaire à l’UQAM de la Chaire UNESCO en communication et technologies pour le développement de 2006 à 2018 et présidente du Réseau des Chaires UNESCO du Canada de 2016 à 2018, a assisté à l’événement, qui avait pour thème La liberté d’expression à l’ère numérique: de l’infox à l’intelligence artificielle.

ORBICOM, dont le secrétaire général est le professeur de l’École des médias Yves Théorêt, compte aujourd’hui 34 chaires UNESCO et près de 250 membres associés, présents sur cinq continents. Son conseil d’administration, présidé par le professeur Jamal Eddine Naji, secrétaire général de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle du Maroc (2012-2019), compte huit membres en provenance du Maroc, de la France, du Liban, de la Malaisie, du Mexique, du Nigéria, du Pérou et de la Suède.

Depuis sa fondation en 1994, ORBICOM a déployé ses activités à l’intérieur de trois grands volets. Sous la gouverne de sa fondatrice, la professeure Thérèse Paquet-Sévigny, aujourd’hui retraitée, le réseau a abordé l’ensemble des questions touchant la communication, surtout celles portant sur la formation, notamment en journalisme et en relations publiques.

À partir de 1999, sous la direction de Claude-Yves Charron, professeur associé au Département de communication sociale et publique, le réseau a analysé le déploiement des technologies d’information et de communication dans le monde et documenté la fracture numérique entre les pays développés et ceux en développement.

Enfin, depuis 2011, Yves Théorêt a travaillé à fédérer l’action des membres et les a encouragés à poursuivre une action commune. «Depuis quelques années, l’UNESCO considère ORBICOM comme un think tank, dit le professeur. Regroupant des chercheurs de haut niveau, des spécialistes titulaires de chaires reconnues par les universités et par l’UNESCO, ORBICOM offre des services de consultation et d’expertise en lien avec des dossiers d’actualité, lesquels sont analysés, notamment, à l’occasion des conférences internationales annuelles du réseau.»

Les origines d’ORBICOM

Les protocoles de création à l’UQAM d’une Chaire UNESCO en communication et du réseau ORBICOM ont été signés en 1994 par Federico Mayor, alors directeur général de l’UNESCO, et Claude Corbo recteur de l’Université à l’époque. Les deux unités n’auraient pu voir le jour sans les efforts déployés dès 1993 par la professeure en communication Thérèse Paquet-Sévigny, qui venait de quitter son poste de Secrétaire générale adjointe des Nations Unies pour l’information à New York, et par Alain Modoux, alors directeur de l’Information et de la liberté d’expression au Secrétariat de l’UNESCO à Paris.

Afin de promouvoir le développement des communications dans une perspective multidisciplinaire et pluriculturelle, ORBICOM favorise depuis sa création la collaboration internationale entre scientifiques, dirigeants d’entreprises, consultants en politiques et spécialistes des médias. Le réseau vise, notamment, à développer et promouvoir le partage de savoirs et d’expertises en communication par l’éducation et la recherche, et à établir des programmes de formation et de stage ainsi que d’échange pour les professeurs et spécialistes.

Liberté d’expression à l’ère numérique

Les rencontres annuelles d’ORBICOM portent toujours sur une thématique particulière. «Cette année, nous avons choisi de parler de liberté d’expression, non seulement parce qu’elle est au cœur du fonctionnement des démocraties, mais aussi parce que c’est une priorité pour l’UNESCO, note Yves Théorêt. Que signifie la liberté d’expression à l’heure du numérique et des fake news, quelles formes revêt-elle dans les domaines de l’information et de la création? C’est le type de questions qui ont animé les discussions.»

«Plusieurs participants à la rencontre ont exprimé un sentiment d’inquiétude quant à l’état de santé de la liberté d’expression, soulignant que l’avènement du numérique, en particulier des médias sociaux, a eu pour effet de rebattre les cartes», observe Pierre Giguère.

Ainsi, la possibilité pour chaque individu ayant un accès à Internet de diffuser des informations, le relatif vide juridique créé par la dimension mondiale du web, l’ampleur des enjeux économiques et la professionnalisation des pratiques numériques des États et de divers groupes sociaux modifient la mise en œuvre de la liberté d’expression.

Comme c’est le cas chaque année, les actes du colloque seront publiés dans un volume trilingue (français, anglais et espagnol) aux éditions de l’Immatériel (Paris), dans la collection «Écritures du monde».

Depuis 25 ans, ORBICOM a été un tremplin pour mener différentes activités sur la scène internationale, notamment en ce qui concerne les dossiers de la société de l’information, de la diversité culturelle, de l’humanisme numérique et de la liberté d’expression. «ORBICOM constitue une vitrine exceptionnelle pour l’UQAM et  l’UNESCO en présentant, à travers le monde, les différents savoir-faire de ses chaires universitaires et de ses membres associés, souligne Yves Théorêt. Nous souhaitons renforcer nos liens avec l’UNESCO et être à l’écoute des préoccupations des jeunes chercheurs en communication, comme celles concernant l’utilisation des nouvelles technologies dans la création et le phénomène de l’intelligence artificielle.»