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Jacques Primeau et le Quartier des spectacles

Gérant de Rock et Belles Oreilles depuis leurs débuts, le producteur est aussi l’un des initiateurs du Quartier des spectacles.

Série

L'esprit UQAM

18 septembre 2019 à 11 h 09

Mis à jour le 21 janvier 2020 à 11 h 01

Série L’esprit UQAM
On les reconnaît à leur audace, à leur esprit d’innovation, à leur sens de l’engagement. Ils ont «l’esprit UQAM». À l’occasion du 50e, des diplômés qui ont fait leur marque dans toutes les sphères de la société évoquent leur parcours uqamien. Cette série a été créée pour le site web UQAM: 50 ans d’audace.

Le producteur s’investit depuis 25 ans dans le développement de la scène culturelle à Montréal.Photo: Nathalie St-Pierre

Contrairement à ce que raconte la légende, ce n’est pas tout à fait à l’UQAM que Jacques Primeau (B.A. communication, 1984) a rencontré les membres de Rock et Belles Oreilles. À l’époque de ses études, le futur gérant et producteur rêvait de devenir journaliste et c’est lors d’un stage à CIBL, où il travaillait comme morning man, qu’il a connu Guy A. Lepage (B.A. communication, 1983) et les autres gars de la bande. Une rencontre marquante.

Trente ans plus tard, Jacques Primeau compte plusieurs autres artistes dans son écurie. En tant que producteur, il a contribué à mettre en branle de multiples projets – disques, spectacles, vidéoclips, émissions de télévision –, dont l’émission phare de Radio-Canada Tout le monde en parle, pour laquelle il agit comme producteur associé.

En marge de ces activités, le producteur s’investit depuis 25 ans dans le développement de la scène culturelle à Montréal. Il a siégé au c.a. de plusieurs organismes, dont l’Adisq. C’est à ce titre qu’il a porté l’idée du Quartier des spectacles au Sommet de Montréal, en  2002. Actif au sein duconseil d’administration du Partenariat du Quartier des spectacles (PQDS) pendant 15 ans, dont 7 à titre de président, il est fier de ce moteur de développement culturel qui a transformé le visage du centre-ville. Le plus beau moment qu’il a vécu dans le quartier? Une rétrospective de RBO sur la Place des festivals, en 2014, nous confiait-il dans un article publié en 2017. «Je revoyais toutes les années passées avec RBO. Il faisait beau, il y avait énormément de monde, des gens de tous les âges, tout le monde était content…  C’était magique.»

Alors que la Place des festivals fête ses 10 ans, ce mois-ci, Jacques Primeau annonce qu’il quitte la présidence du PQDS. L’homme du Quartier des spectacles peut tirer sa révérence. Pour lui, c’est mission accomplie!

Quel type d’étudiant étiez-vous?

Un passionné. Je ne vivais que pour ça, j’étais de tous les comités – entre autres, le COCO, le comité de coordination des étudiants en communication –, je faisais des travaux jusque tard dans la nuit, je posais des questions en classe, j’intervenais beaucoup… j’ai dû taper sur les nerfs de bien des collègues!

Que rêviez-vous de devenir?

Journaliste! Et même pas journaliste culturel: pour moi, c’était très clair que je voulais faire du journalisme politique et social. Je n’avais pas la moindre parcelle d’idée que j’allais devenir gérant d’artistes.

Quelle idée, quel concept, quel buzzword était à la mode dans votre domaine à l’époque de vos études?

Nous avions la volonté de changer le monde et, plus particulièrement dans notre cas, de changer la façon de faire des communications. C’est dans cet esprit qu’après l’UQAM, je me suis dirigé, comme beaucoup d’autres, vers la radio communautaire CIBL.  Alors, ça ne veut pas dire que nous avons réussi à changer les communications, mais nous avions cette volonté.

Quel était l’endroit préféré des étudiants pour se réunir?

Au début de mes études, on se rencontrait surtout à la cafétéria du pavillon Read. Ensuite, au pavillon Judith-Jasmin, on se retrouvait au local des étudiants en communication, près des salles de montage. On y passait beaucoup de temps. Je me rappelle que c’est là que nous avons appris l’assassinat de John Lennon. Nous étions tous sous le choc de cette violence totalement absurde et incompréhensible.

Pouvez-vous nommer un professeur, une phrase ou un cours qui vous a marqué?

Il y a eu plusieurs professeurs, mais celui qui ressort du lot, c’est Pierre Bourgault, qui a été pour moi une rencontre immense. Son éloquence, sa maîtrise de la langue et de la communication, sa personnalité, la richesse de sa culture…. Enseigner était un nouveau métier pour lui et il avait transformé sa passion de la politique en passion pour l’éducation. Et moi, comme ses autres étudiants, j’ai eu droit à ce geste d’une grande générosité de sa part.

Que souhaitez-vous à l’UQAM pour ses 50 ans?

Premièrement, je souhaite que l’UQAM soit considérée et dotée de moyens à la hauteur de sa contribution à la richesse collective, et qu’on cesse de la percevoir comme le parent pauvre des universités montréalaises. Ensuite, j’ai une affection particulière pour l’UQAM du fait de sa situation géographique dans le Quartier des spectacles (QS). Il existe déjà des liens vivants entre l’énergie créatrice et culturelle du QS et l’UQAM, et ce que je souhaite pour les prochaines années, c’est que cela explose: que l’UQAM profite de sa présence dans le quartier et que le QS profite de la présence de l’UQAM, de la recherche et de l’innovation qu’on y fait, pour que l’on développe ensemble un lieu unique au monde.