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Sous le signe de l’excellence

La Faculté des sciences humaines récompense ses professeurs, chargés de cours, employés et diplômés.

28 novembre 2018 à 16 h 11

Mis à jour le 7 juin 2022 à 10 h 39

Josée Lafond, Martine Poulin, Amandine Catala, Ginette Berteau, Chantal Deschamps, Marie-Hélène Véronneau, Michèle Charpentier, Marilyn Lapointe, Carole Labrie et Paul-André Linteau. Louis Rousseau, Maude Lecompte, Annie Guertin, Sophie Abdela et Marie-Laurence Bordeleau-Payer n’apparaissent pas sur la photo.Photo: David Ospina

C’est maintenant une tradition. Depuis 2012, la Faculté des sciences humaines souligne l’excellence des réalisations de ses membres à l’occasion d’une célébration annuelle: Les sciences humaines en tête et en fête. Dans le cadre de la septième édition de cette soirée festive, tenue le 27 novembre, la faculté a remis des prix d’excellence à quatre professeures, une chargée de cours, trois employées et quatre diplômées. Deux titres de professeur émérite ont également été attribués.

«Le talent de nos membres, leurs réalisations, leur engagement, leurs recherches et la reconnaissance dont ils sont l’objet gagnent à être connus et reconnus, a souligné la doyenne de la Faculté, Josée Lafond. Cette année, en plus de rendre hommage à deux professeurs émérites, nous décernons 12 prix, trois de plus que l’an dernier.»

Professeurs émérites

Embauché au Département d’histoire en 1969, Paul-André Linteau y a enseigné pendant 48 ans, soit jusqu’à sa retraite en 2017. Reconnu au Québec et au Canada comme un pionnier de l’histoire urbaine et de l’histoire de Montréal, il a démontré par ses travaux que le Québec était beaucoup plus hétérogène sur les plans politique, économique et social que ne le croyaient ses prédécesseurs, lesquels mettaient l’accent sur son caractère rural et conservateur. Historien prolifique, Paul-André Linteau lègue plusieurs ouvrages marquants, dont les deux tomes d’Histoire du Québec contemporain écrits en collaboration avec René Durocher, Jean-Claude Robert et François Ricard. Il a reçu de nombreuses distinctions, dont le prix Sir John A. Macdonald de la Société historique du Canada pour son ouvrage Maisonneuve, ou comment des promoteurs fabriquent une ville (1883-1918), le prix Lionel-Groulx de l’Institut d’histoire de l’Amérique française pour son livre Histoire de Montréal depuis la Confédération et le prix du Québec Léon-Gérin en 2012. Le professeur a aussi multiplié les collaborations avec des musées d’histoire ou du patrimoine.

Membre fondateur du Département de sciences des religions, Louis Rousseau a débuté sa carrière à l’UQAM en 1969. Figure marquante de ce domaine au Québec, mais aussi en France, il est reconnu pour l’originalité de ses contributions. Ses travaux sur le réveil religieux dans le Québec du 19e siècle, tout comme ceux qu’il a menés plus récemment sur le rôle du religieux dans les processus de recomposition identitaires au sein de la société québécoise depuis les années 1960 ont influencé la façon d’interpréter l’histoire du Québec. Durant sa carrière, il a assumé plusieurs responsabilités administratives (directeur de département, responsable des études supérieures, directeur des programmes de 1er cycle) et a joué un rôle déterminant dans la création des programmes de maîtrise et de doctorat en sciences des religions. Passionné par son domaine, Louis Rousseau continue d’intervenir dans les médias autour d’enjeux d’actualité et demeure actif dans différents réseaux de recherche internationaux.

Prix d’excellence en enseignement – carrière

Professeure à l’École de travail social, Ginette Berteau s’est consacrée durant 19 ans à la  formation de travailleuses et travailleurs sociaux, tant au premier cycle qu’aux cycles supérieurs. Quelque 40 étudiants ont bénéficié de sa rigueur et de son expertise en tant que directrice de mémoire ou d’essai. La professeure a été la maître d’œuvre de la première modification majeure du programme de maîtrise en travail social, permettant une offre de formation mieux adaptée aux besoins des étudiants. Ginette Berteau a contribué à faire reconnaître le travail social de groupe, son domaine de prédilection. Sa plus grande réalisation est la naissance de la communauté de pratique sur le travail social de groupe, devenue le chapitre francophone de l’Association internationale pour l’avancement du travail social de groupe (IASWG).

Prix d’excellence en enseignement – relève

La professeure du Département de philosophie Amandine Catala est réputée pour être une pédagogue hors pair animée par le désir d’innovation. Elle a soutenu activement Fillosophie, un groupe d’étudiantes qui  cultive la participation des femmes en philosophie. «Grâce à Amandine Catala, de nombreuses étudiantes ont aujourd’hui des modèles féminins en philosophie et souhaitent persévérer dans leurs études», soulignent les membres du groupe. La professeure est aussi la présidente-fondatrice du Comité de l’équité et du climat (CEC), qui offre des ateliers et des ressources favorisant un environnement d’apprentissage et de recherche inclusif et égalitaire. Amandine Catala a contribué à la création de nouveaux cours en introduisant des matières liées à la diversité et à l’inclusion: inégalité des rapports de genre, injustice raciale, questions autochtones, etc.

Prix d’excellence en enseignement – chargé-e-s de cours

Doctorante et chargée de cours au Département de sexologie, Maude Lecompte encourage le développement de l’esprit critique de ses étudiants dans le respect des opinions de chacun. Trois mots clés marquent son enseignement: flexibilité, diversité et modernité. Impliquée dans la vie facultaire et institutionnelle, elle s’est impliquée dans le processus de modification du baccalauréat en sexologie. Maude Lecompte participe à diverses activités à l’extérieur des murs de l’UQAM, contribuant ainsi au rayonnement du programme de sexologie dans la communauté.

Prix d’excellence en recherche – carrière

Titulaire de la Chaire de recherche sur le vieillissement et la diversité citoyenne, la professeure de l’École de travail social Michèle Charpentier a contribué à réorienter la gérontologie sociale au Québec. Inscrivant ses recherches dans une perspective critique et féministe, elle s’est consacrée à la reconnaissance des droits et du pouvoir d’agir des personnes âgées, des femmes en particulier, en portant une attention à celles en situation de vulnérabilité. Michelle Charpentier est l’auteure de sept ouvrages, dont Vieillir au pluriel. Perspectives sociales (Presses de l’Université du Québec). Ses travaux ont eu des retombées sociales et cliniques importantes, dont l’implantation de la Ligne provinciale Aide-Abus-Aînés, le documentaire Jeunes ailleurs, vieilles ici et le programme de formation «Ridées mais pas fanées !» destiné aux femmes de 60 ans et plus. Elle a été vice-présidente du Réseau d’études international sur l’âge, la citoyenneté et l’intégration sociale (RÉIACTIS), directrice scientifique du CSSS Cavendish-CAU et responsable de l’équipe VIES- Vieillissements, exclusions sociales et solidarités.

Prix d’excellence en recherche – jeune chercheuse

Fondatrice du Laboratoire d’études sur les parcours scolaires et les influences sociales (LÉPSIS), la professeure du Département de psychologie Marie-Hélène Véronneau s’intéresse aux expériences des adolescents et des jeunes adultes en contexte scolaire. Elle étudie leur compétence émotionnelle et leur santé mentale en lien avec leur réussite éducative. En collaboration avec des chercheurs de renommée mondiale au Canada et à l’étranger, la professeure a publié des articles dans des revues renommées, comme Development and Psychopathology et le Journal of Educational Psychology. Elle a siégé au comité de direction de la Société québécoise pour la recherche en psychologie et à celui de la Society for Prevention Research. Elle est membre du Centre de recherche sur le développement humain (CRDH), de l’Institut santé et société de l’UQAM et de NeuroQAM.

Prix Atlas – Certificat de mérite

Le prix Atlas, dans la catégorie Certificat de mérite, souligne l’excellence de la contribution de Carole Labrie, secrétaire de direction au Département d’histoire. Débutant sa carrière à l’UQAM en 1986, à titre de commis, elle devient secrétaire de direction en 1994. Tâches professorales, congés sabbatiques, préparation de réunions, candidatures pour un nouveau poste… Voilà autant de dossiers qui n’ont plus de secrets pour celle qui est considérée comme la mémoire du Département d’histoire. «Carole Labrie est non seulement appréciée pour son expérience et son expertise, mais aussi pour ses qualités humaines», note Magda Fahrni, directrice du Département.

Prix Atlas – initiative et développement

Assistante administrative au Département de sociologie, Annie Guertin est lauréate du prix Atlas dans la catégorie Initiative et développement. Cherchant toujours la meilleure solution face aux multiples demandes du corps enseignant et des étudiants, Annie Guertin doit souvent jongler avec les démarches administratives et les particularités de  certains dossiers complexes. Reconnue pour son professionnalisme et sa rigueur, elle est perçue comme la force tranquille du Département.

Prix Atlas – entraide et amabilité

L’agente de gestion des études Martine Poulin est à la fois les oreilles et le cœur du Département de philosophie. Au-delà des tâches administratives qui lui sont confiées, elle est une employée à l’écoute, disponible et rigoureuse. À titre de représentante des employés de soutien, Martine Poulin a participé à la révision de la Politique 16 contre le harcèlement sexuel. Informée des problématiques de harcèlement et de santé mentale, elle aide à orienter les étudiants vers les ressources adaptées.

Prix de la meilleure thèse de doctorat – Ex aequo

La Faculté des sciences humaines et son Conseil de diplômés ont remis ce prix à Sophie Abdela (Ph.D. histoire, 2017), professeure d’histoire moderne à l’Université de Sherbrooke, pour sa thèse «Formes et réformes: la prison parisienne au XVIIIe siècle», réalisée sous la codirection des professeurs Pascal Bastien (Département d’histoire) et Vincent Milliot (Université de Caen). «C’est un remarquable travail d’archives et d’érudition qui a permis de compléter en amont le travail de Michel Foucault sur le système carcéral», a souligné le jury. La diplômée s’est attardée tantôt à l’aspect architectural et à la place de la prison dans l’environnement urbain, tantôt à son financement, tout en se concentrant sur les prisonniers et le personnel. L’éditeur français Champ Vallon publiera sa thèse en 2019.

Marie-Laurence Bordeleau-Payer (Ph.D. sociologie, 2017) est l’autre lauréate du prix de la meilleure thèse de doctorat. Dans sa recherche intitulée «Le concept d’imitation en sociologie: de la reproduction à la création du sujet social», menée sous la direction du professeur Jean-François Côté, la diplômée observe «comment l’imitation, comme mode à la fois de reproduction et de différenciation sociales, se décline sur les plans politique, éthique, esthétique, psychologique et philosophique. «À la jonction de la sociologie, de la philosophie, de la psychologie et de l’éthologie, cette recherche est une contribution d’envergure à la réflexion en anthropologie fondamentale», a souligné le jury. Poursuivant des études postdoctorales à l’Université McGill, la jeune femme mène un projet de recherche visant à mieux comprendre le phénomène de la transmission filiale des blessures psychiques.

Prix Les sciences humaines changent le monde

Afin d’aider les familles ayant un enfant en situation de handicap, Marilyn Lapointe (B.A. psychologie, 2015) a cofondé avec Benjamin Lemarbre (C. psychologie, 2014) le Centre de répit Saint-Louis, à Longueuil. Celui-ci offre en tout temps un lieu sécuritaire au sein duquel les enfants peuvent s’épanouir et développer leurs compétences sociales. Doctorante en psychologie au Laboratoire de recherche sur les enfants présentant un trouble du spectre de l’autisme (TSA), Marilyn Lapointe se concentre principalement sur la recherche clinique dans le domaine de l’éducation et de la psychologie du développement.

Prix Les sciences humaines changent le monde – catégorie leadership

Si le centre-ville de Repentigny est devenu aujourd’hui un haut lieu d’animation culturelle, sociale et économique, c’est grâce, entre autres, au leadership et à la vision de sa mairesse, Chantal Deschamps (M.A. sciences religieuses, 1982), également préfète de la MRC de L’Assomption. «L’importance accordée aux arts, aux nouvelles technologies ainsi qu’à la mise en valeur des espaces verts en fait un exemple pour les nombreuses autres villes de la communauté métropolitaine de Montréal», a souligné le jury. Chantal Deschamps a su mobiliser les élus, les partenaires publics ou privés, ainsi que ses concitoyens, créant ainsi un sentiment d’appartenance à leur ville.