Afin de répondre aux préoccupations grandissantes de la communauté universitaire pour l’environnement, les Services alimentaires de l’UQAM continuent à réduire leur empreinte écologique. Au cours de la dernière année, les équipes en cuisine ont participé à un projet pilote intégrant des activités de compostage. «Plus de 5000 litres de matières organiques ont été transformés en compost, soit près de 260 seaux de cornichons de 20 litres. Cela équivaut à environ 3,5 tonnes de compost!», souligne la cheffe de production Mélanie Gélinas.
La mise sur pied de ce projet pilote a nécessité le soutien de la division Conciergerie et service aux usagers du Service des immeubles, par l’entremise de Jean-Pierre Leblanc, technicien en administration, et de Cynthia Philippe, conseillère en développement durable à la division Énergie et environnement. «Un tel virage se fait petit à petit, en respectant les contraintes propres à un service de l’envergure du nôtre», note Louis Marcoux, directeur des Services alimentaires.
Le principal défi du personnel en cuisine en était un d’espace et de matériel. «Les tables de travail possèdent des trous sous lesquels on peut glisser des poubelles. On ne pouvait ni changer les tables, ni mettre de nouveaux bacs de compost dans les aires de circulation car cela aurait obstrué le passage», raconte Mélanie Gélinas.
La solution qui a été retenue: utiliser des sacs de différentes couleurs avec les bacs existants: un sac noir pour les déchets, un sac transparent pour le recyclage et un sac vert pour le compost. «Les employés peuvent utiliser deux bacs à la fois à leur station de travail, précise la cheffe de production. Ils choisissent lesquels en fonction de ce qu’ils préparent.»
La production des repas et autres collations se fait presque entièrement à la Verrière, mais on a également pensé aux employés des autres points de service – le Quartier Orange, le P’tit Jasmin et le Département Bar et Bouffe. «Puisque les espaces y sont encore plus restreints, on a séparé les bacs en deux à l’aide d’un plexiglas, illustre Mélanie Gélinas. Au P’tit Jasmin, par exemple, les deux espaces servent pour le compost du marc de café et pour le recyclage des factures. L’employée, qui travaille dans 10 mètres carrés, utilise aussi une petite poubelle.»
Au cours du projet pilote, les employés en cuisine ont participé à des activités de formation, notamment sur les produits recyclables et compostables, les catégories de plastiques et le cheminement du compost. «En améliorant ses méthodes de travail, l’équipe sent qu’elle joue un rôle important dans la revalorisation des aliments et le traitement des matières résiduelles. C’est motivant pour tout le monde», note Mélanie Gélinas.
Un nouveau projet pilote concernant les bacs multi-matières dans les aires de repas de la Verrière démarrera en novembre prochain. «Ces bacs auront quatre compartiments: déchets, compost, recyclage (plastique, verre, métal, papier, carton) et canettes consignées, précise Cynthia Philippe. Une équipe sera sur place pendant le premier mois pour s’assurer que les utilisateurs déposent leurs rebuts aux bons endroits.»
Contenants et couverts compostables
Dans les comptoirs de services, on utilise des verres de plastique numéro 1 et numéro 5 recyclables au Québec, des emballages, de la vaisselle et des couverts compostables ou recyclables, et des serviettes de table en papier 100 % recyclé. «Tous les napperons de papier ont été retirés et les pailles en plastique ont été éliminées au profit de pailles en carton compostable», spécifie la cheffe de production.
Depuis le mois de juin dernier, l’organisme de réinsertion sociale Les Valoristes ramasse à l’UQAM les canettes et bouteilles consignées. La tasse réutilisable CANO a été introduite cet automne à La Verrière et si l’expérience s’avère positive, tous les points de vente des Services alimentaires pourraient éventuellement l’offrir. La tasse vient avec un porte-clé muni d’une puce, laquelle permet de profiter automatiquement du rabais écolo à la caisse.
Produits en vrac et produits locaux
Les Services alimentaires ont introduit au cours des dernières années plusieurs produits en vrac, dont le lait, le lait de soja et la crème pour le café, offerts dans des thermos. L’offre de formats et de contenants de verre ou de canettes a aussi été bonifiée. Le sucre et certains condiments, comme le ketchup, sont désormais présentés en vrac.
Produits locaux, biologiques, équitables, fermiers, sans gluten, végétariens, végétaliens ou certifiés Aliments du Québec: l’offre des Services alimentaires se diversifie sans cesse dans les points de service et dans le menu des traiteurs Les Saltimbanques/La Caravane. Lorsque l’un des plats du jour contient 60 % ou plus d’aliments du Québec, on l’indique clairement sur le menu à l’entrée de la cafétéria.
Lorsqu’elle est arrivée en poste, il y a un peu plus de deux ans, Mélanie Gélinas a constaté le peu de popularité du menu sans viande du lundi. «Les mentalités ont changé, car les plats végétariens se situent désormais dans le moyenne des ventes, note-t-elle. La lasagne demeure le meilleur vendeur du menu, mais les clients ne rechignent pas lorsque le tofu remplace le poulet dans une recette. Tout est une question d’assaisonnement et de bons ingrédients!»
Des événements écoresponsables
Lorsque les Services alimentaires participent à de gros événements, comme la fête de la rentrée, ils tentent d’être 100 % écoresponsables. «Nous avons le soutien inestimable des écoambassadeurs, qui nous donnent chaque fois un fier coup de main», souligne Mélanie Gélinas.
Les surplus d’aliments non consommés durant ces événements sont utilisés pour faire des soupes ou des salades lorsque c’est possible. «Les aliments avec lesquels nous ne pouvons rien faire, comme les sandwiches ou les salades préparées, sont distribués à des organismes tels que La Maison du Père et la Mission Old Brewery, précise la cheffe de production. C’est la même chose lors du congé de Noël ou des vacances d’été. Nous nous assurons de ne rien perdre et de donner à ceux qui en ont besoin.»
Les Services alimentaires soutiennent également des organismes d’insertion professionnelle, dont l’Association pour l’intégration sociale, région Beauce-Sartigan, et des projets d’études ou des stages pour des étudiants de diverses institutions collégiales et universitaires. «Cette année, pour la première fois, nous offrons aux associations étudiantes et aux groupes étudiants de l’UQAM une variété de produits en vrac à bon prix utiles pour mener des collectes de fonds», conclut Louis Marcoux.