La professeure associée au Département d’études urbaines et touristiques de l’ESG UQAM Florence Junca-Adenot et la chargée de cours au Département de danse Ginette Laurin (B.A. danse, 1993) figurent parmi les lauréats des Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle, qui ont été décernés à Ottawa, le 1er juin dernier, par Julie Payette, gouverneure générale du Canada.
Créés en 1992 par le regretté Ramon John Hnatyshyn, alors gouverneur général, et son épouse Gerda, les Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle sont remis chaque année à des Canadiens qui ont apporté une contribution exceptionnelle à la vie culturelle canadienne.
Prix Ramon John Hnatyshyn
Florence Junca-Adenot a obtenu le prix Ramon John Hnatyshyn pour le bénévolat dans les arts du spectacle. Ce prix est décerné à une personne ou à un groupe ayant fait une contribution remarquable à titre bénévole aux arts du spectacle au Canada.
En plus de 45 ans de carrière, Florence Junca-Adenot a joué un rôle déterminant non seulement dans les arts et la culture, mais aussi dans les milieux universitaire, des transports publics et de la préservation du patrimoine. Passionnée d’art, elle s’est engagée activement et bénévolement auprès de nombreuses organisations artistiques et a coordonné plusieurs projets culturels, de protection du patrimoine et de revitalisation urbaine.
Née à Bordeaux, où elle organisait des visites guidées de sites patrimoniaux à l’adolescence, elle a été présidente-fondatrice de l’Agora de la danse, premier lieu permanent consacré à la danse contemporaine au Québec, du Centre Pierre-Péladeau, centre de création et de prestations artistiques, et de la Corporation de développement urbain du Faubourg Saint-Laurent, qui a participé à la création du Quartier des spectacles de Montréal.
La professeure associée a été l’artisane de plusieurs projets de remise en valeur du patrimoine, notamment le village historique de Boucherville, sur la rive sud de Montréal, et la rénovation du manoir Pierre-Boucher. Cofondatrice de la Société du patrimoine de Boucherville, elle a aussi été présidente du conseil des célébrations du 350e anniversaire de cette municipalité en 2017. Elle a présidé le conseil de plusieurs organisations culturelles, dont la Société du patrimoine architectural de Montréal, qui a assuré la revitalisation du Vieux-Montréal, la Société de développement de Montréal et l’ensemble de musique baroque Les idées heureuses.
Depuis 1971, elle a occupé plusieurs postes de direction à l’UQAM, dont ceux de vice-rectrice aux communications et de vice-rectrice à l’administration et aux finances. Elle a aussi été présidente-fondatrice de l’Agence métropolitaine de transport, et elle est actuellement professeure en urbanisme et directrice du Forum URBA.
«Pour moi, il est important non seulement que les artistes soient connus, mais aussi qu’on comprenne que les arts font partie intégrante de la ville, dit-elle. Ils l’embellissent, la rendent vivante et stimulent les échanges entre ses citoyens, pour une communauté heureuse et en bonne santé.»
Prix de la réalisation artistique
Photo: Monic Richard
Ginette Laurin a obtenu le prix de la réalisation artistique pour le domaine de la danse.
Acclamée dans le monde entier comme l’une des plus grandes chorégraphes au Canada, Ginette Laurin a créé plus de 50 chorégraphies et est l’une des pionnières de la danse contemporaine au Québec. Fondatrice et directrice artistique d’O Vertigo, elle a œuvré au sein de cette compagnie pendant plus de 30 ans. Elle a dirigé de nombreux stages de danse et enseigné dans plusieurs universités et écoles de théâtre au Canada et à l’étranger.
Née dans la région de Lanaudière en 1955, Ginette Laurin a reçu une formation en danse et en gymnastique. Elle a commencé à danser professionnellement au sein du Groupe Nouvelle Aire et a été interprète pour plusieurs chorégraphes montréalais avant de fonder O Vertigo en 1984. Très vite, la compagnie s’est imposée avec des spectacles à grand déploiement qui se distinguent par une danse vive et poétique appuyée par des technologies de pointe et des scénographies élaborées. Parmi ses œuvres les plus marquantes, mentionnons La Chambre Blanche (1992), Luna (2001), Passare (2004) et Soif (2014).
Si ses premières œuvres se démarquaient par leur côté humoristique, une corporalité énergique et une grande théâtralité, les œuvres récentes sont empreintes d’intériorité et de spiritualité.
«Pour moi, dit-elle, c’est important de chercher d’autres façons de s’exprimer avec le mouvement. On peut tisser les corps humains à l’infini pour faire une danse. J’ai toujours l’impression de découvrir. C’est vraiment fascinant. »
En 2015, Ginette Laurin transforme sa compagnie et invite trois jeunes chorégraphes de renom (la chargée de cours Mélanie Demers, Catherine Gaudet (M.A. danse, 2013) et Caroline Laurin‑Beaucage) à se pencher sur la mission que devrait endosser cette nouvelle entité. De cette réflexion est né le Centre de Création O Vertigo (CCOV), dont la mission première est d’offrir des résidences à long terme à des artistes désireux de créer des œuvres à grand déploiement. Le CCOV se veut aussi un laboratoire pour favoriser l’émergence de nouvelles formes de création et soutenir les artistes émergents dans le domaine de la danse.
Ginette Laurin a reçu le Prix Reconnaissance pour la Faculté des arts de l’UQAM en 2002.