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Morts animales en perspective

La mise à mort des animaux soulève des enjeux éthiques, juridiques, politiques, sanitaires, affectifs et économiques.

Série

Acfas 2018

Par Jean-François Ducharme

1 mai 2018 à 17 h 05

Mis à jour le 1 mai 2018 à 17 h 05

Série Acfas 2018

Plusieurs scientifiques de l’UQAM organisent des colloques dans le cadre du congrès qui a lieu à l’Université du Québec à Chicoutimi du 7 au 11 mai.

La mort du rhinocéros Vince, tué en 2017 dans un zoo de France pour le braconnage de sa corne, a été associée à un crime.

Abattage d’animaux d’élevage, surpêche, chasse, euthanasie, expérimentation, sacrifice, braconnage: les morts animales se présentent sous différentes formes et dans différents contextes. Le colloque Morts animales en perspective (8 mai), dont les coresponsables sont Mouloud Boukala, professeur à l’École des médias, et Olivier Givre, professeur d’anthropologie à l’Université Lyon2, en France, explorera la multiplicité et les transformations des mises à mort des animaux dans les sociétés actuelles. «Nous aborderons ces questions des points de vue de l’anthropologie, de la géographie et de l’histoire de l’art», souligne Mouloud Boukala.

Le colloque traitera autant des modalités relationnelles et interactionnelles que des représentations et de l’imaginaire des morts animales. «Depuis la période néolithique, l’être humain a une relation complexe – exploitation, domestication, coévolution – avec  les animaux, poursuit Olivier Givre. Nous ferons l’état des lieux entre les relations affectives et les questions historiques et anthropologiques.»

Selon Mouloud Boukala, les animaux ne sont pas tous égaux face à la mort. «Certaines morts d’animaux singuliers peuvent conduire à l’indignation, à des pratiques de deuil et de commémoration, alors que des exterminations d’espèces jugées indésirables entrainent un tout autre type de rapport avec les humains, affirme le chercheur. L’un des enjeux du colloque est d’envisager les animaux comme des êtres sensibles, dotés de conscience et de droits, ce qui nous amène à poser la notion de bien-être animal et à repenser des pratiques de mise à mort.»

La mort du rhinocéros Vince, tué en 2017 dans un zoo de France pour le braconnage de sa corne, a été associée à un crime. «Le contexte de la mort nous permet de comprendre cette indignation, observe Olivier Givre. Le rhinocéros est une espèce en voie de disparition et c’était le premier acte de braconnage envers cet animal dans un zoo européen.»

Plusieurs chercheurs français et québécois animeront des conférences durant la journée, dont Vincent Lavoie, professeur au Département d’histoire de l’art, qui abordera la question de l’iconisation de l’ours blanc en martyr animal.