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Création du prix Nelly-Arcan

Des membres de sa famille versent 25 000 $ à la Fondation de l’UQAM pour soutenir la création littéraire.

7 novembre 2019 à 16 h 11

Mis à jour le 7 juin 2022 à 10 h 38

L’écrivaine Nelly Arcan (1973-2009). Photo: Sylvain Blais

À l’occasion du 10e anniversaire du décès de l’écrivaine québécoise Nelly Arcan, des membres de sa famille ont fait un don de 25 000 dollars à la Fondation de l’UQAM afin d’encourager la création littéraire à l’Université. Le prix Nelly-Arcan récompensera les auteurs et auteures de textes percutants qui, à l’instar des œuvres de Nelly Arcan, suscitent des remises en question.

«Grâce à la famille de cette romancière, dont l’importance n’est plus à démontrer, une étudiante ou un étudiant en création littéraire recevra une aide qui lui permettra à son tour d’écrire, a déclaré la directrice du Département d’études littéraires Véronique Cnockaert. C’est une belle façon d’assurer la postérité de l’écrivaine Nelly Arcan.»

«C’est avec une grande fierté que la famille de Nelly Arcan apporte son soutien à la création littéraire au Québec, a poursuivi Marilène Bélanger, avocate et représentante désignée de la famille. Le prix Nelly-Arcan vise à encourager de jeunes auteurs à interroger et à remettre en question les modèles qui façonnent la société. Il favorisera l’éclosion de regards critiques et percutants sur l’état et l’évolution des mentalités.»

Pierre Bélanger, directeur général de la Fondation de l’UQAM, a tenu à remercier la famille de Nelly Arcan de soutenir la communauté étudiante aux cycles supérieurs en création littéraire. «C’est un immense honneur pour l’Université et sa Fondation, a-t-il indiqué, de pouvoir remettre ce prix littéraire qui porte le nom d’une prestigieuse diplômée de l’UQAM, dont l’œuvre a laissé une trace indélébile dans notre imaginaire collectif.»

Une œuvre marquante

Au premier rang: Erik Fortier, frère de Nelly Arcan, Marilène Bélanger, avocate et représentante désignée de la famille, Pierre Bélanger, directeur général de la Fondation de l’UQAM. Au second rang : Karianne Fortier, nièce de Nelly Arcan, Jacynthe Mercier, mère de Nelly Arcan, et Véronique Cnockaert, directrice du Département d’études littéraires. Photo: Nathalie St-Pierre

L’œuvre de Nelly Arcan a fait grand bruit. Diplômée du baccalauréat et de la maîtrise en études littéraires, Nelly Arcan, née Isabelle Fortier, a publié quatre romans et un livre pour enfants: Putain (2001), Folle (2004), L’enfant dans le miroir (2007), À ciel ouvert (2007) et Paradis, clef en main (2009), auxquels s’ajoute le recueil d’essais Burqa de chair, paru après sa mort en 2019.

Diktat de la beauté dans les sociétés contemporaines, travail du sexe, rapport difficile aux figures parentales, impossibilité d’un amour durable dans une société où les femmes sont considérées comme des produits de consommation jetables, fascination de la mort: ses propos durs, parfois insoutenables, doublés d’un style unique, ont fait la renommée de Nelly Arcan.

«Au Québec, il y a un moment qu’on la lit et la fait lire avec le sérieux qu’elle mérite, a souligné la professeure du Département d’études littéraires Lori Saint-Martin, une spécialiste de l’écrivaine. En France, on assiste en ce moment à une véritable renaissance de son œuvre, notamment avec la tenue d’un colloque sur ses écrits et la réédition de Putain. On reconnaît enfin Nelly Arcan pour l’immense écrivaine qu’elle était.»