Afin de souligner les 50 ans de l’UQAM et son 15e anniversaire, l’Institut d’études internationales de Montréal (IEM), dirigé par le professeur du Département de management et technologie François Audet, lance la première édition des Rendez-vous Gérin-Lajoie, qui se tiendront au Centre de design et à l’École nationale d’administration publique (ÉNAP), du 15 au 17 mai prochains. Ce forum est associé au nom de Paul Gérin-Lajoie (1920-2018), un pionnier du développement des relations internationales du Québec et le premier titulaire du ministère de l’Éducation du Québec, lors de sa création au sein du gouvernement Lesage en 1964.
Fruit d’une collaboration entre l’UQAM et l’ÉNAP, les Rendez-vous auront lieu chaque année. Ils visent à bâtir des canaux de communication entre chercheurs universitaires, responsables politiques, représentants d’organisations non gouvernementales et praticiens des secteurs public et privé, qui s’intéressent au rôle du Québec dans le monde. Ils permettront à ces acteurs de proposer des approches novatrices propres à inspirer les actions du Québec sur la scène internationale, dans un contexte marqué par de grandes transformations: conflits commerciaux, mouvements migratoires, crise climatique, omniprésence des technologies de l’information.
Invitée d’honneur
Invitée d’honneur des Rendez-vous Gérin-Lajoie, Louise Arbour accordera un entretien à Bernard Derome, président de l’IEIM et ancien chef d’antenne à Radio-Canada, qui portera sur les enjeux migratoires. L’événement aura lieu le 15 mai. Juge à la Cour suprême du Canada de 1999 à 2004, Louise Arbour a été, notamment, Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, de 2004 à 2008, et procureure en chef du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie et de celui pour le Rwanda, de 1996 à 1999.
Ces deux dernières années, la juriste a été représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies pour la migration internationale. Elle a coordonné le travail des agences onusiennes concernées par les questions migratoires ainsi que la mise en place du Pacte mondial sur des migrations sûres, ordonnées et régulières, qui a été approuvé en décembre 2018 par une majorité d’États membres de l’ONU (164 pays, dont le Canada).
«J’avais pour mandat d’accompagner les États membres de l’ONU qui, pour la première fois dans l’histoire des Nations Unies, avaient décidé, en 2016, de s’engager dans un processus coopératif en matière de mobilité humaine», explique Louise Arbour. Le Pacte mondial propose, notamment, de mieux documenter la migration, de faciliter l’intégration des migrants et de les munir de pièces d’identité, d’aider les migrants vulnérables, de limiter au maximum la détention administrative et d’éliminer toute forme de discrimination, de racisme et de xénophobie.
«Le Pacte n’est pas un traité, note la juriste. Il ne lie pas les États sur le plan juridique et ne remet pas en cause leur droit souverain de définir des politiques migratoires nationales. Il favorise, toutefois, une plus grande collaboration entre les pays sur tous les aspects du dossier des migrations. C’est d’autant plus important que la mobilité humaine continuera de s’amplifier au cours des prochaines années, à cause, entre autres, des pressions démographiques et des changements climatiques.»
Chaque journée se déroulera sous une thématique particulière: la diplomatie québécoise dans un monde en changement (15 mai), l’action humanitaire du Québec (16 mai) et les relations Québec-Afrique (17 mai).
Des panels réuniront des membres des unités de recherche de l’IEIM, notamment l’Observatoire des crises et de l’aide humanitaires (OCCAH), ainsi que du Centre interuniversitaire de recherche sur les relations internationales du Canada et du Québec (CIRRICQ) et de l’ÉNAP, qui dresseront un état des lieux concernant les relations internationales du Québec.
Nadine Girault, ministre des Relations internationales et de la Francophonie du Québec, et Jean-Philippe Tizi, chef des opérations à la Croix-Rouge canadienne, participeront aux Rendez-vous, de même que d’ex-ambassadeurs du Canada, d’anciens directeurs de l’IEIM et des candidats et candidates de la maîtrise et du doctorat en science politique, récipiendaires de bourses de l’IEIM.
On peut consulter ici le programme des Rendez-vous.