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Patrimoines: conjuguer les expertises

Lancé par l’UQAM, le Réseau Patrimoines de l’Université du Québec favorisera le partage des connaissances.

16 novembre 2018 à 14 h 11

Mis à jour le 19 novembre 2018 à 9 h 11

Le professeur Yves Bergeron, directeur de l’Institut du patrimoine, a pris la parole lors du lancement du Réseau Patrimoines de l’Université du Québec.Photo: Nathalie St-Pierre

Par son étendue et sa portée, le Réseau Patrimoines de l’Université du Québec (RéPUQ) constitue une première. Créé à l’initiative de l’Institut du patrimoine de l’UQAM, dirigé par le professeur du Département d’histoire de l’art Yves Bergeron, le réseau réunit les expertises sur les patrimoines culturel et naturel de chercheurs provenant de sept constituantes du l’UQ: l’UQAM, l’Université du Québec en Outaouais (UQO), l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) et l’Institut national de la recherche scientifique (INRS).

«Dans les études sur le patrimoine, il est souhaitable d’avoir une concertation entre chercheurs de diverses disciplines», souligne Yves Bergeron, également titulaire de la Chaire de recherche sur la gouvernance des musées et le droit de la culture. «Cela inclut, notamment, la sociologie, l’histoire, les études urbaines, la littérature, le théâtre, la musique et les études autochtones, précise le professeur. C’est ce que propose le RéPUQ, dont les objets de recherche sur le patrimoine concernent des enjeux propres aux territoires d’où proviennent les chercheurs.»

L’idée de partager des recherches et des connaissances, non seulement entre les membres du RéPUQ mais aussi avec les acteurs clés du milieu de la pratique, s’inscrit dans la foulée de la Loi sur le patrimoine culturel. «Les échanges permettront de fédérer les expertises afin de mieux comprendre les différents types de patrimoine – matériel, immatériel, naturel –, de les préserver et d’en estimer la valeur identitaire dans toutes les régions du Québec», explique Yves Bergeron. 

«La conjugaison d’expertises variées est toujours porteuse de découvertes et d’avancées scientifiques à mettre au service de la cité, observe la vice-rectrice à la Recherche, à la création et à la diffusion Catherine Mounier. Voilà un enjeu important, puisque les municipalités, musées, centres d’interprétation, sociétés historiques et autres groupes font fréquemment appel aux chercheurs universitaires pour les aider à mieux protéger leurs patrimoines.»

Des expertises variées

Chaque constituante de l’UQ possède une expertise en patrimoine qui lui est propre.

L’UQAM offre des formations aux trois cycles en patrimoine, muséologie et médiation. Elle abrite des centres de recherche et des chaires ayant pour objet le patrimoine culturel – matériel et immatériel – de l’humanité.

Depuis sa création, l’UQTR a développé des programmes d’études et a fait de la médiation culturelle une de ses spécialités. On y retrouve des équipes de recherche qui travaillent, notamment, sur le patrimoine paysager et les publics de la culture.

L’UQAC collabore depuis longtemps avec les institutions patrimoniales de la région et partage son expertise avec la communauté. Elle a créé le laboratoire d’archéologie Jean-Paul Simard et a inauguré au printemps 2018 la Chaire UNESCO en transmission culturelle chez les Premiers peuples.

À l’UQAR, une équipe de recherche s’est constituée autour du Laboratoire d’archéologie et de patrimoine. Elle réunit des étudiants, des professeurs et des chercheurs en archéologie, en patrimoine, en culture matérielle, en histoire et en géographie.

L’UQAT regroupe une Chaire de recherche du Canada en foresterie autochtone et l’École d’études autochtones, laquelle offre huit programmes courts destinés aux étudiants des Premières Nations.

Ayant développé des formations en muséologie et patrimoine, l’UQO travaille étroitement avec les musées de la capitale nationale, le Réseau canadien d’information sur le patrimoine (RCIP) et Patrimoine Canada.

Il existe à l’INRS une tradition de recherche sur le patrimoine, les politiques culturelles, les pratiques culturelles et les histoires régionales. qui mettent en perspective la culture et les patrimoines qui définissent les identités des communautés sur le territoire.

Le projet de création du RéPUQ est né dans le cadre du colloque «Patrimoine et Interdisciplinarité. Les défis d’une approche territoriale au sein du réseau des universités au Québec», présenté lors du dernier congrès de l’Association francophone pour le savoir (ACFAS). Les réflexions se poursuivront d’ailleurs au prochain congrès de l’ACFAS en 2019 avec, entre autres, la publication de l’ouvrage États des lieux du patrimoine, l’un des projets du RéPUQ. La tenue chaque année d’une école d’été dans différentes régions du Québec pour favoriser la mobilité des jeunes chercheurs ainsi que la mise en place d’une plateforme de veille et de recherche sur les patrimoines du Québec figurent parmi les autres projets du réseau.