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Protéger le système nerveux

Claire Bénard reçoit une subvention de 745 000 dollars des Instituts de recherche en santé du Canada.

Par Jean-François Ducharme

12 juillet 2018 à 16 h 07

Mis à jour le 24 juillet 2018 à 15 h 07

Grâce au minuscule ver C. elegans, la professeure Claire Bénard fait progresser la recherche sur le système nerveux.Photo: Nathalie St-Pierre (archives)

Claire Bénard, professeure au Département des sciences biologiques, a obtenu une subvention de 745 800 dollars sur cinq ans des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). Les travaux effectués par son laboratoire portent sur les mécanismes moléculaires qui favorisent la protection du système nerveux pendant toute la vie des êtres vivants.

«Nous voulons comprendre, d’une part, comment les structures cérébrales en place dès la naissance sont préservées jusqu’à l’âge adulte, malgré la croissance, la maturation du cerveau, les mouvements du corps et les accidents, affirme la chercheuse. D’autre part, nous souhaitons déchiffrer comment les neurones réagissent au vieillissement. L’étude permettra de faire une caractérisation morphologique et fonctionnelle de plusieurs types de neurones et de trouver de nouvelles molécules impliquées dans la protection du système nerveux à long terme.»

Claire Bénard.Photo: Nathalie St-Pierre

Les recherches seront effectuées sur des petits vers appelés C. elegans, qui constituent un modèle de choix pour étudier les processus neurobiologiques fondamentaux. «Les vers C. elegans offrent un accès génétique et moléculaire sans pareil, mentionne Claire Bénard. Ils sont transparents, ce qui permet de voir chaque neurone dans le détail, et leur durée de vie très courte – 20 jours en moyenne – facilite l’observation des effets du vieillissement sur les neurones.» Bien que davantage de recherches soient nécessaires avant de pouvoir en extrapoler les résultats à l’être humain, C. elegans permet de débroussailler le terrain et d’élucider les processus clés du vieillissement neuronal. «Nos données pourraient éventuellement servir à faire avancer les recherches sur l’Alzheimer, le Parkinson ou d’autres maladies neurologiques encore mal comprises», ajoute la chercheuse.

Comprendre les mécanismes moléculaires impliqués dans le vieillissement des neurones permettrait aussi de détecter plus tôt les signes de détérioration. «Lorsque des personnes consultent un neurologue, l’état de la maladie est souvent à un stade avancé, note Claire Bénard. Des transformations importantes se passent très probablement dès la vingtaine ou la trentaine, même s’il n’y a pas encore de conséquences visibles.»

Embauchée à l’UQAM à l’automne 2016, Claire Bénard a aussi obtenu, au cours des deux dernières années, des subventions du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI), du Fonds de recherche du Québec-santé (FRQS), des National Institutes of Health (NIH) et de la National Science Foundation (NSF).