Voir plus
Voir moins

Journée Bernard Landry

Un forum rendra hommage à l’ancien premier ministre du Québec et professeur à l’ESG UQAM.

Par Claude Gauvreau

28 octobre 2019 à 14 h 10

Mis à jour le 29 octobre 2019 à 13 h 10

L’ancien premier ministre du Québec Bernard Landry. Photo: Michel Giroux

Un forum intitulé «Bernard Landry et l’ouverture du Québec sur le monde» rendra hommage, le 4 novembre prochain, à l’ancien premier ministre du Québec, décédé il y a presque un an, qui a été professeur au Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l’ESG UQAM de 1986 à 2018.  Le forum se déroulera à la salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau, de 17 h à 19 h 30, en présence notamment de la rectrice de l’UQAM Magda Fusaro et du président et chef de la direction de Québecor et ancien chef du Parti québécois Pierre-Karl Péladeau (B.A. philosophie, 1983). Plusieurs invités de marque et experts (voir l’encadré) prendront également la parole.

«L’idée d’organiser un tel événement a germé le printemps dernier, au moment de la création du Cercle des ami(e)s de Bernard Landry, une fondation dont la mission est de perpétuer la mémoire de l’ancien premier ministre et de transmettre son héritage intellectuel et politique», explique le chargé de cours du Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale Jean-François Payette (B.A. science politique, 2004; M.A. relations internationales, 2006), qui animera le forum. «Étant donné que Bernard Landry a été ministre des Relations internationales ainsi que du Commerce extérieur, et qu’il a enseigné la gestion internationale à l’ESG UQAM, nous avons voulu souligner ses contributions à ces chapitres», note le chargé de cours. Le Cercle a l’intention d’organiser chaque année un colloque sur une thématique associée à l’œuvre de Bernard Landry, comme le développement économique du Québec et la reconnaissance des droits des peuples autochtones.

Ce n’est pas un hasard si Jean-François Payette est l’instigateur de la Journée Bernard Landry. «Nous étions très proches l’un de l’autre, dit-il. Bernard Landry a codirigé ma thèse de doctorat et a préfacé l’un de mes livres. Pendant deux ans, nous avons donné ensemble un cours à l’ESG UQAM, puis nous avons rédigé un ouvrage sur la gestion internationale, qui paraîtra d’ici un an.» Dans la biographie Bernard Landry. L’héritage d’un patriote, parue récemment chez Libre Expression sous la plume de Jean-Yves Duthel, l’ancien premier ministre présente Jean-François Payette comme son fils spirituel.

Les intervenants au forum

Neuf personnalités marquantes, dont d’anciens collègues de Bernard Landry, prendront la parole à l’occasion du forum.

Députée du Parti québécois de 1994 à 2003, puis de 2008 à 2012, Louise Beaudoin a été, notamment, ministre des Relations internationales, ministre de la Francophonie, ministre de la Culture et des Communications et ministre responsable de l’application de la Charte de la langue française.

Professeur au Département de management et technologie de l’ESG UQAM, Prosper Bernard préside le Conseil d’administration du Consortium universitaire des Amériques. Responsable d’un programme de MBA en Chine, il est le seul Canadien à avoir remporté la médaille de l’amitié et le prix du travail, décernés par la province de Jiangsu. En 2019, la Chine lui a attribué le titre de professeur honoraire.

Clément Duhaime a occupé plusieurs hautes fonctions au sein de l’appareil gouvernemental québécois et dans la fonction publique. Il a été, entre autres, administrateur de l’Organisation internationale de la Francophonie (2006-2015), Délégué général du Québec à Paris (2000-2005) et directeur de cabinet au ministère d’État au développement culturel (1981-1984).

Le professeur émérite du Département des sciences économiques Pierre Fortin, membre de la Société royale du Canada, est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages, de quelque 60 rapports et d’une centaine d’articles publiés au Canada et à l’étranger.

Nadine Gelly est la directrice de l’Alliance numérique, dont la mission est de soutenir la croissance des entreprises québécoises de jeux vidéo. Elle a œuvré pendant plus de 20 ans dans les industries touristiques et culturelles québécoises.

Le professeur du Département de science politique de l’Université Concordia Guy Lachapelle a été secrétaire général de l’Association internationale des science politique (2000-2018) et président de la Société québécoise de science politique (1996-1997).

Jean-François Payette est directeur scientifique de l’Observatoire sur la politique et la sécurité en Arctique et membre du Centre interuniversitaire de recherche sur les relations internationales du Québec et du Canada ainsi que du Laboratoire francophonie, mondialisation et relations internationales.

Doyen de l’ESG UQAM, Komlan Sedzro est professeur au Département de finance. Il a été, entre autres, directeur de recherche de la Chaire RBC en management des services financiers.

Pierre-André Wiltzer a été président de la Commission politique de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (1995-2002), président du Groupe d’amitié France-Québec de l’Assemblée nationale (1988-2000) et ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie (2002-2004).

Un intérêt pour l’international

Que ce soit à titre de ministre ou de premier ministre, Bernard Landry a toujours manifesté un intérêt particulier pour la politique internationale et les relations internationales du Québec. «Bernard Landry considérait que le Québec avait une double responsabilité, celle de défendre ses intérêts propres sur la scène mondiale et celle d’appuyer les autres pays qui pensaient et agissaient comme lui. Lors du dernier cours que nous avons donné ensemble, il avait déclaré devant les étudiants que l’action internationale du Québec devait être guidée selon deux axes: la solidarité avec les petites nations pour apporter notre pierre au progrès de l’humanité et le commerce extérieur afin de soutenir la croissance économique du Québec.»

Bernard Landry a beaucoup œuvré pour que le Québec occupe une place enviable dans le domaine des relations internationales. Selon lui, les accords de libre-échange avec les États-Unis, puis le Mexique, devaient permettre de dynamiser l’économie québécoise. «Il a été un acteur sous-estimé et pourtant majeur dans le processus ayant conduit à ces accords, affirme Jean-François Payette. L’ancien premier ministre du Canada Brian Mulroney, qui a négocié l’accord avec les États-Unis, le consultait régulièrement. Bernard Landry a convaincu beaucoup de Québécois d’adhérer à ce projet.»

C’est sous le leadership de Bernard Landry, à l’époque où il était premier ministre, en 2002, que le gouvernement du Québec a décidé sur le plan économique d’investir davantage aux États-Unis qu’en France. «Profondément humaniste, il estimait que tout le monde devait profiter de l’ouverture des marchés, pas seulement les multinationales et les grandes puissances», remarque le chargé de cours.

Les intervenants au forum parleront de l’héritage de l’ancien premier ministre, non seulement en ce qui a trait au libre-échange, mais aussi en ce qui concerne les relations bilatérales et multilatérales du Québec, notamment avec la France, la Francophonie, l’Afrique et la Chine, où Bernard Landry a enseigné.

L’entrée au forum est gratuite mais la réservation est obligatoire