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Agir pour les personnes LGBTQI

L’UQAM hébergera Égides – l’Alliance internationale francophone pour l’égalité et les diversités.

Par Claude Gauvreau

16 mai 2019 à 17 h 05

Mis à jour le 17 mai 2019 à 11 h 05

L’UQAM hébergera le siège d’une nouvelle organisation, Égides – l’Alliance internationale francophone pour l’égalité et les diversités, qui agira en faveur des personnes LGBTQI (lesbiennes, gaies, bisexuelles, trans, queer et intersexes) dans la Francophonie. L’OBNL Montréal International (MI) en a fait l’annonce à l’UQAM, le 16 mai, en présence de plusieurs invités, dont la ministre des Relations internationales et de la Francophonie du Québec, Nadine Girault (M.B.A., 2003), le président-directeur général de MI, Hubert Bolduc (B.A. science politique, 1996), le conseiller du district de Saint-Jacques, Robert Beaudry, responsable du développement économique, de l’habitation et du design au comité exécutif de la Ville de Montréal, et le vice-recteur au Développement humain et organisationnel de l’Université, Louis Baron.

Hubert Bolduc a dévoilé la composition du premier conseil d’administration d’Égides, mis sur pied à la suite d’un appel de candidatures international. Ses 17 membres, issus de 12 pays de la Francophonie, reflètent la diversité des communautés LGBTQI et possèdent une fine connaissance des réalités respectives dans les différentes régions. La professeure du Département de sexologie Line Chamberland, titulaire de la Chaire de recherche sur l’homophobie, en fait partie.

«Je suis heureuse de participer au lancement d’Égides, un organisme qui coordonnera l’action pour la défense et l’avancement des droits des personnes LGBTQI», a déclaré Nadine Girault. La ministre a indiqué que les relations homosexuelles consentantes sont toujours illégales, et parfois même passibles de la peine de mort, dans plus de 70 pays. Selon la Commission canadienne des droits de la personnes, 70 % des jeunes trans vivent de la discrimination. À l’école, 36 % ont déclaré avoir fait l’objet de menaces physiques.

«Il faut savoir assurer notre leadership sur le plan international, en lien avec les valeurs qui sont les nôtres, dont celle de l’égalité de tous les citoyens et citoyennes», a souligné Nadine Girault. Elle a annoncé que son ministère soutiendra un appel à projets sur le thème de la promotion de la diversité sexuelle et de la protection des droits des personnes LGBTQI.

Huber Bolduc a rappelé que Montréal International, en raison de son expertise pointue dans l’accompagnement d’organisations internationales, avait été mandaté par le gouvernement du Québec, en 2018, afin de créer et de soutenir le fonctionnement d’une organisation en faveur de l’avancement des droits des personnes LGBTQI. Ce projet, qui a conduit à la naissance d’Égides, bénéficie d’un financement de quatre millions de dollars sur cinq ans.

«Au cours de la dernière année, nous avons rencontré et consulté plus de 250 organisations LGBTQI, des représentants des divers gouvernements, des membres d’ONG et d’organisations multilatérales, ainsi que 1 200 personnes à travers le monde», a mentionné le p.-d.g. de Montréal International. Nous sommes fiers d’avoir joué un rôle clé dans la création de cette nouvelle organisation indépendante, dont les activités auront une portée déterminante dans la vie de nombreuses personnes.»

Un bouclier

Dans la mythologie grecque, l’égide était le symbole de la puissance souveraine, le bouclier que portaient Zeus et Athéna. En adoptant son nom et en y ajoutant le «s», Égides se veut une organisation qui reflète la diversité des communautés LGBTQI.

«Partout dans la francophonie, des personnes sont encore discriminées en raison de leur orientation sexuelle, de leur identité et de leur expression de genre, ou de leurs caractéristiques sexuelles», a observé Esther-Léa Ledoux, nouvelle administratrice et porte-parole du conseil d’administration d’Égides. «Le nom Égides se veut un flambeau qui portera l’espoir, qui inspirera et rassemblera autour d’une cause commune.»

Égides à l’UQAM

En choisissant d’établir son siège à l’UQAM, Égides confirme son intérêt pour l’expertise développée par la communauté de recherche de l’Université concernant la défense et la promotion de la diversité sexuelle et de genre. «Dès sa fondation, en 1969, l’UQAM s’est investie dans les domaines des études féministes et de la sexologie, des champs de connaissances ayant permis de constituer un vaste réseau de chercheurs, a rappelé Louis Baron. La création, en 2011, de la Chaire sur l’homophobie a permis de soutenir des organismes de défense de la communauté LGBTQI à travers une quarantaine de projets de recherche.»

Le vice-recteur a aussi souligné la contribution de la Clinique internationale de défense des droits humains (CIDDHU) et celles de nombreux chercheurs et chercheuses en sexologie, en études féministes, en santé communautaire, en intervention sociale et en psychologie.

Une programmation ciblée

Le premier conseil d’administration de l’Alliance internationale sera en poste jusqu’à la tenue de l’assemblée de fondation d’Égides, en 2020. D’ici là, le conseil poursuivra le travail de structuration du réseau et mettra en place une programmation ciblée pour mieux répondre aux besoins des communautés LGBTQI dans l’espace francophone.

«Égides est engagée dans des discussions avec des organisations LGBTQI internationales dans le but de forger des collaborations pérennes et porteuses, a mentionné Esther-Léa Ledoux. Son conseil d’administration s’est déjà donné le mandat de créer un Fonds d’appui à la diversité et à l’inclusion (FADI) et d’élaborer avec des partenaires un projet-pilote de renforcement des capacités en Afrique de l’Ouest.»

Montréal International passera officiellement le flambeau au conseil d’administration d’Égides, lorsque celui-ci tiendra sa première rencontre à Montréal, du 5 au 7 juillet.

Le site web officiel d’Égides sera également lancé sous peu, à l’adresse www.egides.org