Dialogue autour de la mort
L’aide médicale à mourir semble être devenue une convention sociale à laquelle on consent afin d’éviter le plus possible la douleur, le sentiment d’être une charge ou une solitude accrue. Mais que signifie la volonté de devancer «l’heure» dans le contexte social actuel? L’essai Le choix de l’heure. Ruser avec la mort? prend la forme d’un dialogue entre le médecin Bernard J. Lapointe, chef de la division des soins palliatifs à l’Hôpital général juif, et l’anthropologue Luce Des Aulniers, professeure émérite du Département de communication sociale et publique et pionnière de l’étude des rapports humains face à la mort. À partir de 40 mots clés – douleur, compassion, liberté, droit, respect, pronostic, etc. –, l’ouvrage offre des facettes souvent inaperçues, voire taboues, des réalités de la maladie, du soin et du lien social, présentes lorsque la mort se profile à l’horizon. Il cherche à discerner les besoins psychiques et socioculturels à l’origine de la demande d’une mort devancée. Une question traverse le livre: le souhait d’accélérer le tempo vers la mort serait-il aussi une de nos manières actuelles de ruser avec le destin? Paru aux éditions Somme toute.
La dictature chilienne
Rédigé en espagnol par le professeur associé du Département d’histoire José Del Pozo, Diccionario histórico de la dictadura cívico-militar en Chile se veut un ouvrage de référence sur la dictature au Chili entre 1973 et 1990, une période dont les séquelles se font encore sentir aujourd’hui. Ses 662 entrées portent autant sur les personnages que sur les faits, les institutions, les acteurs sociaux et les idées ayant marqué ce pays d’Amérique du sud durant le régime Pinochet. Elles sont organisées autour de neuf grands sujets: la structure du pouvoir, les transformations économiques, le contrôle de la société et de la culture, le système répressif, les lieux de la répression, l’opposition à la dictature (en deux parties: ceux qui sont tombés et ceux qui ont survécu), les relations internationales et les conséquences du régime depuis 1990. L’ouvrage met l’accent sur la collaboration entre les civils et les militaires, explique comment les changements introduits par la dictature ont bénéficié à certains groupes de la société, et donne une information actualisée sur la situation judiciaire des responsables des crimes contre les droits de la personne. Publié aux éditions LOM.
Programmes de prévention pour les enfants vulnérables
Depuis 50 ans, les pays occidentaux ont mis en place des programmes de prévention précoce visant à soutenir les jeunes familles en situation de vulnérabilité. Visant à favoriser l’égalité des chances, ces programmes encouragent le développement des enfants sur les plans social, émotionnel, cognitif et langagier. Cependant, certaines initiatives n’ont pas eu les résultats escomptés, à cause, notamment, de la formation insuffisante du personnel ou d’un manque d’adaptation des structures publiques de services sociaux. Sous la direction des professeurs George M. Tarabulsy, de l’Université Laval, Julie Poissant, du Département d’éducation et formation spécialisées, Thomas Saïas, du Département de psychologie, et Cécile Delawarde, de l’Université de Montréal, l’ouvrage Programmes de prévention et développement de l’enfant. 50 ans d’expérimentation présente des exemples de programmes implantés en Europe, aux États-Unis, au Canada ainsi qu’au Québec. À titre d’exemple, les professeurs France Capuano, du Département d’éducation et formation spécialisées, et François Poulin, du Département de psychologie, ainsi que Frank Vitaro, de l’Université de Montréal, font l’analyse du programme Fluppy, créé au Québec pour les jeunes enfants qui éprouvent des problèmes de comportement. En conclusion, les professeurs Julie Poissant et Thomas Saïas se penchent sur les enseignements à être tirés des programmes de prévention. Publié aux Presses de l’Université du Québec (collection d’enfance).
Figure de la Révolution tranquille
Aujourd’hui âgé de 94 ans, il est le seul membre encore en vie de la célèbre commission Parent, dont le rapport sur l’éducation, paru en 1963, allait bouleverser la société québécoise. La vie de Guy Rocher, pionnier de la sociologie au Québec, est indissociable de l’histoire de la Révolution tranquille. Une biographie vient de lui être consacrée, Guy Rocher Tome 1 (1924-1963). Voir, juger, agir, signée par le chargé de cours du Département de science politique Pierre Duchesne, ex-journaliste à Radio-Canada et ex-ministre de l’Enseignement supérieur dans le gouvernement de Pauline Marois. Enrichi de photos et d’entrevues, l’ouvrage, auquel a collaboré le principal intéressé, nous révèle le parcours fascinant et atypique d’un intellectuel épris d’action. Orphelin de père dès l’âge de huit ans, Guy Rocher étudie au Collège de l’Assomption, puis à l’Université Laval et à l’Université Harvard. Fervent catholique et conservateur, il décide ensuite de réviser ses positions dans un Québec en pleine mutation. Artisan de l’État-providence, il siège à la commission Parent, qui recommande de confier l’éducation à l’État, et participe à la rédaction de la Charte de la langue française (Loi 101). Paru chez Québec Amérique.
Définir le contemporain
Être contemporain c’est, au premier chef, être de son temps (ou en avance sur lui) et produire une œuvre qui puisse être reçue parmi celles qui constituent le cœur vivant de la période la plus actuelle. Sous la direction des professeurs Robert Dion (UQAM) et Andrée Mercier (Université Laval), La construction du contemporain se penche sur la question, aussi bien du point de vue du discours critique qui définit le contemporain que des pratiques littéraires qui s’y rattachent, en prenant pour objet le discours narratif tel qu’il s’est déployé au Québec et en France depuis le tournant des années 1980. Les auteurs rendent d’abord compte des thèmes et des mécanismes de valorisation qui marquent la critique littéraire, puis présentent des œuvres illustrant certaines concrétisations esthétiques et poétiques d’un nouvel art narratif. En faisant dialoguer les corpus français et québécois, ils s’interrogent. La notion de contemporain désigne-t-elle un même phénomène en France et au Québec? Recoupe-t-elle la même réalité là-bas et ici? Ces acceptions «nationales» se contaminent-elles, s’influencent-elles? Entre vision panoramique et attention aux particularités des œuvres, leur ouvrage soulève des points de contact et de divergence entre les deux littératures. Publié aux Presses de l’Université de Montréal.
Découvrir le monde des abeilles
«Tout ce que je sais des abeilles, je l’ai appris en faisant des faux pas. J’ai vite découvert qu’il est peu de domaines où le néophyte s’expose à autant d’erreurs qu’en apiculture», écrit en guise d’introduction Alain Péricard (M.A. communication, 1991) dans son ouvrage de référence L’abeille et la ruche: manuel d’apiculture écologique. Le diplômé est apiculteur depuis plus de 20 ans et fondateur du Rucher biologique Apis, situé en Estrie. Son rucher est l’un des rares à être certifié biologique au Québec, puisque les normes pour l’obtention de la certification sont particulièrement exigeantes dans le domaine de l’apiculture. Il existerait moins d’une quinzaine d’apiculteurs certifiés, selon l’auteur. Dans ce guide complet qui s’adresse aux apiculteurs en herbe, Alain Péricard présente toutes les ressources nécessaires pour développer son propre rucher écologique (réglementations, accessoires pour les ruches, site d’emplacement, etc.). Le guide aborde également la biologie de l’abeille et ses interactions avec l’environnement, les parasites, les maladies et les ennemis du pollinisateur, l’élevage des reines, les conditions d’un bon hivernage ainsi que les bonnes pratiques en apiculture. Un chapitre sur les produits de l’abeille et leur mise en marché ainsi qu’un glossaire et des recettes utilisant le miel ont aussi été inclus. Des photos et de jolies illustrations complètent l’ouvrage. Publié chez Écosociété (collection Guides pratiques).