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Atelier international sur l’agriculture urbaine

La rencontre aura lieu en marge de la dixième édition de l’École d’été sur l’agriculture urbaine.

Par Pierre-Etienne Caza

20 août 2018 à 15 h 08

Mis à jour le 20 août 2018 à 17 h 08

Les Fermes Lufa constituent un bel exemple d’une entreprise d’agriculture urbaine florissante.Photo: Nathalie St-Pierre (archives)

Quelque 160 participants et une cinquantaine de conférenciers prennent part cette semaine à la dixième édition de l’École d’été sur l’agriculture urbaine. «En 10 ans, l’agriculture urbaine est passée d’un mouvement social revendicateur, surtout centré sur les jardins collectifs et communautaires, à un mouvement plus diversifié et à l’émergence de fermes urbaines jouant un rôle de plus en plus important dans le système alimentaire des citadins», observe Éric Duchemin, professeur associé à l’Institut des sciences de l’environnement et directeur scientifique du Laboratoire sur l’agriculture urbaine (AU/LAB), qui organise l’événement. Cette dixième édition explorera les tiraillements entre les fonctions sociales, environnementales et économiques du mouvement. On y réfléchira à l’avenir de l’agriculture dans la ville de demain.

L’expertise de l’UQAM en agriculture urbaine est reconnue internationalement, souligne fièrement Éric Duchemin. «Nous avons exporté le concept de l’école d’été à Rennes, à Lyon et à Bruxelles. Une première édition aura également lieu à Marseille en janvier prochain.»

Un atelier scientifique

En marge de l’événement, qui attire surtout des entrepreneurs et des praticiens, le AU/LAB organise, du 24 au 26 août, un atelier scientifique international sur la recherche et la formation en agriculture urbaine, auquel participeront une trentaine de chercheurs. «La recherche dans le domaine demeure embryonnaire et peu structurée, précise Éric Duchemin. L’objectif de ces deux jours d’échanges et de réseautage est de lancer un mouvement mobilisateur regroupant des chercheurs canadiens, américains et européens afin de répondre aux enjeux scientifiques de l’agriculture urbaine.»

Le 24 août, les participants visiteront les Fermes Lufa, un bel exemple d’une entreprise d’agriculture urbaine florissante. Avec ses trois fermes (à Ahuntsic-Cartierville, à Laval et à Anjou), Lufa produit plus de 75 variétés de fruits et de légumes. «L’entreprise livre 12 000 paniers par semaine», souligne Éric Duchemin.

Le 25 août, des groupes de chercheurs belges, français et québécois présenteront leurs recherches respectives. Une visite sur les toits de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec, où AU/LAB conduit un projet de recherche comprenant un potager et un vignoble, est également au programme. La journée du 26 août sera consacrée à la formation en agriculture urbaine. On y présentera notamment des programmes de formation universitaire canadien, français et belge ainsi que le programme collégial offert par le cégep de Victoriaville. «La majorité de ces formations ont été mises sur pied il y a moins de trois ans, note le chercheur. C’est donc intéressant d’échanger sur ce qui fonctionne bien et sur les ajustements à apporter pour demeurer pertinent dans le domaine.»

À l’UQAM, deux cours sur l’agriculture urbaine sont offerts à la maîtrise en sciences de l’environnement depuis six ans. Une visite de la plateforme de recherche du AU/LAB sur le toit du Palais des congrès et du module de production alimentaire autonome (en phase de démarrage) aux Habitations Jeanne-Mance est également au programme.

«À la fin des deux jours, nous espérons établir un “livre blanc” de la recherche en agriculture urbaine pour les prochaines années. Nous espérons que cette rencontre puisse devenir un rendez-vous annuel organisé à tour de rôle par les institutions concernées», conclut Éric Duchemin.