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L’Hypothèse Caïn

L’opéra présenté au Cœur des sciences propose une relecture du mythe des frères Caïn et Abel.

12 février 2019 à 16 h 02

Mis à jour le 12 février 2019 à 16 h 02

L’Hypothèse CaïnPhoto: Hugo B. Lefort

Après avoir tué son frère cadet Abel par accident, Caïn se révolte contre Dieu et les membres de sa famille. Voilà la prémisse de l’opéra L’Hypothèse Caïn, une œuvre originale du compositeur montréalais Michel Gonneville. Présentée à l’Agora Hydro-Québec du Cœur des sciences les 19, 20 et 22 février prochains, l’œuvre propose une relecture de la légende biblique qui relate le meurtre d’Abel par son frère aîné, fou de jalousie. 

«L’Hypothèse Caïn explore l’idée que Caïn n’est pas un meurtrier, mais qu’il est tout de même marginalisé (dans la légende, Dieu condamne Caïn à l’exil pour avoir tué son frère), puisqu’il se pose des questions sur le monde dans lequel il vit et doute de l’existence de Dieu», précise le professeur à l’École des arts visuels et médiatiques (ÉAVM) Mario Côté. Le professeur signe la scénographie et la vidéo de l’opéra, en collaboration avec sa collègue Catherine Béliveau, chargée de cours à l’ÉAVM. Michel Gonneville et Mario Côté ont déjà collaboré à plusieurs projets, dont le spectacle multidisciplinaire Hozhro, présenté en 2009 à la mémoire du danseur Jean-Pierre Perreault et en hommage à l’écologiste Pierre Dansereau.

Pour accompagner l’œuvre, Mario Côté a puisé des images dans le répertoire cinématographique russe et québécois. «J’ai trouvé des images tirées du film muet La terre d’Alexandre Dovjenko, réalisé en 1930, soit dans les débuts du cinéma russe. C’est un peu l’équivalent, sur le plan de l’image, du mythe de Caïn et Abel», explique Mario Côté. Le film, qui se déroule durant les années 1920, raconte les débuts d’une nouvelle société communiste et l’instauration de la collectivisation des terres. «On assiste au meurtre d’un militant communiste, dit Mario Côté. Une histoire qui vient faire écho au mythe de Caïn et Abel.» Le professeur a aussi ajouté des images tirées du film La terre de Caïn, de Pierre Petel.  Produit en 1949 par l’Office national du film (ONF), le court métrage documentaire, un des premiers du genre au Québec, fait voyager les cinéphiles le long du Saint-Laurent, jusqu’à la Côte-Nord.

D’une durée de deux heures, le spectacle rassemble 8 chanteurs et 13 musiciens montréalais sur scène. Plusieurs Uqamiens participent à L’Hypothèse Caïn, dont Nancy Bussières, professeure à l’École supérieure de théâtre, conceptrice des lumières, son collègue retraité Alain Fournier (M.A. art dramatique, 1988), metteur en scène (et livret), et Marie-Annick Béliveau, chargée de cours au Département de musique, mezzo-soprano dans le rôle d’Adah, sœur de Caïn et Abel.

L’Hypothèse Caïn est une production du Festival Montréal/ Nouvelles Musiques de la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ), en partenariat avec Hexagram-UQAM et le Département de musique.