Enseigner les sciences et la technologie
«Si elles sont enseignées telles qu’elles sont, les sciences devraient nécessairement être intéressantes, car elles rejoignent immédiatement ce que les humains font à chaque instant: tenter de définir, d’expliquer et de prédire, et tenter de convaincre», écrit en guise d’introduction le professeur au Département de didactique Patrice Potvin dans son nouvel essai Faire apprendre les sciences et la technologie à l’école. Épistémologie, didactique, sciences cognitives et neurosciences au service de l’enseignant. Puisant abondamment dans l’épistémologie, la didactique, les sciences cognitives et les neurosciences, Patrice Potvin discute, entre autres, d’apprentissage et des conceptions que les enseignants ou les élèves peuvent parfois entretenir à tort. L’auteur informe les lecteurs des résultats de recherches empiriques les plus récentes, fournit quelques exemples d’exercices pédagogiques et complète chaque fin de chapitre par un tableau récapitulatif. Pour être efficace, l’enseignement scientifique doit être plus structuré et faire appel à des définitions claires et précises, plaide Patrice Potvin. Au lieu d’apprendre par cœur des lois scientifiques, les jeunes doivent être appelés à construire leurs propres propositions en laboratoire, un peu à la manière d’une communauté scientifique. Pour mieux assimiler la matière, l’élève doit aussi comprendre pourquoi il doit apprendre ces concepts et en quoi ils lui seront utiles, rappelle le professeur. Publié aux Presses de l’Université Laval.
Un bâtisseur culturel
«Denis Vaugeois peut être considéré, à juste titre, comme l’un des historiens qui ont le plus marqué la société québécoise depuis le début de la Révolution tranquille», affirme le professeur du Département d’histoire Stéphane Savard dans Denis Vaugeois: entretiens. Né en 1935 à Saint-Tite, en Mauricie, cet homme formé en histoire, devenu haut fonctionnaire, responsable politique, ministre et éditeur, s’est imposé comme une figure incontournable du domaine des affaires culturelles québécoises depuis plus d’un demi-siècle. Réalisé à partir d’une série d’entretiens qui ont permis à Denis Vaugeois de porter un regard rétrospectif sur son parcours de vie tout en le replaçant dans son contexte historique, l’ouvrage témoigne de son héritage considérable. Ministre des Affaires culturelles dans le premier gouvernement Lévesque, cet historien est à l’origine, entre autres, de la création du vaste réseau des bibliothèques publiques construites au cours des années 1980 grâce à un programme ministériel qui portait son nom, le «Plan Vaugeois», de même que de la Loi sur le développement des entreprises québécoises dans le domaine du livre (1979), qui a permis de structurer le réseau des librairies du Québec. Publié chez Boréal (cofondé en 1962 par Denis Vaugeois).
La dernière leçon
À la fin du XXe siècle, plusieurs penseurs contemporains annoncèrent que le cosmopolitisme était pour ainsi dire devenu vrai. L’après-guerre avait vu naître des organisations politiques internationales, des tribunaux humanitaires à portée planétaire s’imposaient, l’économie se mondialisait et se dotait d’outils internationaux de régulation, les migrations définissaient une nouvelle pluralité cosmopolite. Les frontières tant politiques, économiques et culturelles que démocratiques de l’État-nation s’effaçaient. Le cosmopolitisme est-il le projet politico-culturel de la mondialisation? N’y a-t-il pas un déficit politique, dans «le fait» et dans «la proposition» cosmopolites? Le projet cosmopolitique est-il démocratiquement possible? Ce sont là quelques questions auxquelles répond le professeur du Département de sociologie Joseph Yvon Thériault dans Sept leçons sur le cosmopolitisme. Cet ouvrage, le fruit d’une quarantaine d’années de cours et de réflexions sur la démocratie et l’institution du politique, est divisé en trois sections: le cosmopolitisme et la forme politique nationale, le cosmopolitisme et le refus de l’institution, et le cosmopolitisme pratiqué. «Je prends cette année ma retraite de l’enseignement (…) J’ai cru intéressant de partager la dernière leçon avec un public plus vaste», écrit l’auteur, qui fut titulaire de la Chaire de recherche du Canada en mondialisation, citoyenneté et démocratie. Publié chez Québec Amérique.
Cultures autochtones
L’essor des expressions culturelles autochtones depuis quelques décennies et les conditions de leur réception constituent les thèmes centraux de l’ouvrage collectif La renaissance des cultures autochtones. Enjeux et défis de la reconnaissance, publié sous la direction de Jean-François Côté, professeur au Département de sociologie, et de Claudine Cyr, agente de développement en immigration à Montréal. L’ouvrage s’appuie sur des études mettant en relief la manière dont nos sociétés se transforment grâce à une véritable renaissance des cultures autochtones ainsi que les enjeux et défis que cela représente du point de vue de leur reconnaissance. Selon les auteurs, ce sont avant tout les relations entre communautés autochtones et non autochtones qui sont appelées à être reconsidérées à travers des expressions littéraires, cinématographiques, théâtrales, performatives et politiques. À quelle enseigne logent les transformations des rapports aux cultures autochtones? Comment s’assurer que leurs productions soient entendues, comprises et interprétées d’une manière qui sache miser sur une capacité de redéfinition des rapports de domination ayant jusqu’ici fourni l’essentiel de leur contenu? C’est à ce type de questions que l’ouvrage entend répondre. Paru aux Presses de l’Université Laval.
La mort du Québec?
Depuis 2015, le professeur du Département de philosophie Christian Saint-Germain a publié trois essais sur la condition québécoise: L’avenir du bluff québécois (2015), Le mal du Québec (2016) et Naître colonisé en Amérique (2017). Québec Circus est le dernier volet d’un portrait ravageur, rabelaisien et désespéré de la société québécoise issue de la Révolution tranquille et déroutée par le Parti québécois. «Québec Circus brosse le tableau du Québec d’après le PQ, celui des ruines, des décombres et des gravats dans le relâchement de la fibre nationale comprise ici depuis les enjeux de la diversité et de la diverticulite», écrit le philosophe et farouche indépendantiste. Avec ce quatrième essai, Christian Saint-Germain s’amuse plus que jamais à écorcher des politiciens, de Pierre-Karl Péladeau en passant par Jean-François Lisée, Jacques Parizeau, Bernard Landry et Manon Massé de Québec solidaire. L’auteur aborde aussi des sujets d’actualité comme l’affaire SLAV, la décriminalisation de la marijuana et le droit à mourir dans la dignité. Malgré un humour irrévérencieux et une tendance à l’exagération, l’auteur dresse un portrait sombre d’un «Québec fou de ses malades». Publié aux éditions Liber.
Vieillesse et vie de couple
Le professeur du Département de psychologie Gilles Trudel est l’un des rares chercheurs qui s’intéressent à la vie conjugale et sexuelle des retraités et des aînés. Plus de 2 000 personnes âgées de 52 à 93 ans ont participé aux recherches ayant mené à la publication de Vie de couple, sexualité et bien vieillir (tome 1). Cet ouvrage s’adresse aux couples avant, pendant ou après la retraite et aux professionnels travaillant avec des aînés. L’auteur fait état d’études montrant qu’une une vie de couple heureuse et satisfaisante à cette période de la vie a un effet protecteur contre des problèmes de santé physique et psychologique. Par ailleurs, certaines données indiquent que les gens heureux dans leur couple vivent plus longtemps par rapport à des gens qui sont en difficulté conjugale ou qui divorcent. L’ouvrage aborde également la perception de la vie sexuelle des aînés dans la société, dresse un état de la question de la sexualité chez les aînés, suivant les résultats d’une enquête menée auprès de couples vivant à domicile, et décrit comment la sexualité, avec l’augmentation de l’âge, représente une source importante de plaisir et de satisfaction personnelle et conjugale. Paru chez EdiLivre.